Chapitre 31

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Nastia

    Je suis dans une prairie, entourée de mes livres et d'une sérénité incroyable. Le vent fouettant mon visage et l'esprit apaisé. Mais soudain une main se plaque contre mon ventre, me ramenant bien loin de ce rêve idyllique. Dans une réalité où cette main appartient au parasite.

    Je suis bien réveillé maintenant. Je baisse les yeux sur mon corps, et constate que c'est bien le parasite qui s'est enroulé autour de moi. Où peut-être est-ce moi qui me suis fondue en lui ? En vue de l'entremêlement de nos jambes, je ne saurais dire lequel de nous est à l'origine de ce rapprochement.

    Quand Alex est revenu de son escapade nocturne, je n'ai pas esquissé l'ombre d'un mouvement, ne voulant pas lui faire savoir que je l'avais entendu rentrer. Désirant éviter une conversation gênante, même si j'ai eu terriblement envie de lui demander où est-ce qu'il était. Mais je n'ai aucune légitimité de lui demander ça, c'est ce qu'une petite amie demanderait à son copain. Ce que nous ne sommes donc pas.

    Je sens soudain une forte envie de faire pipi me saisir, alors je tente de me tortiller discrètement pour m'échapper de son corps sans le réveiller. Mais c'est un échec cuisant car je vois ses paupières se soulevés, et son regard atterrir sur notre position. Je m'attends à ce qu'il me libère sans attendre, mais à la place il m'adresse un sourire, et d'une voie encore ensommeillé il me dit :

- Tu tentes de t'échapper ?

    Oh mon dieu. Sa voix du matin est ultra sexy, au secours. Je dois effectivement m'échapper d'ici au plus vite.

- Bien sûr. Même pendant ton sommeil tu t'accroches à moi espèce de parasite, rend moi mon espace, rétorqué-je.

    Sans plus attendre je quitte ses bras et pars aux toilettes. Bon sang, ce qu'il peut m'agacer à toujours être en train de me tirer dans les pattes ! A chaque fois qu'il ouvre la bouche j'ai envie de l'étrangler.

    Menteuse, me crie ma conscience. Tu rêves qu'il te touche encore comme il l'a fait cette nuit ! Oui bon, je plaide coupable. Mais pour ma défense la connexion que j'ai sentie entre nous cette nuit était tellement forte. C'est comme si, durant l'espace d'une soirée, nous étions redevenus ces enfants inséparables.

   Je me lave les mains et hésite un instant sur ce que je suis censé faire. La part de moi raisonnable sait que je ferais mieux de prendre mes distances, car mon cœur est vulnérable à son contact. Mais mon côté suicidaire me supplie d'aller le rejoindre et de faire prolonger ce moment, car peut-être que retrouver notre complicité d'antan serait la clé de ma guérison.

    Evidemment j'écoute mon côté suicidaire. Je rentre de nouveau dans la chambre d'Alex, et je décide de l'emmerder un peu, parce que pourquoi pas, après tout...

    Je m'avance vers sa fenêtre et l'ouvre en grand, sentant une vague de froid pénétrer dans la pièce. Le parasite qui était encore à moitié endormi, se redresse brusquement en sentant le courant d'air. Il me fusille du regard et en une fraction de seconde il bondit sur ses pieds et vient à ma rencontre. Je me décale rapidement et tente de m'échapper pendant qu'il s'occupe de la fenêtre, mais le parasite est plus rapide et il me rattrape sans difficulté.

    J'éclate de rire face à sa mine rabougrie, mais il ne le voit pas d'un bon œil et se venge en me faisant volé par-dessus son épaule. Il me porte comme l'autre jour chez mes parents, mais cette fois il me jette sans délicatesse sur son lit. Je continue à rire, fière d'avoir réussi mon coup.

- Espèce de peste !

    Je ne lui réponds pas et fais comme chez moi en m'installant confortablement sur son lit. Je cale un oreiller derrière ma tête et croise les jambes, de façon provocatrice. Je m'attendais à ce qu'il me jette hors de son lit, mais à la place il se penche, et ramasse je-ne-sais-quoi sous son lit, avant de me le jeter en pleine tête.

Our Broken LoveWhere stories live. Discover now