Chapitre 9

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Nastia

- Alex ! Tu ne peux pas continuer à m'ignorer quand ça t'arrange ! vociféré-je à l'intention de celui qui me fais face.

- Va brailler ailleurs et fou moi la paix, dit-il en soupirant avec agacement.

    Dites moi qu'il ne vient pas vraiment d'avoir l'audace de...soupirer, hein ? Je laisse un rire nerveux digne de ceux des plus grands psychopathes sortir de ma gorge, avant de reprendre un semblant de contenance.

- Je ne crois pas non, j'arrêterais de « brailler » quand tu arrêteras de te comporter comme le roi des cons. Si tu voulais bien m'expliquer ce que j'ai fait de mal pour mériter un tel mépris ça m'arrangerait, contré-je.

    Il lâche ce qu'il tenait dans les mains et commence à partir en direction de sa chambre. Je cours aussi vite que possible, passe sur le côté, et fait barrage devant lui. Je lève les bras pour tenter de lui bloquer le passage au maximum. Il ne va pas s'en tirer aussi facilement, c'est bien trop facile de prendre la fuite dès que cela ne va pas dans son sens.

- Regarde-moi bon sang ! explosé-je.

    J'ai à peine le temps de réaliser ce qu'il se passe que je me retrouve plaquer contre le mur du couloir. Les bras d'Alex m'enserrant les épaules. Je le sens partout autour de moi.

- Lâche-moi ! m'exclamé-je en me débattant.

    Mais ma requête obtient l'inverse de l'effet escompté, puisqu'il ressert encore sa prise.

- Tu voulais que je te regarde, Nastia ? C'est ce que je vais faire. Dorénavant, partout où tu poseras les yeux, je serais là. Je te regarderais. Et tu finiras par craquer, tu me supplieras de ne plus jamais t'approcher.

    Et puis quoi encore ? Il croit vraiment que sa menace va m'impacter ? Si oui, c'est qu'il me connait encore plus mal que ce que je pensais.

- Laisse-moi clarifier quelque chose pour toi, Alex. Ce que tu me dis actuellement porte un nom, on appelle ça du harcèlement. Et si tu te fais tellement chier dans ta vie au point de me suivre partout, libre à toi, mais tu vas vite t'ennuyer ! le provoqué-je.

    Je vois la commissure de ses lèvres se redresser en un faible sourire, et je sens son corps trembler légèrement. Ah, je le fais rire ? Mesdames et messieurs, le cirque Grayson vous ouvre ses portes !

     Non mais qui rigole dans un moment pareil ? Je ne veux pas perdre plus de temps que cela avec lui, alors je finis par mettre en pratique mes années de combats avec mon frère. Et en deux temps, trois mouvements, je suis détachée de son emprise. C'est maintenant lui qui prend ma place, ses propres bras maintenus dans son dos par les miens.

- Fallait le dire plus tôt si tu préférais être au-dessus, me nargue-t-il.

- C'est bien plus pratique pour t'étrangler, raillé-je.

- Je savais pas que tu faisais dans le BDSM, mais si c'est ton truc on doit pouvoir s'arranger...

    Je me décolle de lui et le libère de ma prise. Je prends le temps d'observer son visage comme je ne l'avais pas encore fait jusqu'ici. Je me rend compte que ses traits sont beaucoup plus marqué qu'avant, il est plus intimidant. Mais je remarque surtout que ses yeux sont profondément cernés et qu'il a l'air épuisé. Mes souvenirs me ramènent soudain sept ans en arrière, quand on se chamaillait sans animosité. Et je me demande ce qui a bien pu arriver au garçon insouciant qu'il était autrefois. Je me rappelle que jusqu'à ce que nous ayons quelque chose comme 10 et 12 ans, nous étions inséparables. Incroyable, je sais, mais Alex et moi avons été amis fut un temps. N'ayant que deux ans d'écart avec mon frère et lui, ils m'incluaient tout le temps dans leurs jeux. On était une vraie équipe, mais un beau jour Alex s'est mis à me tourner le dos pour une raison qui m'est toujours inconnue. Et après cela, il est devenu l'ordure qu'il est aujourd'hui.

Our Broken LoveWhere stories live. Discover now