Chapitre 19

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Nastia

- Bouge-toi le cul, Nastia. Il faut encore que je prenne ma douche et ça va faire une heure que tu es là-dedans, on est déjà en retard ! m'agresse la voix du parasite.

    La raison de tout ce raffut ? Nous sommes attendus chez mes parents d'ici à peu près trente minutes, sauf qu'on a une heure de route. Comme vous l'aurez compris, on est un tout petit peu à la bourre. Mais pour ma défense, cela ne fait pas une heure, mais à peine une – grosse – poignée de minutes que j'occupe la salle de bain. Est-ce qu'il à une touffe de cheveux comme la mienne à coiffer ? Je ne crois pas, non. Alors si monsieur n'est pas content, il n'avait qu'à se lever plus tôt.

    Avant de partir de chez nous vendredi soir, mon frangin m'a informé que ma très chère mère a eu la brillante idée d'invité mon colocataire à manger chez nous.

    Ce n'est pas la première fois qu'il mettra les pieds dans la maison familiale, puisqu'il a pratiquement été élevé par mes parents. Quand on était gosse il venait tout le temps manger chez nous, à tel point qu'il avait ses propres affaires dans une de nos chambres d'amis. Ma mère l'aime comme un fils, et je crois qu'il lui a toujours rendu.

    De ce que j'ai compris, il n'a jamais tourné le dos à ma mère et ils sont resté en contact même après qu'il soit parti. Je n'ai jamais cherché à connaitre la nature de leurs échanges, car la seule chose sur laquelle je me concentrais à ce moment-là était ma propre douleur.

    Je secoue vivement la tête pour éloigner les souvenirs qui refont surface et inspecte mon reflet. J'ai mis l'une de mes robes à fleur préférée puisque la température est encore plutôt douce en ce début d'automne. Mais le seul problème est qu'avec mon bras plâtré, je n'arrive pas à la fermer.

    Alex tambourine encore contre ma porte, et sous la pression je l'ouvre à la volée et me plante devant lui. Il me balaie lentement du regard, et j'ai soudain l'impression d'être un peu trop à l'étroit dans cette tenue.

- C'est la nouvelle mode de ne pas attacher ses fringues ? me lance-t-il.

- La ferme. Je suis déjà en train de me battre, je n'ai pas besoin que tu viennes en rajouter une couche, contré-je.

    Sa bouche s'incline dans un sourire moqueur avant qu'il ne s'adresse de nouveau à moi.

- Tu veux de l'aide, Nasticot ?

    Je ne sais pas si c'est lui ou Tristan que j'ai le plus envie de tuer finalement. Mon frère devient de plus en plus un excellent candidat au poste de victime.

- Non merci, je préfère encore me débrouiller toute seule, dis-je en fulminant devant son air suffisant.

    Je m'apprête à rejoindre ma chambre pour finir de me préparer, mais il empêche mon mouvement en se plantant juste devant moi. Il se penche pour me parler au creux de l'oreille, et je déteste les frissons inhabituels qui longent mon corps.

- Arrête d'être aussi têtue et retourne-toi, ordonne-t-il calmement.

    Ne sachant pas comment réagir, je fais ce qu'il me dit sans contester, et me déteste de ne rien trouver à lui répliquer. Je sens ses mains frôler mon cou et décaler mes cheveux sur le côté avant de saisir le fermoir, dans le bas de mon dos, et de remonter doucement. Ses doigts sont en contact direct avec ma peau, je suis dérouté par une telle proximité. Je n'aime pas être aussi proche de lui. Il arrive à bout de la fermeture et replace mes cheveux.

    J'ai à peine le temps de me retourner, qu'Alex est déjà parti s'enfermer dans la salle de bain. Ce n'est pas plus mal, car je ne suis pas sûre d'avoir apprécié l'effet qu'il vient d'avoir sur mon corps.

Our Broken LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant