Chapitre 4

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Nastia

    C'est le jour J. Je rentre enfin à la fac pour faire les études dont j'ai toujours rêvé. Et malgré cela le stress prend le pas sur le reste. Je détesterais toujours autant les rentrées. J'ai toujours cette peur de ne pas réussir à m'intégrer ou de ne pas être accepté, mais je dois me reprendre. On est plus au lycée, je ferais en sorte de ne pas laisser les schémas du passé se reproduire. Je me répète en boucle que je n'ai aucune raison de m'inquiéter.

    Pour ce premier jour, j'ai décidé de porter l'une de mes tenues favorites, un blaser et un jean noir, un t-shirt blanc en dessous, et l'une de mes nombreuses paires de converses – des blanches compensées cette fois – pour être à la fois habillé et décontracté. Je lisse mes cheveux afin de dresser les mèches rebelles, me maquille (vous commencez à connaitre la routine) et je m'apprête à partir lorsque je marque un temps d'arrêt sur le pas de la porte. J'ai pensé à tout sauf à mon moyen de transport.

    Des semaines que je pense à tout sauf à l'essentiel. Est-ce que c'est possible d'être aussi stupide ? Et le comble c'est que mes parents m'ont parlés d'une carte de bus, mais j'ai tellement voulu tout faire par moi-même que je n'ai pas écouté ma mère et voilà le résultat. Alex arrive dans le salon au même moment et j'hésite un instant à lui demander de l'aide. Je le détaille pendant qu'il a le dos tourné, il est habillé d'un t-shirt blanc et un jean noir, ironiquement on est presque assortis.

    Mais je refuse de d'avoir quoi que ce soit à voir avec lui, et de lui devoir je ne sais quoi. Alors je sors de l'appartement en réfléchissant à toute allure aux possibilités qui s'offrent à moi, soit, vraiment pas grand-chose. Je ne sais même pas où se trouve l'arrêt de bus le plus proche, putain. Mais qu'elle andouille aussi ! Je peste contre moi-même lorsque la porte de l'appartement voisin s'ouvre à la volée. Sur le coup je crois à un mirage tellement cela me parait irréel.

- Nastia ? dit-elle avec étonnement.

- Joy ? Qu'est-ce que tu fais là ? rétorqué-je.

- J'habite ici, me répond la jeune femme.

    A l'heure actuelle je pourrais l'embrasser tellement je suis heureuse de voir son visage familier. Mon karma est peut-être de mon côté tout compte fait.

- Moi aussi, dis-je en désignant la porte derrière moi. Dit, tu vas bien à Ravenwood là, non ?

- Oui, j'y vais pourquoi ? Tu veux que je te dépose ? me demande-t-elle gentiment.

- J'allais te le demander, ce serait super merci infiniment.

    Elle rigole et je la suis jusqu'au parking sous terrain. Une fois engagé sur la route elle m'indique que nous y serons d'ici un bon quart d'heure.

- Bon, c'est quoi l'histoire cette fois ? me demande-t-elle.

- Disons que j'ai un peu oublié de penser au transport et qu'il faut vraiment que je passe le permis, soupiré-je avec dépit.

- Je vois, ricane-t-elle. Si tu veux, je vais à la fac tous les jours à 8h même quand je n'ai pas cours pour réviser au calme à la bibliothèque universitaire. Donc je peux te déposer le matin à cette heure-là si ça te convient, propose-t-elle.

- Tu es vraiment ma sauveuse. J'accepte mais en contrepartie tu me laisse payer la moitié de l'essence, négocié-je.

- Vendu ! accepte-t-elle.

    Sur le chemin on rigole beaucoup, Joy porte définitivement bien son prénom, cette fille est un rayon de soleil et transpire la bonne humeur. Ce nouveau trajet nous confirme qu'elle et moi allons vraiment bien nous entendre. Ce qui me rassure un peu et me permet d'être plus détendue lorsqu'on arrive sur le parking de l'université. On échange rapidement nos numéros avant de partir chacune de notre côté.

Our Broken LoveWhere stories live. Discover now