Chapitre 22

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Nastia

    Je contemple mon reflet dans la glace avant de partir, et je dois bien avouer que je me trouve sincèrement hideuse aujourd'hui. Ce qui ne m'arrange pas puisque je sais pertinemment que je vais être au centre de l'attention malgré moi, et c'est aujourd'hui que ma confiance en moi décide d'aller voir ailleurs. Super timing !

    En ce lundi 1 octobre, une nouvelle ère commence. Je suis officiellement sur le point de m'afficher publiquement au bras d'Alex Clayton. Et je suis morte de trouille.

    Le parasite n'a apparemment jamais été vu en compagnie d'une personne de sexe féminin, et je sais d'ores et déjà que notre duo va faire parler. Tout ce que je déteste. Je vais être la cible de critiques plus ou moins discrètes, et m'apprête à me prendre des grands « qu'est-ce qu'il lui trouve ? Elle n'est pas spécialement jolie » en pleine tête.

    J'entends la porte de chambre de mon "copain" s'ouvrir, et je sors de la salle de bain pour aller à sa rencontre. Si je me regarde deux minutes de plus, je pleure. Quand je me plante près de lui, il me détaille et ouvre la bouche pour faire un commentaire, mais je l'en empêche.

- Si tu t'apprêtes à me dire que je suis moche, que mes cheveux sont plus plats que d'habitude ou que j'ai un fichu fil tiré dans mon collant, sache que je suis déjà au courant et que je n'ai pas besoin qu'on me le rappelle, donc abstiens toi de tout commentaire, débité-je.

    Il penche la tête sur le côté, et m'analyse un peu plus profondément. Puis finis par déclarer :

- J'allais juste dire que j'aimais bien ta tenue, mais maintenant que tu le dis, effectivement le reste est vrai aussi.

    Enfoiré.

    Je ne lui adresse plus un mot et pars mettre mes chaussures, mais évidemment rien ne va comme je veux aujourd'hui. Mes lacets de converses que j'avais préalablement lacés ce sont défait, et avec mon bras droit coincé dans cette attelle pourrie, je ne peux pas les faire. Et bien sûr, je possède une jolie collection de cette marque, mais je n'ai aucune autre paire de chaussure plus facile à enfiler. Donc je vais bien en baver.

    J'enfile mes baskets et commence à tenter des choses pour parvenir à mes fins, mais c'est un échec cuisant. En plus je commence à me donner chaud à force de m'énerver comme cela.

- Un coup de main, peut-être ? m'interroge le parasite.

    J'hésite entre lui sauter dans les bras et l'envoyer se faire foutre. Mon humeur est peut-être un peu instable ce matin.

- Oui je veux bien, abdiqué-je.

- Bah vas demander à ta copine la voisine, alors, rétorque-t-il en faisant demi-tour.

- Tu es sérieux espèce de...

- Du calme la tornade, me coupe-t-il. Je rigolais, viens par là.

    Je ferme les yeux un instant et me répète à moi-même : tu ne peux pas le tuer maintenant, tu as encore besoin de lui. Tu ne peux pas le tuer maintenant, tu as encore besoin de...

- Tu sais qu'on n'a pas le temps d'effectuer des exercices de méditations là ? ajoute-il en me jugeant du regard.

- Tais-toi et lace, dis-je en tendant ma jambe dans sa direction.

    Il se met accroupie et s'attèle à sa tâche. Ce qui me laisse tout le loisir de le détailler, ce que je n'avais pas encore fait jusqu'ici. Il porte un jean à l'effet usé, un sweet-shirt du même vert que ma robe et des converses noirs. Je ne peux pas m'empêcher de constater qu'on est souvent habillé pareil, c'est vraiment bizarre. Mais c'est surement juste une coïncidence.

Our Broken LoveWhere stories live. Discover now