Chapitre 39

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Nastia

    Les jours s'écoulent étrangement vite, et plus aucune menace n'est à signaler. Cela fera une semaine demain que j'ai reçu le bouquet de fleur, et il ne s'est rien passé depuis. Si je voulais être positive, je dirais que c'est sans doute parce que le tueur est parti. Mais soyons pragmatique, ce n'est absolument pas le cas.

    Alex ne baisse pas sa garde, il me suit comme mon ombre où que j'aille. Ce qui est rassurant, mais aussi très dérangeant parce qu'il met complètement sa vie en pause à cause de cette histoire.

- Je te dis d'y aller ! Je ne vais pas mourir en restant ici, dis-je en désignant d'un geste la maison.

- Et je te dis que je ne te laisserais pas seule pendant autant de temps, rétorque-t-il.

    Debout face à face devant l'entrée, on se défie mutuellement du regard. Chacun attendant que l'autre cède, mais on est aussi têtu l'un que l'autre.

- Tu ne veux pas y aller ? Très bien, mais moi j'y vais, déclaré-je en me levant.

    Il hausse les sourcils, surpris. Puis un sourire suffisant vient s'étaler sur son visage lorsqu'il reprend :

- Et tu veux y aller comment ? Jusqu'à preuve du contraire je possède notre seul moyen de transport, Grayson.

- Tu vas m'emmener, assuré-je. Parce que si tu ne le fais pas, j'appelle Joy ou Simon.

    Son regard s'assombri et il me dévisage comme s'il hésitait entre éclater de rire...ou me forcer à manger des brocolis jusqu'à la fin de ma vie. Je hais les brocolis.

- Tu n'oserais pas, lance-t-il.

- On pari ?

    Il ferme les yeux et pousse un long soupir. Quand il les rouvre, son regard est plus calme, et il fait disparaitre l'espace entre nous en se rapprochant de moi. Il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, puis lorsqu'il retire sa main je l'attrape entre les miennes.

- Je te promets que ça va aller. C'est juste un entrainement de tennis et je resterais toujours à proximité de toi, le rassuré-je.

- S'il t'arrive quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais, dit-il tout bas.

    Pour masquer mes émotions, j'essaie de détendre l'ambiance :

- Sois tranquille, je vais te faire chier encore un bon bout de temps, Clayton.

    Un rictus étire la commissure de ses lèvres, et il m'attire à lui avant de poser son front contre le mien.

- Mince, moi qui pensais être débarrassé de toi, soupire-t-il.

    Je m'approche dangereusement de ses lèvres, et du bout des miennes je murmure :

- Jamais.

    Je profite de son étourdissement pour lui filer entre les bras, et pars dans la chambre enfiler un sweat large. Je l'entends pester et quand il arrive à son tour dans la chambre, il ne me regarde pas. Il fait mine de m'ignorer et attrape sa veste de moto dans l'armoire, comme s'il était chez lui.

    Je pars me planter devant lui, tandis qu'il est assis sur le rebord du lit, en train de lacer ses baskets. Il ne redresse pas la tête vers moi et se relève, m'obligeant à pencher la tête pour le regarder.

- Qu'est-ce que tu veux, Grayson ?

- Oh, pas grand-chose ! La paix dans le monde, recevoir accidentellement un million sur mon compte bancaire, envoyé en prison le taré qui veut me buter, et...je ne suis pas contre un baiser de ta part, énoncé-je en souriant.

Our Broken LoveWhere stories live. Discover now