Chapitre 6

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Alex

    Courir. Courir. Courir. Courir.

    Je dois courir le plus loin possible d'elle. Mais ils sont toujours là, ils tournent dans ma tête. Partir n'effacera pas les souvenirs, je le sais pourtant bien. Mes pensées s'entremêlent, je n'arrive plus à les suivre.

    Je savais que cette colocation serait une mauvaise idée. Tu n'es qu'une merde. Tu aurais dû mourir, me souffle ma conscience.

    Je dois me focaliser sur autre chose pour oublier toute la rage qui m'habite, et je ne connais qu'un seul moyen qui me permette de faire le vide sans finir recouvert d'ecchymoses. Alors je cours, encore et encore, jusqu'à ce que mes pas finissent par m'amener au seul endroit qui me permet d'oublier toute la merde qui me pollue l'esprit.

    Je sonne à la porte et attend quelques secondes avant qu'on ne vienne m'ouvrir. Lorsque Tara me découvre sur le seuil de sa porte, elle n'a pas l'air si surprise que cela de me voir. Elle me regarde longuement, et ce qu'elle doit voir sur ma gueule à l'air de la convaincre de me laisser entrer malgré l'heure tardive, puisqu'elle pousse sa porte, m'invitant silencieusement à entrer.

***

Nastia

     Je fixe le plafond depuis ce qui me parait être une éternité. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, repensant à ce qu'Alex m'a dit. Il a fait ressortir toutes mes insécurités, j'abhorre cet homme du plus profond de mon être. Tout ce qui provient de lui n'est que méchanceté, il est insensible aux personnes qui l'entourent.

    Après son départ hier, mon frère et ses amis ont tenté de poser des questions, mais je me suis excusée avant d'aller m'enfermer dans ma chambre. Je ne pouvais pas affronter les reproches qui tournoyaient dans les yeux de mon frère. Alex est rentré vers trois heures du matin. J'ai vaguement hésité sur ce que je devais faire, cela ne fait que deux semaines quon cohabite et c'est un désastre. Mais j'ai finalement décider de « rester à ma place » comme il me l'a si gentiment demandé.

    J'entends mon réveil sonné et le coupe machinalement. Je me lève et me prépare comme si c'était quelqu'un d'autre qui gérais mon corps. Mon cerveau est en mode « off » à cause du manque de sommeil. Le reflet que me renvoi le miroir n'est vraiment pas réjouissant, mais on fera avec.

    A sept heures et demi tapantes, je suis sur le palier et attend Joy. Quand cette dernière arrive elle affiche une moue dubitative face à ma tenue. Je suis vêtue d'un jean et un sweat trop large que j'ai piquer à mon frère il y a quelques années.

- Je ne veux aucun commentaire, dis-je.

- Je n'étais même pas sûre de trouver les mots, à vrai dire.

    Sa bonne humeur est contagieuse et elle parvient même à me tirer un petit rire. Sur la route, ma nouvelle amie met sa playlist en route et nous nous arrachons les cordes vocales sur du Taylor Swift alors qu'il n'est même pas encore huit heures du matin. Existe t-il meilleure façon de commencer une journée ? J'arrive en cours le coeur beaucoup plus léger.

    La matinée s'écoule bien trop lentement pour que ce soit légal. J'ai un cours de méthodologie littéraire qui commence déjà à me perdre alors que l'année vient tout juste de commencer. Génial. A midi je me rends à la cafétéria. Une fois mon plateau récupérer, je suis tenté de faire demi-tour lorsque je le vois.

    Mais c'est trop tard, il m'a vu et les autres aussi. A quelques mètres de là, installé sur une table ronde qui attire pas mal de regard féminin. La cantine ne diffère pas du reste du campus, décoré dans des tons blancs très classes, la grande salle est magnifique. Il y a même des moulures au plafond, ce qui confère une certaine élégance à la pièce. On ne se croirait absolument pas dans un réfectoire scolaire.

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