« 𝐏𝐑𝐀𝐘 𝐅𝐎𝐑 𝐂𝐀𝐑𝐒 » #1
Victoria a perdu son meilleur ami dans un accident de course. Depuis, elle a encore plus touché le fond et dans l'ombre de la lumière et des regards, elle mène un combat silencieux contre elle-même. Mais alors que to...
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♫ - Night like these by Benson Boone
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APPARTEMENT DE VICTORIA.
21 juin 2021.
Monte-Carlo, Monaco.
La nuit a désormais pris place dans le ciel depuis une bonne heure, et à travers la baie vitrée de mon appartement, je ne vois plus les lumières de la ville qui anime toute cette noirceur.
J'ai toujours préféré la beauté naturelle de la nuit à celle du jour, je n'en connais pas vraiment la raison mais tout ce que je sais c'est que quand je regarde au loin, le paysage sous la lumière de la lune me procure un sentiment de sérénité infini, celui que je cherche et que je continue de chercher depuis la mort d'Ethan.
Peut-être est-ce parce que cet astre m'a vue tant de fois à terre, m'a vue tant de fois pleurer à ne plus pouvoir en respirer que j'ai fini par lui donner de l'affection. Elle cache mes larmes aux yeux du monde lorsqu'il devient silencieux et noir, sans aucun relief, avec pour seule ombre celle de mes démons.
Assise sur mon canapé, les genoux repliés contre ma poitrine, mon regard se perd dans les hauteurs obscures de Monaco. Les lumières sont éteintes me laissant entrevoir parfaitement la vue, il n'y a que la lueur des quelques bougies parsemées dans mon salon.
Je ne vais pas bien.
J'ai l'impression qu'on m'a arraché une partie de moi, je me sens exactement comme en ce jour de juillet, si ce n'est pire. Ce jour-là, l'espoir animait encore mon cœur mais aujourd'hui, je sais qu'il a quitté mon corps depuis déjà trop longtemps, laissant place au désespoir et au chaos.
On dit que le deuil contient plusieurs étapes : le déni, la colère, la négociation, la dépression et enfin l'acceptation et la reconstruction. Pourtant, je crois que ça ne s'est pas passé comme ça, j'ai l'impression que c'est juste arrivé comme une énorme tempête dans ma vie, un tsunami mélangeant toutes ses émotions, toutes sauf l'acceptation. Depuis déjà trois ans, la colère, la négociation et la dépression se donnent le relais dans ma tête, m'épuisent complètement de ressentir quoique ce soit d'autre. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir moi-même...
Les larmes roulent sur mes joues et ne s'arrêtent pas, comme une innombrable vague de tout ce qui se trouve dans ma tête. C'est ça. Ça ne se finit jamais. C'est continuel, mon esprit est constamment en train de penser, m'épuisent au passage, et en général quand quelque chose fonctionne trop, il finit par surchauffer, ou pire, explosé.
