• alors que l'extinction de la race humaine était imminente, taehyung n'avait pas d'autre choix que de faire confiance à la pire ordure sur terre.
(âmes sensibles s'abstenir.)
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𝐫𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐠 𝐝𝐚𝐲.
Au réveil, Taehyung sentit des mains attraper ses chevilles. Il anticipa la douleur, grinçant des dents pour se contenir mais ne souffrit pas finalement. La main de Jungkook avait simplement survolé sa blessure, faisant tourner ses chevilles pour verifier leur état attentivement. "Il faut que j'appelle Jimin ce matin. Pour l'instant, tu vas devoir garder ce vieux bandage, je ne veux pas faire de conneries en te le changeant moi même."
Taehyung souhaita lui répondre que ce n'était pas pressant mais il ne pu faire un seul bruit. Le noiraud s'était mis à masser son pied en bon étant , lui envoyant des étincelles dans sa jambe entière. Son corps dans sa totalité lui faisait mal depuis plus d'an simplement à cause de ses muscles crispés par le stress et l'anxiété permanents. Il savoura pleinement cette petite attention, enfonçant sa tête dans un coussin, ses mains agrippant les draps.
"Tu m'as demandé si tuer me faisait ressentir une quelconque émotion... Non, je ne ressens absolument rien. Peut être parce que je n'ai jamais perdu un proche avant tout ça, et que c'est très vite devenu mon quotidien." C'était probablement la première fois que Jungkook faisait un massage à une autre personne mais il était doué. Il continua à bouger ses mains le long de son corps tout en continuant son récit morbide, massant désormais les jambes de Taehyung. "Quand les premiers cas de zombification se sont manifestés, j'avais seize ans et je vivais encore chez mes parents. On a essayé de fuir la capitale juste après avoir vu le journal télévisé avec ma mère mais mon père abusif est rentré à la maison. Étant donné qu'il était infirmier à l'hôpital général il est revenu infecté chez nous. Il avait une sorte de... d'énorme hématome violet dans le cou, on a donc compris directement ce qu'il avait."
En silence, Taehyung écoutait avec attention ce qu'il lui disait. Il avait vécu quelque chose d'assez similaire, et il pouvait très facilement deviner la suite. Il compatissait avec le jeune homme, il avait vécu tout ça alors qu'il n'était encore qu'un gamin.
"Ce connard a voulu qu'on reste tous ensemble même si il savait qu'il nous mettait en danger. Merde, on n'a jamais été une famille idéale mais il n'était pas nécessaire qu'on crève tous les trois pour son putain de cul d'égoïste! Quand ce qu'il devait arriver arriva, je me suis enfermé dans leur chambre tandis que je l'entendais bouffer ma mère dans le couloir." Il releva la tête vers le brun, lâchant sa jambe. Il s'installa à ses côté et les deux jeunes adultes se fixèrent, couchés confortablement sur le grand matelas. À cet instant, ils étaient tous les deux redevenus des adolescents traumatisés. "Après deux jours à attendre qu'il se casse de la maison, j'ai enfin pris mon courage à deux mains, couru jusqu'à la cuisine pour attraper un couteau et poignardé mon propre père avec. Je crois que j'aurais probablement dû consulter une sorte de psychologue genre docteur Phil pour m'en remettre mais c'est un peu compliqué de consulter quand le monde entier était mis à feu et à sang."
Il finit son histoire en rigolant, étrangement gêné par ce léger moment de faiblesse. Il ne savait même pas pourquoi il lui avait raconté tout ça mais il se sentait mieux à présent. Il suivait les conseils de son meilleur ami, la seule personne à qui il faisait confiance. Contrairement à lui, Taehyung ne rigola absolument pas, compatissant plutôt avec le plus jeune. Celui-ci avait fait ce qu'il fallait faire pour survivre, et la manière qu'il avait trouvé pour oublier sa douleur et sa culpabilité était de les contenir en gardant ce masque glaciale qu'était le leader Jeon Jungkook.
Dans le monde dans lequel ils vivaient, un enfant n'avait pas sa place. Il n'avait pas d'autre choix que de devenir bien plus fort, de garder une barrière entre lui et la réalité. Si il continuait de voir la vie comme un jeu, comme une chose insignifiante, alors jamais il n'aurait à faire face aux conséquences de ses actes.
