CHAPITRE 6 - CUL FLASQUE MAIS CORPS DE MARBRE

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Clark

J'ai écouté Finn. Après notre soirée télévision, il est parti comme un voleur le lendemain matin. Enfin, un voleur galant et attentionné qui est parti vous acheter votre pâtisserie préférée avec un café et qui a rangé votre appartement avant de s'envoler en laissant sa carte. Il y avait un mot au dos de ses informations : « Si tu as besoin d'un avocat, je serai toujours là. ». Si j'étais quelqu'un de sentimental, j'aurais pleuré en voyant les cœurs sur les i et son message mais je l'ai fourrée dans mon porte-monnaie.

Si bien qu'après avoir reçu le troisième coursier envoyé par mon père, une lettre de son avocat et une demande de rendez-vous, où je n'irai pas, j'ai décidé que je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je ne peux pas faire comme s'il n'y avait rien. Alors je me retrouve un mardi soir en bas d'une tour de verre dans le quartier de la City.

Je tourne et retourne la carte de Finn entre mes mains. Les coins sont maintenant cornés, les agents de la sécurité doivent se demander s'ils doivent intervenir parce qu'une femme n'a pas bougé depuis plus de trente minutes devant le bâtiment et qu'elle le regarde sans aucune émotion.

Je suis juste indécise. Si je fais appel à un avocat, mon père va sortir les armes en se sentant attaqué. Il va penser que je vais au front et que j'agirai comme lui, sans aucune pitié et jusqu'à battre à terre mon ennemi. Ce n'est pas ce que je veux. Du moins, je veux éviter le scandale, la guerre dans les tribunaux et régler le litige sans faire de vague.

Mon portable vibre dans mon autre main et me fait sursauter. Le nom de Jimmy s'affiche à l'écran. J'hésite à décrocher. Je pourrais lui en parler, je suis certaine qu'il me comprendra avant de me donner le coup de pied dont j'aurai bien besoin.

- Pourquoi Finn me demande si tu arrives bientôt ?

- Il se pourrait que je sois en bas de son bureau.

- En bas ? En bas comme dans l'ascenseur ou en bas comme dans la rue en train de tout remettre en cause ?

- La deuxième option.

Des hommes et femmes sortent et entrent du building d'un pas précipité. Je ne peux m'empêcher de tirer sur ma jupe pour être certaine qu'elle ne remonte pas trop.

- Loïs est avec toi, tu es une femme badass, respectable et magnifique. Rien, ni personne ne peut t'atteindre. Tu es une bombasse qui se balade le cul à l'air.

- Alors premièrement, la culotte ça laisse des traces dégueulasses sous les tailleurs. Deuxièmement, celui qui a inventé le string était un fan de BDSM. Et pour finir, je ne porte jamais de vêtements courts. Personne ne peut voir mes fesses.

- N'écartes pas trop les jambes devant Finn, raille-t-il.

Je raccroche et soupire. Je range la carte dans mon sac avant de me diriger d'un pas décidé vers l'entrée. Ce n'est que Finn. Il connaît ma grand-mère, ma relation avec elle et c'est un avocat. Il n'y a aucun malaise avec lui alors je ne vois pas pourquoi je me mets à angoisser.

Peut-être parce que cela signifie qu'il va connaître mes parents, savoir qui ils sont et leur impact dans la société actuelle. Peut-être parce que sous mes airs de fille qui vit sa vie bien paisible, il va m'en vouloir et se sentir trahi par la personne qui peut se cacher derrière ce masque. Il pourrait me prendre pour celle que je ne suis plus, pour celle que j'étais au collège ou au lycée avant de choisir des études qui me correspondent et de tourner le dos à mes parents. Peut-être parce que finalement, après trois ans en couple, je ne lui ai jamais révélé qui j'étais vraiment.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et mon angoisse ne fait que monter. Les personnes descendent alors que je fais partie des quelques exceptions qui montent. Qui va au travail en début de soirée au lieu d'aller boire une pinte dans un bar ?

Ruthless ThornOù les histoires vivent. Découvrez maintenant