CHAPITRE 10 - PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

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Logan

Lorsque je frappe à sa porte pour la sixième fois, je me dis que la défoncer ne devrait pas être compliqué. Je pourrais lui faire venir un réparateur en suivant et j'aurai le mérite d'avoir une réponse sur ses silences.

On était d'accord pour avoir une relation professionnelle. Tu réponds à ton patron ou ton collègue. C'est la moindre des choses et surtout quand l'avocat que tu embauches accepte de traiter ton dossier le week-end. Bon, je reconnais que c'est surtout parce que j'ai d'autres impératifs à boucler et que ça m'a permis de fuir mon appartement où j'ai eu le malheur de ramener une femme l'autre soir.

J'appuie une nouvelle fois sur la sonnette. Je me fous de la vieille de l'autre côté du palier qui ouvre sa porte un balai à la main.

- Vous feriez mieux de revenir plus tard. Ces trois-là sont du genre anarchiste et tête de noeud.

Je ne sais pas depuis combien de temps, Clark loge là mais la mamie de son étage semble bien la connaître. Elle rentre à nouveau comme si elle était sortie balayer devant sa porte alors qu'elle n'a absolument rien fait si ce n'est m'avertir sur le comportement des habitants de cet appartement.

Je sonne une nouvelle fois et cette fois, j'entends grogner. Pas de doute, c'est Clark. La clé tourne dans la serrure. La porte s'ouvre et me laisse une vue directe sur la femme à moitié en sous-vêtements.

- C'est comme ça que tu ouvres aux inconnus à deux heures ?

Les yeux plissés, elle met son bras devant ses yeux pour se cacher de la luminosité et je manque de m'étouffer avec mon rire en voyant le vibromasseur qu'elle tient dans ses mains.

Ses iris, d'habitude émeraudes, se transforment en deux billes noires en réalisant que c'est moi.

- Dégage, Wolf.

Encore ce surnom.

Elle s'apprête à fermer la porte mais j'y glisse mon pied pour la bloquer. Maintenant qu'elle l'a ouverte, il est hors de question que je reste encore planté une demi-heure sur ce palier avec la mamie qui m'espionne.

- Bonjour à toi, Loïs. Je vois que tu es en bonne compagnie.

- Merde, siffle-t-elle.

Elle essaye de cacher son vibromasseur dans son dos mais je m'approche d'elle. J'aime savoir que je peux jouer avec Clark, qu'elle sera répondre à mes attaques. Ce n'est pas le genre de femmes à vouloir me séduire mais plutôt à me repousser et j'aime ça.

Elle ne porte qu'un tee-shirt trop grand blanc totalement délavé et un caleçon parachute pour homme. Je souris en coin avant de continuer d'avancer jusqu'à ce qu'elle se retrouve dos au mur.

- Dois-je en conclure que tu te masturbes dans les toilettes pendant que ton petit copain t'attend dans votre lit ?

Sa respiration change. Elle devient légèrement plus courte et ses yeux fixent un point sur mon torse. Le contraste est écrasant. Elle sort de son lit alors que je donne l'impression de sortir de mon bureau avec mon costume parfaitement repassé.

Je me penche légèrement pour m'approcher de son oreille. J'ai envie de jouer avec cette proie qui m'est presque offerte sur un plateau.

- A moins qu'il ignore qu'il est nul au lit mais que tu n'oses pas lui dire, je chuchote.

- Je n'ai pas de copain.

De toutes les réponses qu'elle aurait pu énoncer, c'est celle-ci qu'elle choisit de me communiquer. Drôle de choix stratégique quand on fait rentrer le loup dans sa tanière.

Ruthless ThornWhere stories live. Discover now