CHAPITRE 13 - LES BOIS SONT TRUFFÉS DE LOUPS

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Logan

Lorsqu'elle entre dans la chambre, je mettrais ma main à couper qu'elle fait exprès de claquer la porte. Bien sûr que je l'ai entendue sortir il y a plus d'une heure. J'ai fait semblant de dormir à ce moment mais maintenant que je suis tranquillement installé dans un fauteuil, le journal à la main et un café dans l'autre, je ne peux pas ignorer sa tenue. Elle porte un tee-shirt ample mais son legging est à se damner. Un joli legging bleu criard qui moule son corps à la perfection. Si son haut cache ses fesses, il me laisse tout le loisir d'admirer ses cuisses.

- Tu n'as jamais vu une fille dans une tenue de sport ?

- Si.

Mais rarement aussi belle. Parfois, j'aimerais que Clark soit moche, un pur laideron. Le genre fine, blonde, les yeux bleus et la bouche pulpeuse. Le genre que je mets dans mon lit pour une soirée parce que je sais que nous serons incompatibles.

Hier soir, la voir en peignoir m'a donné de sacrées envies. J'avais envie de m'approcher, de la provoquer, de sentir son souffle se raccourcir contre ma peau, voir ses yeux fixer mon torse. Je voulais juste qu'elle sente que les éléments changent quand nous sommes seuls. Je veux qu'elle oublie Finn.

- Tu as commandé le petit-déjeuner ?

- J'ai pris un café.

Elle soupire d'exaspération avant de se diriger vers la salle de bain.

- On est à Paris et tu bois du café. Tu es désespérant et surtout un hispano-américain à qui il faut refaire toute l'éducation gustative.

Je l'entends faire couler l'eau de la douche, ses affaires qui tombent au sol et je ne peux m'empêcher de l'imaginer nue. Il faut que j'arrête, que je me concentre sur son foutu dossier. C'est une cliente pas la femme que je rencontre dans un bar. Je ne peux pas coucher avec elle. Elle est à Finn et Finn est mon meilleur ami. Tant qu'ils couchent ensemble, je ne poserai pas mes mains sur son corps. Du moins, pas sans ses habits.

Une demi-heure plus tard, elle coupe l'eau et apparaît vêtue d'un simple jean et d'un pull en laine bleu marine. Les cheveux encore mouillés, elle les relève en un chignon désorganisé avant de prendre sa trousse et de se positionner face au miroir de l'entrée.

- Le miroir de la salle de bain ne te rend pas assez belle ?

- Ma beauté l'a fissuré. J'espère que celui-là sera plus résistant.

Elle se passe de l'anti-cerne, du fond de teint, du blush, du liner, du mascara, du rouge à lèvre. Je ne comprends pas comment une femme comme elle peut porter autant de maquillage.

Elle se redresse face au miroir, inspecte le résultat et essuie une légère trace de rouge dans le coin de ses lèvres.

- Tu es plutôt croissant, pain au chocolat, baguette avec du beurre doux ou salé ?

- Pour ?

- Regarder les pigeons. Tu as déjà mis les pieds à Paris ?

- Non.

Elle soupire à nouveau en levant les yeux au ciel.

- Deux heures de train et tu n'es pas foutu de prendre un jour de congé pour manger correctement.

- On mange bien à Londres.

Elle passe un trench qu'elle n'avait pas hier et toute sa tenue prend une nouvelle allure. On dirait une femme habillée en mode détente mais tout droit sortie du magazine vogue. Le genre d'article qui vante les mérites d'une journée détente mais dont les femmes portent du Chanel ou du Levi's.

Ruthless ThornOù les histoires vivent. Découvrez maintenant