Ruthless Thorn

CHAPITRE 25 - NÉGOCIER POUR MIEUX RÉGNER

Logan

Tout est sombre. Londres est sombre. Le ciel est sombre. Les building sont sombres. Les visages que je croise ont beau être souriants, je les trouve sombres.

Elle est partie.

Clark est partie au milieu de cette forêt à deux cents mètres de la plage et depuis, tout est morne, triste, sans vie et froid. Le soleil à beau rayonner, tout est sinistre. Je ne trouve même plus de plaisir dans le fait de la pister pour retrouver sa trace. Avant, j'aurais été animé par la vengeance. Non. Maintenant, je suis animé par la vengeance.

Je ne dois pas oublier que Clark est une Braxton. Je choisis ma famille. Le choix que j'ai toujours fait. Je leur suis fidèle. Ma mère et ma sœur m'ont toujours aidé, jamais détesté pour être resté aux Etats-Unis alors qu'elles sont retournées au Mexique. Je dois leur faire honneur et les libérer de ces chaînes. Je n'y arriverai pas si je ne fais pas chanter Jeffrey Braxton.

Mon plan est simple.

J'ai décidé de ne plus compter sur Clark. Si elle ne veut plus de l'héritage, ça m'arrange. Les échanges ne seront plus que simples. Je vais tout céder à son père contre une petite contrepartie : quatre visas diplomatiques pour ma famille.

Je rajuste le col de ma chemise blanche, lisse une dernière fois ma veste noire. Dans ce genre de situation, je ne laisse pas de place pour les couleurs. C'est oui ou non. Noir ou blanc.

Je serre la anse de ma mallette en cuir fraîchement tannée. Les détails comptent et j'espère bien qu'il remarquera que le cuir n'est pas lisse, comme si j'avais vécu des combats et aujourd'hui, je mène celui qui m'a poussé à faire tant d'études non désirées.

J'aime me sentir au-dessus des gens. C'est un joli bouclier pour ne pas avoir à s'ouvrir aux autres ou risquer de se méprendre.

Je ne commets jamais d'erreur.

- Monsieur Dane.

Le ton de Jeffrey Braxton est jovial et son arme est en place. Un simple petit sourire en coin qui vous annonce que l'issue est déjà scellée. Mais que cela ne tienne qu'à lui. Le problème des avocats qui se tassent dans leur fauteuil, c'est qu'ils ont l'habitude de gagner mais parfois, une bonne chute peut faire du bien. Un peu comme dans Twilight. Les deux vampires qui étaient voués à mourir si les Volturis n'étaient pas arrivés pour mettre leur royaume en cendre.

Je suis un Volturi.

Et je déteste ma sœur pour m'avoir fait regarder toute la saga au cinéma.

- Asseyez-vous je vous en prie.

Bien sûr que je vais m'asseoir, profiter du café hors de prix, du soleil qui donne sur la baie vitrée sans m'éblouir et de la chaleur de la pièce. Petit cadeau en prime : quelques chocolats Suisse. Pour un rendez-vous en France, je suis certain qu'il aurait pû mettre à l'honneur la gastronomie du pays. Clark l'aurait fait.

- Bon, clôturons ce dossier.

Son avocat ne prend pas la parole. Il se contente de me jeter un dossier sur la table. Je le récupère en le faisant glisser délicatement. J'ai tout mon temps.

En ouvrant le dossier jaune pâle, je découvre des photos. C'est donc son seul argument de poids ? Des photos de Clark et moi dans une ruelle, l'un contre l'autre.

Ces photos me font peur.

Ce n'est pas le fait d'être pris en flagrant délit de rapprochement avec ma cliente mais plutôt les regards de ces personnes. Ils sont si haineux et attirant en même temps. C'est comme mettre hiroshima et les bisounours dans une même cage.