CHAPITRE 15 - TU POUSSES LE BOUCHON

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Clark

- Dites-moi que je rêve ! Je suis sous LSD, ce n'est pas possible, hurle Jimmy.

Quoi ? Je n'ai pas le droit de changer de style vestimentaire de temps en temps ? Ça ne fait de mal à personne de mettre une culotte même si actuellement, j'ai l'impression d'être dans un club BDSM avec la ficelle qui me rentre dans les fesses.

- Kent ? Tu as fait les magasins ?

Je pense que c'est ce qui étonne le plus Eilen. Je ne suis pas du genre à arpenter Oxford Street et encore moins à rentrer dans un magasin. Avec Liz, on aime passer devant les vitrines de luxe et se faire du mal, une pâtisserie à la main mais on ne passe jamais la porte.

- Ça va, j'ai simplement acheté des sous-vêtements.

- Des ? s'exclame Jimmy. Qui est l'homme qui te fait acheter un body noir en dentelle ? Il faut absolument que je le rencontre.

- Il n'y a pas d'homme, je soupire. J'ai le droit de tenter des innovations.

- Des innovations qui vont coûter la vie à plusieurs hommes si tu veux mon avis. Tu as croisé Finn habillé comme ça ? Parce qu'il serait capable de virer tous ses salariés juste pour te prendre sur son bureau.

Je lève les yeux au ciel sous la remarque de mon meilleur ami.

Autour de nous, tout le café subit notre conversation ou plutôt les remarques déplacées de Jimmy et les questions de Eilen et tous écoutent attentivement mes réponses. A cette allure, on devrait monter un show et se produire sur Piccadilly.

- Et tu as fait d'autres achats que l'on doit s'attendre à trouver dans le lave-linge ?

Je grogne en portant mon verre d'eau à mes lèvres. 

Si j'ai fait d'autres achats ? Il se pourrait que je me sois laissée tenter par d'autres expériences dans la boutique de sous-vêtements comme du tulle et de la dentelle dans toutes ses formes.

Mon portable vibre sur la table, et d'un coup d'œil je peux voir que Logan est disponible. Non, je n'ai pas mis ces vêtements pour lui. Je ne m'habille pas pour les hommes, je le fais pour moi même si face au miroir j'ai eu du mal. J'ai fini par ignorer les conseils de la vendeuse et j'ai pris ma taille dans plusieurs modèles différents en me disant que j'essaierai à l'appartement.

Je n'ai toujours pas tout essayé.

Je me lève, ma chaise racle au sol et mes meilleurs amis lèvent la tête d'un même mouvement.

- Tu nous abandonnes ?

- J'ai un rendez-vous. Je ne sais pas si je rentre ce soir.

- Donc tu finis chez un homme.

- Merde ! Non. Je dois aller à l'atelier. On est vendredi et c'est le moment où je suis tranquille pour travailler sans Mika qui m'observe.

Ce qui est la pure vérité. Logan n'est qu'une étape sur mon passage. J'ai beau vouloir l'éviter, ça va faire trois semaines que l'on est allé à Paris, trois semaines qu'il me harcèle pour que l'on mette un plan sur pied et trois semaines qu'il remplit ma boîte vocale de sa douce voix agressive me menaçant pour que je le rappelle. J'ai fini par céder quand il s'est pointé au bureau pour voir un de mes patrons et qu'au passage, il s'est arrêté à mon comptoir et m'a intimidée par je cite : "Si tu rappliques pas ton cul, je demande à tes patrons de te licencier pour que je t'embauche. Comme ça, je t'aurai sous le coude et je n'aurai pas besoin de traverser Londres pour te voir."

Autant dire que je n'ai aucun doute sur le fait qu'il mette ses menaces à exécution surtout quand j'ai vu le regard de mon patron après leur entrevue.

Ruthless ThornWhere stories live. Discover now