11. Lendemain de soirée

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Séléné

Encore choquée par cette soirée qui a viré à la catastrophe, Mia me donne les clés de l'immeuble. Quand nous entrons dans l'appartement, elle s'assied sur un tabouret, à première vue pas si saoule que ça finalement. J'attrape quand même un grand verre d'eau et du jus de citron dans la porte du frigo.

— Tiens, bois ça Mimi, sinon demain tu vas avoir la gueule de bois.

Je lui tends le verre qu'elle vide d'un trait en grimaçant et je m'en prépare un aussi. Après une séance de démaquillage, nous enfilons nos pyjamas et elle va se coucher. Je lui souhaite une bonne nuit, avant de revenir dans le salon. Je n'ai pas sommeil, j'ai besoin de faire redescendre un peu la pression. Je m'installe sur le tapis près du canapé et démarre une série d'exercices de respiration abdominale pour me détendre, jusqu'à ce que j'entende les garçons rentrer. Raph part vers sa chambre sans un mot, en titubant, tandis que Seb s'approche de moi.

— Tu ne l'as pas raté.

— C'est bien fait pour lui, il n'avait qu'à pas chier dans la colle.

Mon dos est encore douloureux et je constate que mes phalanges sont rouges et gonflées. Le pauvre Seb a l'air penaud et ne sait pas trop sur quel pied danser.

— Je suis désolé pour ce qu'il a fait.

— C'est pas à moi qu'il faut dire ça, mais à Mia. Elle était en larmes au téléphone ce matin après la soirée d'hier. C'est pour ça que je suis vite venue ce week-end.

— Mais je ne comprends pas, elle était avec nous puis elle a disparu et je ne l'ai pas revue.

— Elle pleurait dans sa chambre.

— Mais pourquoi ?

— Ce n'est pas à moi de te le dire. Maintenant, je vais me coucher, je suis fatiguée. Bonne nuit.

— Merci, je ne sais pas comment ça aurait fini sans ton intervention.

— J'ai fait ça pour Mia, parce que c'est mon amie.

Je file en direction de la chambre. Serrant un petit chat en peluche qui a été recousu à maintes reprises, elle dort déjà profondément. Pauvre Mimi, le début de week-end a été rude pour elle, j'espère que ça ira mieux demain. Je me faufile sous la couette et mes pensées convergent vers Aurèle.

Vers huit heures du matin, je suis lasse d'être couchée. J'ai passé la nuit à lire sur mon téléphone. Les douleurs m'ont empêché de fermer l'œil, et je culpabilise pour ce qui s'est déroulé hier. Je regrette presque d'avoir frappé Raph, pourtant si je ne l'avais pas fait, je n'ose pas imaginer comment ça serait terminé.

Je m'étire doucement. J'ai l'impression d'être un vieux robot rouillé qu'on remet en service après des années de veille. Mia ouvre les yeux à côté de moi.

— Coucou Mimi. Comment tu te sens ?

— Bof, je n'ai pas passé la meilleure nuit de ma vie, mais je n'ai pas mal au crâne, c'est déjà ça. Et toi ?

— Pour selon, ça va.

Autant ne pas l'inquiéter en lui révélant que j'ai fait une nuit blanche, ça va l'affoler plus qu'autre chose.

— Tu veux déjeuner ?

— Allons-y, oui.

Nous nous levons et partons dans la cuisine.

— Ce matin, c'est moi qui m'occupe de toi. Merci d'avoir pris soin de moi hier soir.

— Pas de quoi, c'est normal.

Et la Lune s'éprit du SoleilWhere stories live. Discover now