37. Un moment de répit

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Séléné

(samedi 6 janvier 2024)

Tic tac, tic tac... Les partiels débutent dans deux jours, je suis au bout de ma vie. Nous n'avons pas chômé de toute la semaine avec Mia et Aurèle, et nous avons bossé sans relâche. J'ai l'impression que mon crâne va exploser tellement les connaissances amassées tout ce semestre sont énormes. Aurèle est plutôt confiant quant à notre réussite et, d'un point de vue objectif, nous avons tout donné pour y arriver. Mais la montée croissante du stress m'empêche de relativiser autant que lui. Je ne peux pas me permettre d'échouer encore une fois.

Gaby et Stan nous rejoignent le samedi en fin d'après-midi et nous suggèrent de sortir pour décompresser un peu. Eux aussi sont pris dans le tourment des révisions.

— Ça vous tente un resto suivi d'un bowling ? propose Stan.

— Allez ! dit Aurèle.

— Emilie vient avec nous ?

— Sûrement, on avait prévu de se voir ce soir, et elle sera contente d'apprendre à vous connaître les filles.

— Toujours partante ! s'exclame Mia.

— Banco ! J'ai besoin de souffler, ponctué-je.

En plus, Morgan n'est pas là ce week-end, il est allé rejoindre ses amis. Nous nous sommes retrouvés plusieurs fois cette semaine, des rendez-vous secrets, bien entendu. Personne, hormis Mia, n'est au courant que nous sommes ensemble et il se fait discret lorsqu'il vient chez moi. Se fréquenter en catimini a un côté terriblement excitant. Cela va bientôt faire un mois que ça dure entre nous. Mais sa jalousie latente reste source de conflits et j'ai peur que nous finissions l'un comme l'autre par nous lasser de cette situation.

Stan passe un coup de fil pour nous réserver une table dans un restaurant et c'est donc bien décidés à nous octroyer un moment de répit entre amis que nous partons à Bordeaux-Lac. L'occasion de sortir mon bolide du parking. Je conduis peu maintenant que j'ai déménagé en ville, mais j'apprécie d'entendre le vrombissement du moteur quand je démarre. Mia monte avec moi, tandis que les garçons font la route ensemble dans la voiture de Stan.


Aurèle

Installés autour d'une grande table ronde, nous trinquons à l'amitié et à la réussite de nos examens. Emilie est assise près de moi et je suis content qu'elle soit là et que le courant passe aussi bien entre elle et les filles.

Nous étions en licence de psychologie quand nous nous sommes connus. Emilie venait d'arriver sur Bordeaux pour ses études. Ça a tout de suite collé entre nous. Je l'ai trouvée mignonne, avenante, intelligente et très drôle. Après des années à sauter des tas de gonzesses pour le fun et la compétition avec Stan — nous étions vraiment cons plus jeunes, ma rencontre avec Emilie fut pour moi l'occasion d'envisager les relations différemment. Nous avons sympathisé et pour la première fois, j'ai eu envie d'arrêter mes conneries pour me poser avec une fille. Nous étions bien, dans une histoire cool et sans prise de tête. Tout se déroulait au mieux, j'en pinçais pour elle comme jamais pour une autre auparavant. Je crois bien que j'étais amoureux.

Et puis tout a basculé. Elle est devenue plus distante avec moi, nous avons commencé à nous engueuler, sans que je comprenne pourquoi. Nous n'étions pas fusionnels et je n'étais pas jaloux. Le pire, c'est que les crises entre nous étaient souvent de son initiative. Non pas que je n'avais pas ma part de responsabilités, si les choses déconnaient à ce point, c'est que j'avais dû merder à un moment donné. J'ai des défauts, mais j'ai pourtant toujours veillé à être honnête avec elle.

Et la Lune s'éprit du SoleilOnde histórias criam vida. Descubra agora