26. L'impasse

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Séléné

Je me réveille vers huit heures, et je n'ai pas passé une nuitée de rêve. Les garçons ont tellement ronflé que j'ai eu du mal à trouver le sommeil. J'ai dû dormir deux ou trois heures à tout casser et je suis crevée. Je me faufile discrètement hors du lit, récupère mes affaires et quitte la chambre d'Aurèle sans faire de bruit. Je griffonne un petit mot, « Bonne journée les amis ! », que je leur laisse en évidence sur le comptoir avec deux comprimés de paracétamol avant de sortir de l'appartement.

Il y a de l'agitation dans la rue, tout le monde n'est pas en vacances. Je marche en vitesse jusqu'à mon appartement et quand je passe la porte d'entrée, Nyx vient vers moi en miaulant comme un désespéré. Je lui donne à manger, prends une douche rapide et file au lit. Je consulte le message reçu dans la nuit.

Morgan : C'était quoi ce numéro au Tiki bar ?

Non, mais qu'est-ce qui cloche chez lui ? Il va falloir qu'il se détende un peu.

S. : C'est quoi ton problème ?!

Je programme un réveil pour ne pas me lever trop tard et sombre dans le coma.

Une sonnerie me tire du sommeil.

C'est déjà l'heure ?

Je réalise que c'est un coup de téléphone. Morgan. Le temps que mon cerveau percute pour décrocher, je rate le coach et le rappelle.

— Allô, Séléné ?

— Ouais, bougonné-je, à moitié dans les vapes.

— Je te réveille ?

— On peut dire ça, oui.

— Mince, je suis désolé.

— C'est pas grave, je dormirai mieux ce soir.

— On peut se voir aujourd'hui ?

— Hum... OK.

— Dans une demi-heure ?

— Hein ? Je me redresse d'un coup. Mais attends, je suis encore au lit, je n'ai pas déjeuné.

— Il y a un coffee shop près de chez moi où l'on pourra bruncher.

— Bon d'accord j'arrive, on se retrouve à la station Peixotto.

— À tout à l'heure.

Je raccroche et m'extirpe tant bien que mal de mon lit si confortable. Un coup d'œil au ciel par le velux du salon. Gris et brumeux. Dois-je y voir un mauvais présage ? Je me prépare à la hâte et pars à mon rendez-vous où Morgan m'attend comme prévu.

— Salut.

Un grand sourire se dessine sur son visage.

— Enfin, tu es là, ma belle.

Je suis gênée qu'il m'appelle ainsi, même si d'un côté, ça me plaît.

— Bon alors ? Où est-ce que tu m'emmènes ? Je te préviens, j'ai très faim !

— Dans une petite rue un peu plus loin.

— Et donc tu habites dans le coin ?

— Oui juste ici. Il pointe du doigt un immeuble récent. J'ai un T2. Le quartier est agréable et vivant, il y a plein de commerces et surtout, je suis à dix minutes de la fac.

— C'est vrai que tu as déniché le plan parfait.

— Le quartier où tu vis n'est pas mal non plus. Un peu plus éloigné, mais avec le tram il ne faut pas longtemps pour te rendre à la fac.

Et la Lune s'éprit du SoleilWhere stories live. Discover now