24. Un peu d'air frais ne peut pas faire de mal

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Séléné

Je m'étire dans mon grand lit et regarde l'heure sur mon portable. Onze heures. Je n'avais pas mis de réveil, après tout c'est les vacances. Ma première nuit dans mon nouveau nid douillet a duré plus d'un tour de cadran, je me suis bien reposée.

J'ouvre les volets et la fenêtre de la chambre, puis me dirige dans la cuisine pour déjeuner, suivie de près par Nyx. C'est l'heure des croquettes pour lui. Il saute sur le comptoir et s'assied en me fixant. Je ne le sers pas de suite et il me fait part de son mécontentement en miaulant comme s'il espérait rameuter la SPA jusque chez nous. Je démarre la cafetière et prépare la gamelle de monsieur glouton.

J'adore écouter de la musique à tout moment de la journée. D'après mes parents, l'immeuble a une bonne isolation phonique suite aux travaux réalisés par les anciens propriétaires. Je connecte mon téléphone à l'enceinte sur mon bureau et monte le volume en commençant à bouger au milieu de mon salon sur le son rock de Déportivo.

Le parc Peixotto est à une grosse dizaine de minutes de chez moi en tram. Et comme il fait beau, je pense m'y rendre à pied pour profiter du soleil automnal. Je m'active à me préparer, installe Nyx dans le sac sur mon dos, et nous voilà partis tous les deux pour une promenade.

Au début, il s'agite et je l'apaise du mieux que possible. Sans être un grand explorateur, il allait peu dehors chez mes parents. Il boude un moment avant de finalement sortir la tête par l'ouverture. Je marche tranquillement dans la rue et bon nombre de personnes nous regardent passer en le complimentant. Pas étonnant, il est trop beau avec son pelage noir et ses yeux verts.

Après trois quarts d'heure, je retrouve Morgan qui m'attend près de l'entrée du parc. Je lui adresse un petit signe de la main et il me sourit en retour. Je ne peux que constater à quel point il dénote au milieu du reste des promeneurs tant il est sublime. Je ne suis d'ailleurs pas la seule à le remarquer, bon nombre d'yeux sont braqués sur lui, sans qu'il semble s'en rendre compte. À mesure que je m'approche de lui, je le vois froncer les sourcils.

— Salut Morgan.

— Salut ma belle.

Il se penche vers moi pour m'embrasser, mais je l'esquive et me contente de lui faire la bise.

OK, donc visiblement il sait ce qu'il veut ! Et il n'a pas l'intention de lâcher l'affaire.

— Pas ici, s'il te plaît.

— Pourquoi ?

— Parce qu'il y a du monde et je te rappelle que nous ne sommes vraiment pas loin de la fac.

Pourquoi, diantre, faut-il toujours que je me justifie de tout avec lui ?

Ses yeux se posent sur mon chat par-dessus mon épaule.

— Je te présente Nyx, mon... colocataire.

Comprenant que je me suis jouée de lui, son visage s'éclaire et se fend d'un sourire.

— C'est lui le fameux anthropologue.

— Exactement. Le mâle qui partage ma vie. J'ai profité du beau temps, et que l'on se retrouve dans ce parc, pour l'emmener en promenade, pensant qu'une petite sortie au grand air lui ferait du bien.

— Tu m'as quand même bien fait marcher avec cette histoire.

— C'est toi qui t'es monté la tête tout seul. Qu'est-ce qu'un homme de l'âge de mes parents ferait en colocation avec une jeune femme comme moi ?

— Si tu savais ce que j'ai pu imaginer...

— J'aime autant pas, non. Et les Sugar Daddies, c'est pas mon truc.

Et la Lune s'éprit du SoleilWhere stories live. Discover now