23. Ça va aller Nyxou

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Séléné

— J'ai fini de tout ranger, dis-je fièrement à mes parents.

— Donc, tu emménages officiellement demain comme prévu ? demande Mam.

— Oui, je n'ai plus qu'à emmener Nyx et toutes ses affaires, ainsi qu'à faire les courses.

— Tu vas avoir du temps pour te reposer cette semaine avant la reprise des cours, ajoute Papa.

— C'est sûr. D'ailleurs, je ne vais pas tarder d'aller me coucher, je suis épuisée.

— Bonne nuit chérie.

— Merci, bonne nuit à vous aussi.

Je les embrasse puis monte à l'étage, avec mon chat dans les bras.

— Ne t'inquiètes pas mon Nyxou, demain, on part tous les deux dans notre nouveau chez nous.

Je file à la salle de bain prendre une bonne douche et quand je me déshabille, je souris en constatant qu'Aurèle n'a pas pu s'empêcher de me refaire un suçon dans le cou. J'ai l'intime conviction que désormais les choses seront plus simples entre nous et que nous pourrons enfin être amis, sans ambiguïté. L'eau chaude me détend tout le corps, si bien que lorsque je me faufile sous la couette, j'ai l'impression d'être un invertébré. Je prends connaissance du message reçu plus tôt dans la journée.

Morgan : Pourquoi tu m'ignores ?

Ça me semble évident...

Je me décide toutefois à lui envoyer une réponse concise.

S. : Déménagement très bien passé, merci.

Morgan : Tu es installée ?

Grrr ! Mais pourquoi il insiste ?

S. : Non, tout est en place, mais je n'y vais que demain. J'ai préféré attendre que mon colocataire soit rentré de voyage.

Tiens, c'est cadeau. Ça te fera maronner un peu.

Morgan : Est-ce que je peux t'appeler ?

S. : Oublie cette idée.

Quelques instants plus tard, mon téléphone sonne. C'était évident.

— Allô ?

— C'est moi, Morgan.

— Oui, je sais, ton nom s'est affiché sur l'écran.

Sans quoi, j'aurais reconnu sa voix si singulière.

— Je suis content de t'entendre, il faut qu'on discute de ce qui s'est passé vendredi midi.

Ça tombe mal, moi je n'ai pas envie d'en parler.

— J'ai couché avec Aurèle aujourd'hui.

La bombe est lâchée, peut-être qu'il va finir par comprendre que lui et moi, c'est impossible.

Silence au bout du fil, suivi d'un long soupir.

— Je suppose que c'était inévitable.

— On ne le saura jamais désormais.

— Vous êtes ensemble ?

— Non.

— Et ton colocataire ? Il va le prendre comment ?

— Ça ne le regarde pas.

Et la Lune s'éprit du SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant