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Cassidy
Août 2023

Je n'ai pas touché à mon assiette

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Je n'ai pas touché à mon assiette. Cela doit bien faire trois minutes que le plat constitué de vert repose contre la nappe, et que je le fixe. Ce soir, il me semble inimaginable de finir ce repas dans son intégralité. Le poids de la conversation avec Jules repose toujours sur mes épaules. Il a tenté de prendre ma main entre ses doigts lorsque je l'avais posé sur le siège, mais lorsque sa peau est entrée en contact avec la mienne, j'ai glissé ma main sous ma cuisse. Comme si c'était l'endroit où elle devait régner.

Le regard inquiet de ma mère se pose sur moi, lourd comme du plomb. Je feins de donner de l'intérêt à mon plat et de le mélange mais elle n'est pas dupe. Elle m'a mise au monde, elle me connaît et sait quand je suis au plus mal.

Allez Cassidy, ce ne sont que de pauvres légumes accompagnés de sauce et quelques morceaux de pommes de terres. Fais un effort, merde.

J'observe Jules prendre son téléphone doucement entre ses doigts et pianoter dessus, jusqu'à ce que je sente le mien vibrer sous ma cuisse. Flemme.
J'ignore son message et continue de mélanger ma salade pour la sixième fois, mais il ne me laisse pas m'en sortir comme ça. Mon téléphone vibre une deuxième fois, puis une troisième fois, puis une quatrième.

Pour ne pas éveiller les soupçons, je porte ma fourchette à ma bouche d'une main tremblante, et lorsque le nourriture salé rentre en contact avec ma langue, la nausée me prends.

Jules — 20h33
Ça va ? Si ça a quelque chose à voir avec notre conversation je suis désolé Cassie, sincèrement. On peut sortir si tu veux ? Après que tu me fasse le plaisir d'avaler quelques bouchées de ton plat...

Jules — 20h34
???

Jules — 20h34
Ne m'ignore pas, s'il te plaît

Jules — 20h34
Tu es jolie, même magnifique, dans cette robe sincèrement

Je lis les messages dans leurs intégralités et ne peut m'empêcher d'esquisser un léger sourire face au dernier. Bien évidemment que ses compliments me touchent en plein cœur, parce qu'ils sonnent différent dans la bouche de Jules.

Ils n'ont pas la même valeur qu'un compliment de Lou, Nate ou bien de ma mère. Non, ce sont ceux de Jules. Celui qui a toujours les mots pour soulager mes maux, celui qui m'a toujours accompagnés lorsque la solitude et le mal être menaçaient de m'engouffrer toute entière. Jules et son habituel sourire lorsqu'il me voit chaque matin. Il y a toujours cette part de doute en moi, mais moins lorsque c'est Jules, et peut-être que c'est mieux comme ça ; de rester sur ses gardes, au cas où.

𝑡𝘩𝑒 𝑙𝑎𝑠𝑡 𝑠𝑢𝑚𝑚𝑒𝑟Where stories live. Discover now