Les petits papiers #4 : Le Grand Meaulnes

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Article de ColdMind

Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, 1913

Ce livre est comme du réglisse, soit on l'adore soit on le déteste. Évidemment, je fais partie de ceux qui pensent que le Grand Meaulnes est un chef-d'oeuvre mais si ce n'est pas votre cas, je comprend tout à fait. Laissez-moi tout de même vous raconter pourquoi, à mes yeux, ce roman est incroyable !

Le Grand Meaulnes, quoi ?

Le roman retrace l'histoire d'Augustin Meaulnes, racontée par son ancien camarade de classe et ami, François Seurel. Le livre débute lors de leur rencontre, lorsque Meaulnes vient étudier dans l'école des parents de François, dans un petit village de Sologne. Lors d'une escapade, celui-ci arrive par hasard dans un domaine mystérieux où il rencontre une jeune fille dont il tombe instantanément amoureux. Il ne fait cependant que la croiser et doit repartir à l'école sans avoir eu l'occasion de la revoir. Meaulnes passe ensuite son temps, puis sa vie, à la chercher, toujours soutenu par son ami François.

Le Grand Meaulnes, pourquoi ?

Ce n'est pas tant l'intrigue du roman qui m'a plu, mais plutôt l'atmosphère et la façon dont l'histoire est racontée. En effet, j'ai trouvé le regard du narrateur très particulier, incroyablement naïf et poétique. Un regard qui lui ressemble en somme. François a également une manière de raconter son histoire très simple, naturelle. Celle-ci change au fur et à mesure du roman, elle grandit en même temps que lui, et elle devient plus mature : au début François est un enfant, à la fin il est adulte. C'est ce qui rend le personnage est incroyablement réel et attachant (même s'il est parfois un peu... agaçant).

Le paysage est également attachant - oui, même si c'est un paysage - surtout lorsqu'on sait que beaucoup de scènes se passent à des endroits où à vécu l'auteur. Une partie du récit est autobiographique ! Mais revenons au paysage, à la campagne profonde, perdue et isolée si bien racontée par le narrateur. Il y a quelque chose de très nostalgique dans ses descriptions, lorsqu'il parle de la maison dans laquelle il a vécu ou des sentiers solitaires qui traversent les champs. Oui dans chaque description qui peut sembler un peu rébarbative, on trouve une très belle poésie, une sensibilité digne d'un auteur génial.

Pour terminer cet article, il faut que je vous parle du détails qui rend, à mes yeux, le livre incroyable et dont je me suis "aperçue" seulement après l'avoir terminé de le lire : le personnage du grand Meaulnes, raconté à travers les yeux de son meilleur ami François. Quand j'ai repensé à lui, je me suis rendue compte à quel point c'était fou la manière dont le narrateur nous avait décrit le personnage. Très souvent il en fait l'éloge, puisqu'il a une très grande admiration pour son ami qui est comme un modèle pour lui. Mais c'est plus que ça, car Meaulnes est le genre de personne complément indépendante qui vit sa vie sans savoir ni se soucier s'il fait du mal aux autres... Et ça, François s'en rend bien compte aussi et le fait comprendre aux lecteurs (sans jamais pourtant le dire clairement comme s'il ne voulait pas avouer les défauts de son ami). Finalement, le personnage dépeint est totalement insaisissable, à la fois incroyable et horrible, attachant et détestable... Il est cet espèce d'amoureux transis, un peu aventurier - surtout aux yeux du narrateur - qui reste un enfant tout de même jusqu'au bout (tandis que le narrateur, lui, devient adulte). Il est absolument unique.

Pour (réellement) terminer, je dirais que ce personnage sensiblement troublant et mystérieux fait l'unicité du livre. Il a aussi un côté très romantique : tout comme le roman qui porte son nom !

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