Les petits papiers #8 : En finir avec Eddy Bellegueule

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Article de Steamipunk

« En finir avec Eddy Bellegueule »

Edouard LOUIS

ROMAN


« Oyé oyé, le Wattpad Mag n'est pas mort !

- Alleluia ! cri donc la foule en délire. »

En vrai on sait qu'à ça vous ça ne vous fait ni chaud ni froid, mais toute l'équipe du MAG prend le temps pour vous de réaliser ces petits articles ; et de voir tous vos commentaires et réactions ça nous fait chaud au cœur ! On est prêt à entamer avec vous une nouvelle saison du Mag avec on l'espère pleine de surprises et de nouveautés à découvrir, à vous faire découvrir, mais aussi à vous faire participer, oui vous, chers lecteurs et lectrices, à des concours et autres nouveautés qui arrivent, rien que pour vous, oui toujours vous, chers lecteurs et lectrices.

Le Mag à prit quelques vacances pour cette Toussaint, afin que chacun des rédacteurs puissent s'adapter un peu au rythme scolaire qu'il leur est imposé. En réalité, Theeyeofthecyclone et _16Catalina02_ dévoraient chacune des livres (Mais nous vous conseillons de ne pas manger des pages et des pages, l'abus de papier est dangereux pour la santé.) ; SoraBleue et Steamipunk chassaient les homophobes sur Twitter et programmer leur resto de Noël et leur GayPride de fin d'année ; emmahgn bouffait sûrement encore et toujours des cookies (mais surtout pas des Michel&Augustin, chez nous on les boycotte aussi ! #Onmetlespointssurlescookies) ; ... Concernant les autres on ne sait pas, ils vivent dans l'ombre... Elles sont mystérieuses vos rédactrices préférées, hein !

En bref, pour ce nouveau numéro du Wattpad Mag je (oui c'est encore moi, Pierre, homme perdu dans cet océan de féminin qu'est Wattpad à la chercher d'une âme masculine) vais vous présentez une nouvelle petite pépite.

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J'aimerai vous parlez d'un livre qui à mes yeux mériterait d'être un classique de la littérature contemporaine. « En finir avec Eddy Bellegueule » de Edouard LOUIS est un roman de type autobiographique de l'enfance de l'auteur ; non pas une simple autobiographie dans laquelle il retrace sa vie et son passé, mais surtout l'histoire de ce qu'il était et de comment il est devenu ce qu'il est aujourd'hui. L'histoire d'un enfant né en Picardie, né dans une famille dont les moyens très modeste influent sur le mode de vie, et dans lequel ce petit garçon au nom Eddy Bellegueule - qui plus tard changera de nom pour Edouard Louis - tente de comprendre qui il est, ce qu'il est. Le petit Eddy, ou Edouard on se sait plus, nous raconte son harcèlement scolaire (physique et psychologique), ses périples amoureux, ses envies sexuels, l'homophobie et la xénophobie ; et sa vie familiale : des hommes violents et machos, un grand-père paternel qui frappe son fils et un père tout aussi violent mais qui ne touche pas à ses enfants. L'alcool aussi, et le travail à l'usine : les hommes souffrent au travail mais ils se taisent et ils boivent, ils regardent la télévision, ils gueulent, ils se battent... Puis les enfants qui se battent aussi, qui veulent devenir des durs, comme leur pères, et qui jouent à des jeux, des jeux d'enfants, des jeux d'adultes, des jeux sexuels, des jeux dangereux, parfois trop dangereux, surtout s'ils se font prendre. Il ne faut jamais oublier que les nouvelles circulent vite dans un village, et parfois même de village en village. Des petites histoires qu'on raconte aux enfants, des légendes aussi... Mais surtout l'histoire d'un petit garçon qui comprend qu'il aime les autres garçons, qui cherche à se comprendre.

Ce livre est bien plus que mon livre de l'année, c'est surtout le livre de ma vie, le numéro un jusqu'à maintenant

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Ce livre est bien plus que mon livre de l'année, c'est surtout le livre de ma vie, le numéro un jusqu'à maintenant. Je n'ai jamais autant aimé un livre, jamais autant pleuré dans le métro pour un livre, et jamais je ne me suis autant reconnu dans un personnage. Quand j'ai terminé ce livre je n'avais qu'une envie : prendre un avion, un train, un taxi, aller rejoindre Edouard LOUIS et le prendre dans mes bras, l'embrasser même s'il le fallait, et lui dire qu'il n'est pas le seul à avoir connu les souffrances qu'il a vécu, qu'il ne sera jamais seul et qu'on est pleins finalement à se taire dans l'ombre. C'est incroyable de prendre la plume et de parler de sa famille, de son enfance et de sa souffrance comme il le fait, ce n'est pas facile d'écrire sur soi, c'est même ce qu'il y a de plus compliqué je pense. Grâce à lui j'ai moi-même prit le courage d'écrire sur moi et c'est vrai que c'est un exercice très compliqué de dire des mots qui sont enfouit en nous, relâcher tout ce que l'on porte en soi. Edouard LOUIS a eu le courage de publier sa vie (chose que j'aurais pour le moment trop peur de faire) et c'est vraiment magnifique, non ?

Dire que c'est réellement un roman autobiographique serai à l'encontre des propos de l'auteur qui l'a bien publié sous l'appellation d'un simple roman. Mais Edouard LOUIS le savait en écrivant son livre, et ne niait pas qu'il s'agisse tout de même d'un roman à caractère autobiographique, que tous ce qu'il est dit à propos de sa famille, et sur les membres de son village, pouvaient se retourner contre lui. Il aurait envoyé un message à sa sœur lui disant que son livre était une déclaration d'amour pour sa mère mais que personne ne le comprendrait. Aujourd'hui il est incompris mais son livre s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires dans le monde et fut traduit dans une vingtaine de langues. Edouard LOUIS est un personnage comparable aux arrivistes qui tente de gravir l'échelle sociale, qui aujourd'hui subit les critiques des habitants de son village d'enfance, Hallencourt, mais aussi celles de sa famille qui se dit « inconsolable ». Mais rien ne peut faire céder son ambition et le jeune auteur de 23 ans est salué par la critique littéraire.

Maintenant chers lecteurs et lectrices, c'est à vous de prendre la plume et d'écrire votre histoire. Je vous laisse sur cette sage invitation à l'écrire et sur un extrait du premier chapitre qui vous mettra bien dans l'ambiance de ce jeune talent de notre époque.

« De mon enfance je n'ai aucun souvenir heureux. Je ne veux pas dire que jamais, durant ces années, je n'ai éprouvé de sentiment de bonheur ou de joie. Simplement la souffrance est totalitaire : tout ce qui n'entre pas dans son système, elle le fait disparaître. Dans le couloir sont apparus deux garçons, le premier, grand, aux cheveux roux, et l'autre, petit, au dos voûté. Le grand aux cheveux roux a craché Prends ça dans ta gueule. Le crachat s'est écoulé lentement sur mon visage, jaune et épais, comme ces glaires sonores qui obstruent la gorge des personnes âgées ou des gens malades, à l'odeur forte et nauséabonde. Les rires aigus, stridents, des deux garçons Regarde il en a plein la gueule ce fils de pute. s'écoule de mon œil jusqu'à mes lèvres, jusqu'à Il entrer dans ma bouche. Je n'ose pas l'essuyer. Je pourrais le faire, il suffirait d'un revers de manche. Il suffirait d'une fraction de seconde, d'un geste minuscule pour que le crachat n'entre pas en contact avec mes lèvres, mais je ne le fais pas, de peur qu'ils se sentent offensés, de peur qu'ils s'énervent encore un peu plus. [...] Dans le couloir ils m'ont demandé qui j'étais, si c'était bien moi Bellegueule, celui dont tout le monde parlait. Ils m'ont posé cette question que je me suis répétée ensuite, inlassablement, des mois, des années, C'est toi le pédé ?»

- Extrait du livre « En finir avec Eddy Bellegueule » de Edouard LOUIS.

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