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Les petits papiers #7 : Lolita

Article de SoraBleue

Lolita, un roman anglophone écrit par Vladimir Nabokov et paru en 1955

Connaissez-vous le film Lolita malgré-moi ? Voyons, vous le connaissez forcément, mais je ne suis pas là pour faire une critique de ce film. Et vous savez ce que veut dire ce terme Lo-li-ta ? D'après l'internaute (parce que oui j'ai pas que ça a faire que de vous faire ma propre définition bande d'incultes) : « Une lolita est une jeune fille, une adolescente qui plait de par sa jeunesse »

Dans le film, la lolita est une nouvelle élève qui devient populaire sans le vouloir par ses charmes naturels. Dans le roman anglophone Lolita de Vladimir Nabokov, Lolita est une morale oubliée, aussi le précurseur du terme lui-même.

Pourquoi avoir choisi ce roman ?

Quand on m'a annoncé que je devrais faire une critique sur un classique de littérature, j'ai longtemps hésité entre L'étranger de Camus, Rhinocéros de Ionesco (les titres c'est cadeau aussi, allez les lire, ils sont géniaux) et puis au final j'ai craqué pour Lolita. Pourquoi ? Parce que j'ai des goûts plutôt tournés vers le glauque et que j'ai toujours eu l'impression que je ne pourrais jamais en lire grâce aux cours. Alors, voilà, c'est mon cadeau pour les personnes qui cherchent des histoires que l'école ne nous fera jamais lire parce que ça nous choquerait trop. « Lo. Lii. Ta »

Le roman en lui même :

« Lolita, lumière de la vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta.

Le matin, elle était Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. »

Humbert Humbert est un pédophile et on suit ses péripéties pour séduire la petite Dolores Haze, aussi surnommée Lolita, une petite fille âgée de 12 ans consciente de ses charmes et qui en joue sans pour autant se rendre compte qu'elle-même est abusée.

Ce roman m'a totalement séduite. Pire encore, Humbert Humbert m'a séduite, tellement que je me suis mise à penser à un moment « j'espère qu'il va bientôt réussir à la pécho » (oui dans mes pensée je ne suis pas particulièrement littéraire).

Lolita, c'est une histoire en deux miroir. D'abord le reflet que le narrateur veut renvoyer, ou plutôt le reflet d'un homme cultivé, intelligent et charmant qui est tombé sous le charme des nymphettes et qui ne pourra plus jamais sans débarrasser.

« J'aimerais maintenant introduire l'idée suivante. On trouve parfois des pucelles, âgées au minimum de neuf et au maximum quatorze ans, qui révèlent à certains voyageurs ensorcelés, comptant le double de leur âge et même bien davantage, leur véritable nature laquelle n'est pas humaine mais nymphique (c'est-à-dire démoniaque) ; et ces créatures, je me propose de les appeler « les nymphettes ». »
Voyez comment sa prose nous ensorcèle pour nous montrer qu'il est victime d'un sort diabolique, que ce n'est pas de sa faute. C'est tout l'art de cette histoire, vous élever lentement jusqu'à compatir, comprendre et enfin accepter le nympholepte qu'Humbert Humbert est.

Puis un dernier miroir, plus transparent, plus réaliste, qui montre la vraie nature de ces désirs tournés vers des physiques juvéniles car comme vous l'aurez remarquez, le héros de cette histoire est un anti-héros.
Évidemment, je ne vais pas vous spoiler la suite, c'est à vous de le lire et de voir l'évolution des personnages.