¿Dónde está tu mamá ? {JORTINI} Tome 1

Chapitre 9

Jorge

6 décembre 2017, Paris

Deux semaines se sont écoulées, non pas hautes en couleurs. Nous n'avons toujours aucune nouvelle des parents d'Ylana, alors elle squatte toujours à la maison mais je ne m'en plains pas. Je crois qu'elle se sent bien ici, avec moi. Enfin, je l'espère... En tout cas, je suis totalement sous son charme, et c'est même peu de le dire. C'est fou comme cette petite est géniale ! Vu mon choix de carrière j'ai toujours apprécié les enfants, mais en fait je me rends compte que j'adore ça. Je me sens très bien dans ce rôle de "papa". Ça me redonne de l'espoir, enfin aussi débile que cela puisse paraître. Je n'aurais jamais cru atteindre une relation si fusionnel avec elle. 

Noël est dans deux semaines et je reçois aussi mon diplôme le sept janvier, juste avant de repartir pour Buenos Aires ; programme chargé. J'ai réussi mes examens avec une très bonne mention, je suis assez perfectionniste mais je suis satisfait de ce que j'ai accomplie. Pour une fois. Je me réjouis tellement de retourner dans ma famille et d'exercer mon métier. J'ai déjà parlé d'Ylana avec ma mère et elle approuve ce que j'ai fait, pour le moment du moins. Quand je pense que je vais retourner à Buenos Aires avec elle, ça me fait vachement flipper. Si ses parents n'ont toujours pas réapparu d'ici la veille de Noël, je devrais lancer une procédure en vue de l'adopter officiellement. Ça ne me dérange pas vraiment mais j'ai peur de ne pas m'en sortir à long terme. Et surtout, est-ce que c'est vraiment ce que je veux ? Je n'en sais rien mais ce n'est certainement pas ce que j'avais imaginé dans tous les cas... Surtout quand j'aurai mon boulot. Qui va s'en occuper ? Je sais que ma mère sera d'accord mais je ne pourrai pas compter éternellement sur elle. Et puis je suis jeune, je touche mon indépendance depuis peu et je suis toujours terriblement célibataire...
Des cris me sortent de ma rêverie, me faisant ravaler mes angoisses. J'entends Ylana hurler. Je me précipite dans la cuisine et la trouve en pleurs. Je la prends directement dans mes bras.

- Qu'est-ce qui se passe ma chérie ?

Elle sanglote et me tend sa main.

- Bobo, papou.

Elle me tend son doigt et je vois une petite bouillotte. Je me souviens que j'ai mis mon plat dans le four. Il faut dire que je ne suis pas encore au top à tous les niveaux, j'ai encore beaucoup à apprendre.

- Oh mon cœur, il ne fallait pas toucher au four. Je t'ai dit que c'était très très chaud. On va mettre de l'eau froide.

Je vais vers l'évier et ouvre le robinet, après lui avoir donné une centaine de "bisous magiques" bien évidemment. Je prends délicatement sa petite main et la passe sous l'eau froide. Je l'embrasse sur le front et elle dépose sa petite tête sur mon épaule tout en me fixant de son regard vert intense. Parfois ce regard me fait peur, parce que je retombe sur terre et me rends compte que je suis son ancre dans ce monde immense. Et ce sont ces petites choses qui me donnent des claques et m'indiquent clairement que mes angoisses n'ont pas lieu d'être. Je sors un tube de crème du tiroir et l'applique un peu sur son doigt. Je la dépose dans le canapé et allume la télévision. J'ai décidé de payer des chaînes espagnoles pour enfants pour la petite. Ouais, je veux que ma petite se sente le mieux possible avec moi.

Martina

6 décembre 2017, État de Washington

Cela fait une semaine que je suis aux États-Unis. J'ai décidé d'effectuer moi aussi des recherches. Je parle assez anglais pour me débrouiller mais j'ai l'impression de stagner, pieds et mains liées. Je me balade dans les plus grosses villes de l'état de Washington en collant des affiches un peu partout, et j'essaie de partager au maximum sa photo sur les réseaux, mais je n'ai pas beaucoup de contact aux USA. Mon moral est toujours désastreux, je ne sais plus depuis combien de temps je n'ai plus dormi, ou même si j'ai fermé l'oeil depuis ce fameux jour. C'est pour cela que ma mère m'a obligé à prendre mon frère avec. Elle a sûrement peur que je ne fasse des bêtises ou un truc dans le genre mais la seule chose que je veux c'est retrouver mon petit bébé. Donc je suppose que la plupart du temps je ne pense pas à mon coeur qui ne bat plus.