¿Dónde está tu mamá ? {JORTINI} Tome 1

Chapitre 35

Martina

Quand je me lève, je sautille un peu comme une gamine. Il va venir. Il va venir. Je ne peux que penser à ça.
Ylana revient de la cuisine en courant. Elle fait des gros yeux et je ne peux m'empêcher de rigoler.

- Mamy a fait des gaufres.

J'explose de rire. Je l'attire dans mes bras, et elle se blottit contre ma poitrine. Qu'est-ce que je l'aime mon petit bébé. Je l'embrasse de partout avant de la tirer afin de la hisser sur mes genoux.

- Papa va venir aujourd'hui. Il va venir jouer avec toi.

- Trop cool !

- Tu vas aller mettre ta belle robe bleue avant qu'il arrive ?

Elle fronce les sourcils.

- Toi aussi ?

Je la garde contre moi et la porte. Je me dirige vers les escaliers.

- Bien sûr je viens avec toi mon cœur.

Quand nous arrivons dans la salle de bain, mon portable vibre dans ma poche. Ça ne peut être que lui, alors je m'empresse de le sortir.

« Vous êtes déjà réveillées ? »

Je tape à toute vitesse, par peur que ce message ne disparaisse, même si je sais que c'est impossible.

« Oui 🙂 Tu peux venir prendre le petit déjeuner avec nous si tu veux, ma mère a fait des gaufres alors Ylana est dans tous ses états 😂 »

Sa réponse ne se fait pas attendre.

« J'imagine 😂 J'arrive dans 5min »

Je reste perplexe. Il est froid et sec... Non, non arrête de te prendre la tête Tini, ça va aller. Il me l'a dit qu'il avait besoin encore de temps pour digérer, le principal c'est qu'il m'ait pardonné. Procédons pas à pas donc ; je le laisse s'habituer à tout ça, puis je vais le reconquérir. Je le dois à ma fille. Je veux qu'elle aille une famille, et la seule que je puisse un jour avoir est à ses côtés.

Je coiffe rapidement sa crinière et elle se met instantanément à ronchonner. C'est l'épreuve du matin le démêlage des cheveux, elle déteste ça.
Je finis par lui réaliser deux petites couettes vraiment réussies avec des petits noeuds assortis à la couleur de sa robe.
Quand elle est prête, elle sort de la salle de bain. La sonnette retentit et elle se met directement à courir.

- Doucement dans les escaliers mon cœur.

Jorge apparaît soudain en bas de l'escalier et Ylana lui saute dans les bras.

- Papa

Il la serre contre lui et l'embrasse de partout. Ça me réchauffe le cœur de les voir, je crois que je m'en remettrai jamais.

- Tu es trop belle ma princesse.

Elle enroule ses petits bras autour de son cou pour pouvoir se reculer. Elle tire sur son collier pour le lui montrer fièrement. Mon cœur se serre quand je l'observe regarder sa fille émerveillé et plein d'amour.
Je me retourne et rentre dans la salle de bain.

- Tini ?

Je réouvre la porte et passe ma tête.

- Oh oui j'arrive, je prends vite une douche. Allez-y, je vous rejoins.

- Ça marche.

Je referme la porte et je les entends ricaner ensemble. J'entends des pas dans l'escalier lorsque je me plonge sous le jet d'eau. Est-ce que c'est lui ? Je me fige un instant. Pourquoi est-ce qu'il viendrait me chercher dans la salle de bain ? Mon cœur s'emballe. Je plaque mon dos contre le carrelage de la paroi, et je frissonne à ce contact glacé. Ma respiration s'agite et j'ai la tête qui tourne. Je coupe l'eau pour mieux écouter et ferme doucement les yeux. Plus rien. Il s'est arrêté ?
J'attrape une serviette, sors et m'enroule dedans. C'est là que je les entends alors. Jorge et Ylana, ils sont dans sa chambre. Il n'est pas venu pour moi, mais pour elle. Quelle idiote, qu'est-ce que j'imaginais.
Je me passe les mains sur le visage pour me remettre les idées en place. Cette histoire me ronge de l'intérieur. Je relève la tête et je suis prise de vertiges. Je me rattrape au lavabo et essaie de respirer profondément. Voilà ce qui s'appelle le contrecoup de tout ce que j'ai fait subir aux gens avec mes mensonges. Je ne peux qu'assumer les conséquences.
Une fois que je me sens mieux, je retourne dans ma chambre et attrape rapidement un jeans et un pull tout simple. Je les enfile, et m'assieds sur le rebord de mon lit. Je me sens à bout de souffle. Est-ce que j'aurais le courage de sortir d'ici et de l'affronter ? Je l'aime tellement que ça en est douloureux. Je souffle à nouveau et refoule quelques larmes. Je ne dois pas me dégonfler ! J'ai dit que j'allais le reconquérir et c'est ce que je vais faire.
Je me redresse et ouvre la porte. Je les entends parler dans la chambre d'Ylana. Je longe doucement le mur du couloir, et je me mets à sourire doucement. Je m'arrête dans l'ouverture de la porte pour les observer.
Ylana montre ses jouets un par un, et raconte un tas de trucs à Jorge, qui lui est assis sur son petit lit et écoute attentivement. Elle lui en dépose une tonne sur les genoux, et continue son explication. Je croise doucement les bras et m'appuie doucement. Ylana tourne alors la tête vers moi.

- Maman !

Jorge tressaille et lève la tête vers moi. Je m'approche doucement, les mains dans les poches. Il ne bouge pas trop, même quand je m'assieds à côté de lui. Je lui souris et me penche vers lui. Il ne bronche pas, et même quand je pose mes lèvres sur sa joue. Je le sens frémir légèrement, mais il ne dit rien. Je pose mes paumes sur mes genoux et les frotte doucement.

- Alors, qu'est-ce que vous faisiez ?

Ylana revient en sautillant vers nous.

- Je montrais à papa ma chambre.

Elle grimpe sur Jorge puis s'assied sur chacune de nos jambes. Je l'embrasse sur le front. Elle passe ses petites mains sur ses joues et Jorge lui fait un grand sourire. Elle fronce les sourcils.

- Ça pique, dit-elle perplexe

Je rigole doucement.

- Les joues des papas piquent toujours.

- Oh.

Elle observe son père en silence, et je sens qu'il est gêné. Elle se colle à son torse et enfouis son petit visage dans son t-shirt. Ils en ont du temps à rattraper ces deux-là.

- Bon, on va les manger ces gaufres ?

Ma mère nous sert en silence, elle ne sait pas quoi dire. Jorge parle avec Ylana et je reste de l'autre côté de la table. Je pose mon coude sur la table et appuie ma joue contre ma paume. Je suis tellement détendue et soulagée qu'il soit là, que je suis prête à m'endormir sur place.

- Mon cœur, tu es toute pâle tu te sens bien ?

Je me redresse un peu.

- Oui, oui ça va.

Jorge me regarde et fronce les sourcils.

- Tu n'as pas l'air bien.

Je lui souris doucement.

- Si tout va bien, j'ai juste du sommeil à rattraper.

Il reste perplexe un instant, mais Ylana l'appelle alors il reporte son attention à nouveau vers elle.
Ils s'empiffrent tous les deux de gaufres. Si on demande d'où vient la passion de ma fille pour la nourriture, je crois que la question ne se pose même pas.
J'aide ma mère à débarrasser, je me sens à côté de la plaque ce matin. Mon épaule me fait mal, ça me tire jusque dans la poitrine et c'est vraiment désagréable. Je dépose alors les plats dans le lavabo, et me penche pour attraper le produit. Au moment où je me relève, je me sens vaciller et tout devient noir.