Chapitre 14

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Jorge

22 décembre 2017, Paris

Je les observe un instant dormir paisiblement dans le canapé. Il est déjà midi et demi. Je ne peux pas décrocher mon regard d'elle... Je l'ai à peine revu que tout ce que j'ai construit s'est effondré pathétiquement. Reprends-toi Jorge ! Ce n'est qu'une simple fille ! Une guerre de declare dans mon esprit. Ce n'est pas n'importe qui bordel, c'est Martina ! La fille que j'ai aimé le plus au monde pendant trois ans ! Trois ans putin ! Je ferme les yeux et souffle. Ne te laisses pas aller comme ça Jorge. Je détourne le regard et vais dans la cuisine. J'ai l'impression d'être essoufflé car ma cage thoracique s'agite. C'est la douleur, je le sais mais je ne veux pas l'admettre. Putin, c'est tellement douloureux de la voir...
Il faut que je me change les idées. Je sors quelques ingrédients et prépare des croques-monsieur. J'essaie d'occuper mon esprit pendant que je cuisine mais ceci semble se révéler très difficile. Je dresse la table lorsque je sens des pas, trop lourds pour être ceux d'Ylana. Je me retourne et me retrouve nez-à-nez avec Martina. Je déglutis.

- Ça va ?

Elle a une petite voix et semble toujours à moitié endormie.

- Oui et toi ? J'ai préparé le déjeuner.

- Oui, cette micro-sieste m'a fait un bien fou... Ça a l'air super bon !

Elle me sourit joyeusement et je l'imite. Elle est tellement belle. Elle va s'assoir sur une chaise en commençant à parler.

- Tu sais Jorge, par rapport à ce qu'il s'est passé quand...

Non, non, non ! Il ne faut pas parler de ça, ne pas montrer ses faiblesses !
Je la coupe.

-T'en fais pas... C'est du passé

Elle détourne le regard et dépose ses bras devant elle. Elle les pose ensuite sur la table.

- Je sais mais... il faut vraiment que je te parle d'un truc.

Sa voix tremblote. Merde, j'espère qu'elle ne va pas se remettre à pleurer. Je déteste la voir triste...

- Je m'en veux tellement, tu sais ?

J'ai l'impression de ne plus suivre.

- De quoi tu parles ?

Elle inspire bruyamment. Ça y est, elle explose en sanglots. Je vais m'assoir à côté d'elle et dépose une main sur son épaule.

- Je... je t'ai menti. Ce jour-là, j'ai...

Elle a du mal à parler. Elle me dit qu'elle m'a menti, mais je ne capte pas ce qu'elle essaie de me faire comprendre. Je laisse retomber ma main, désorienté par ces paroles.

- Quand tu es parti...

Je vois soudainement de quoi elle parle et des images me reviennent en tête. Je ne peux pas m'empêcher d'être en colère contre elle. Elle m'a lâché comme une vieille chaussette.

- Ouais... je me souviens. Tout ce que tu m'as dit... je ne l'oublierai probablement jamais.

Je dis cela avec de l'amertume dans la voix. Oui, je lui en veux. Je lui en veux d'avoir brisé ma bulle de bien être.

- Je t'ai menti, Jorge. Quand j'ai dit que je ne t'aimais plus, ce n'était pas vrai.

Quoi !? Je baisse la tête à mon tour, blessé. Elle se fout de ma gueule !?

- Martina s'il-te-plaît, je n'ai pas envie de parler de ça...

Elle me prend alors les mains et renifle. Je ne la regarde toujours pas.

¿Dónde está tu mamá ? {JORTINI} Tome 1Donde viven las historias. Descúbrelo ahora