¿Dónde está tu mamá ? {JORTINI} Tome 1

Chapitre 22

Jorge

Le 25 décembre 2017, Paris.

J'ouvre les yeux brusquement et je suis assailli par une migraine fulgurante. Aïe. J'ai chaud, beaucoup trop chaud. Je sens quelque chose de lourd du moi, et lorsque je baisse la tête pour regarder, je rencontre ses iris. Ma Tini.
Tous les événements d'hier me reviennent subitement. Est-ce que je regrette ? Non, je ne pense pas. Justement, tout était parfait. Nous sommes tous les deux complètement nus mais ça ne me dérange pas. Je me sens tellement bien.
Elle me sourit doucement. À voir les grimace qu'elle fait, on doit partager la même douleur de crâne.

- Salut.

Elle recolle alors sa tête contre mon torse, enroule ses bras et les serre le plus qu'elle le peut.

- Coucou.

Elle parle la joue écrasée. Je trouve ça trop mignon. Est-ce qu'elle aussi a peur d'un retour à la réalité ?
Tout ce que je sais, c'est qu'hier nous étions tous les deux saouls, mais que je l'aime toujours. Même après toutes ces années où j'ai prétendu la haïr pour ce qu'elle m'a fait. Pour ce jour-là...

Et puis, on ne vit qu'une seule fois, non ? J'hésite vraiment, j'ai toujours un sentiment de peur ancré en moi. Et si jamais elle m'abandonne à nouveau alors que je venais de retomber dans ses bras ?
Et puis merde, ça vaudra la peine de souffrir encore.

Je passe ma main sur sa joue afin de lui redresser la tête et l'embrasse tendrement. Elle a l'air surprise par mon geste mais fini par prolonger.

- Tu es toute bizarre.

- Je sais, à vrai dire je pensais que tu regretterais en te réveillant. Tu sais, vu qu'on était ivres hier soir.

Je pose mon doigt sur sa bouche.

- Pas du tout, je me souviens de tout ce que je t'ai dit et de tout ce qu'on a fait, et je ne regrette rien.

Elle sourit de plus belle et repose sa joue sur ma poitrine.

- Au fait, joyeux Noël.

Je rigole et elle me rejoint.

- Joyeux Noël.

Je passe alors ma main dans ses cheveux. C'est vraiment un Noël parfait. Digne d'un téléfilm pourri que Tini adore.

- On devrait peut être aller se rhabiller avant qu'Ylana ne débarque.

Ses yeux s'arrondissent et elle rougit.

- J'avais complètement oublié qu'on

Puis elle éclate de rire. Je la colle à moi. Elle est tellement belle. Elle pose ses petites mains sur mes épaules et me repousse vers le canapé.

- Ah non non, pas maintenant. Je dois aller m'habiller et on doit ouvrir le cadeau, et puis je dois préparer le petit déjeuner.

Je rigole et la laisse se dégager. Quand elle passe devant moi, je lève ma main et lui fais une petite tape sur les fesses. Elle attrape vite ses vêtements et courre à la salle de bain, les joues cramoisies. Je me lève à mon tour et attrape simplement mon boxer que j'enfile vite fait. Je vais à la cuisine pour prendre de l'aspirine. J'entends alors Tini parler à Ylana dans la salle de bain. J'en profite pour me faufiler discrètement dans la chambre, prendre les cadeaux que j'avais cachés et les mettre sous le petit sapin.

Je ne sais pas trop comment va être notre relation maintenant. On est pas vraiment en couple, je dirais plus un « entre-deux ». Le mieux c'est peut être d'arrêter de se poser des questions et de laisser les choses aller comme elles viennent.

Je sursaute quand la porte s'ouvre accompagné de cris et d'un sprint monumental de la petite.

- Il est venu !

Tini arrive derrière elle en souriant. Visiblement, elle aime autant Noël que sa mère. Je rigole.
Que pourrais penser Ylana d'une relation avec sa maman ? Je sais qu'elle me considère comme son papa, mais ça devrait quand même lui faire bizarre. Je suis sorti de ma rêverie par Ylana qui me tire le bras et s'impatiente. Je m'assieds par terre, à côté d'elle devant le sapin. Tini vient derrière, je l'attrape par la main et la fait glisser sur mes genoux. Ylana ne fait pas attention, tellement elle est captivée par les cadeaux.
On lui indique les cadeaux qui sont pour elle et celle-ci s'empresse de les déchirer comme une furie. J'attrape la petite boîte que j'y ai déposé et la donne à Tini. Elle la prend choquée, et me regarde.

- Oh mais Jorge, fallait pas. Je...

-Chut. Allez, ouvre le.

Elle fait la gênée mais je sais qu'elle adore les cadeaux. Ses yeux pétillent et elle déchire doucement le papier. Lorsqu'elle découvre un écrin, elle relève la tête.

- Non, Jorge c'est pas vrai je, je pourrais pas accepter un truc comme ça.

Je lève les yeux au ciel.

- Allez ouvre le.

Elle ouvre alors l'écrin et ses yeux pétillent encore plus. Elle lui plaît. Je la connais.

- Elle... Elle est vraiment magnifique.

Elle la prend et l'enfile. Elle se retourne vers moi et me prend doucement dans ses bras. Je la sens renifler.

- Après tout ce qui s'est passé je... Tu m'offres ça, alors que ça devrait être moi qui devrais t'acheter des cadeaux.

- N'importe quoi.

Je la serre contre moi. La petite hurle de joie en découvrant les jouets et pars directement sur le canapé. Je chuchote à Martina.

- Arrête de pleurer, on laisse le passé derrière, et on profite du présent et de ce qu'on ressent.

Elle hoche la tête et je la garde contre moi. Elle fait la forte depuis le départ, mais je sais qu'elle est blessée au fond d'elle.
Elle se redresse et essuie ses yeux d'un revers de manche.

- Moi aussi j'ai quelque chose pour toi. C'est pas aussi bien que le tien mais bon.

Elle ramasse un petit emballage et me le tend. Quoi qu'elle puisse m'offrir, je suis sûr que j'adorerai.
Je déballe soigneusement le petit emballage, et dedans j'y découvre un porte clef. Pas n'importe lequel. Mon sourire s'étire jusqu'à mes oreilles.

- Tu te souviens ?

- Bien sûr. C'est le meilleur cadeau.

Comment avoir oublié ? C'était le premier cadeau qu'elle m'avait offert, le premier jour où on est sortis ensemble. Je l'avais perdu, et ça m'avait anéanti. Il avait une grande valeur sentimentale pour moi, et celui-ci en a davantage.
Je la prend dans mes bras.

- Merci.

- Je suis tombée dessus par hasard, et j'ai pas pu m'en empêcher. Je crois que le destin voulait sûrement me faire passer un message, que tu accepterais de me donner une nouvelle chance.

Je lève ma main et lui caresse la joue tendrement. Là, ouais, c'est le paradis.