L'emprise de l'Alpha

Chapitre Un

J'adorais marcher la nuit durant les soirs d'été. La maison de mon mari qui était désormais la mienne aussi se trouvait non loin de l'océan. Quand je terminais ma garde à l'hôpital, il m'arrivait de garer ma voiture à une vingtaine de minutes de marche de chez moi pour pouvoir finir le trajet à pied et libérer mon esprit en écoutant le doux bruit des vagues.

J'aurais dû me sentir en danger, les rues pouvaient se montrer dangereuses la nuit, mais je n'y parvenais pas. J'étais convaincue d'être protégée. Quelque chose ou quelqu'un veillait sur moi. Peut-être le fantôme de mon frère jumeau ? Ou ceux de mes parents ? En tout cas, je ne m'étais jamais sentie menacée. Enfin, jamais jusqu'à cette nuit.

Il était deux heures du matin. Je savais qu'Elliott rentrerait de sa mission dans la nuit et que j'allais enfin le retrouver. Au fond, j'espérais qu'il arriverait avant moi. Je n'avais aucune envie de retrouver cette grande villa vide une fois de plus, comme ces trois dernières semaines. Il me manquait.

Crac

Je sursautai et me retournai en entendant ce bruit derrière moi. Personne. Certainement un chat qui courait. Cependant, je ne me sentais plus en sécurité. Comme si quelque chose de mal s'apprêtait à m'arriver.

Mon instinct m'avait étrangement toujours semblé surdéveloppé.

Un autre bruit se fit entendre cette fois-ci sur ma gauche. Ma respiration s'était accélérée malgré moi. J'avais peur.

- Il y a quelqu'un ?

Ma question me sembla ridicule. Qui allait répondre à une demande aussi absurde ? N'entendant plus rien, je me tournai de nouveau pour continuer mon chemin mais mon corps se heurta à quelque chose de dur comme du béton et je criai de surprise.

Cette chose semblable à un mur n'était autre qu'un torse. Quand je relevai la tête, je me trouvais face à un homme pâle comme la mort. Il ne m'inspira rien de bon.

- Vous m'avez fait peur ! m'exclamai-je.

Je tentais de rester calme. Peut-être qu'il ne m'avait juste pas vue.

- Pardonnez-moi, jeune demoiselle.

Sa voix rauque semblait amusée, ce qui n'annonçait rien de bon.

- Qu'est-ce qu'une si belle jeune femme inoffensive fait dehors à une heure aussi tardive ?

Son ton n'avait rien de rassurant. J'avais l'impression d'être face à un dangereux prédateur.

- Je rentre chez moi. Bonne soirée.

Je commençai à marcher quelques pas tout en essayant de garder mon calme. Mais il ne fallut que quelques secondes pour que le jeune homme bizarre se retrouve de nouveau sur mon chemin.

- Il est très dangereux de se promener seule la nuit. N'avez-vous jamais entendu parler des créatures qui rodent au levé de la lune ?

Je compris rapidement que j'avais affaire à l'un d'eux. Et quand ses dents pointues sortirent de ses gencives et que ses yeux dévièrent sur un jaune-orangé incroyablement étrange, je constatai qu'il s'agissait d'un vampire. J'avais étudié chaque créature de l'ombre pendant des années. Je les connaissais par cœur.

Je savais que les vampires gardaient à peu près leur apparence humaine après leur transformation, et qu'ils avaient sans cesse envie de sang. Ils étaient de loin l'espèce la plus meurtrière de notre monde.

Alors qu'il s'approcha dangereusement, je sortis mon couteau de mon jeans. Je savais qu'une balle ne l'arrêterait pas, ni aucun monstre d'ailleurs et par conséquent, je n'avais donc pas d'arme à feu sur moi. Je devais le poignarder en plein cœur, je n'avais pas d'autre choix. L'un de nous allait mourir cette nuit. Je n'avais jamais vraiment eu peur de la mort, mais l'idée d'être assassinée comme le reste de ma famille me paraissait inconcevable et réveillait en moi une colère sauvage.