Chapitre Dix-Neuf

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J'avais toujours cru que sortir du camp me rendrait heureuse, mais finalement, c'était tout l'inverse qui s'était produit. J'avais toujours eu horreur de l'enfermement et adorais vagabonder partout. Pourtant, le seul endroit où je souhaitais être pour le moment, c'était chez Milan.

L'extérieur me paraissait si vaste et dangereux que cela me rendait plus que nerveuse. Ma vie m'échappait totalement.

Milan avait garé son quatre-quatre sur le parking d'un grand centre commercial où je n'étais jamais allée. D'après les panneaux, nous étions à plus d'une heure de Los Angeles. Je ne craignais donc rien du tout. Du moins, je l'espérais.

Je pensais que nous nous trouvions beaucoup plus loin, étant donné le temps que nous avions mis de chez Elliott au camp des NightShadows. Peut-être que par la forêt, le trajet demeurait plus long que par la nationale.

Sentant certainement mon stress, Milan posa sa main sur ma cuisse et la pressa légèrement.

- Ça va aller, petit cœur. On va faire les boutiques comme deux humains lambdas. Personne ne vas nous remarquer. Et puis, tu connais depuis seulement deux jours ta véritable nature.

Je hochai doucement la tête, pris une grande inspiration et sortis de la voiture les jambes tremblantes. Et si Elliott remuait ciel et terre pour me retrouver ? Je n'avais aucunement le courage de lui révéler ma vraie identité. S'il l'apprenait, il deviendrait certainement fou. Il ne devait jamais savoir. Jamais.

J'avais encore moi-même du mal à m'y faire...

J'avais l'impression que notre mariage s'était volatilisé. C'était comme si tout s'était terminé sur un coup de tête. Il n'y avait pas eu de pleurs, de cris, de menaces ou quoique ce soit de la sorte. J'avais fui avec une créature surnaturelle sans réfléchir une seule seconde aux conséquences de mes actes. Et pourtant, à ce jour, je ne regrettais pas mon choix.

Une fois à l'extérieur de la voiture, je marchai près de Milan qui regardait droit devant lui. Je pris le temps de le détailler du coin de l'œil. Son regard émeraude m'impressionnait toujours autant, ses cheveux noirs lui donnaient un air ténébreux que j'adorais. Il était grand, me dépassant d'au moins une tête et pourtant, du haut de mon mètre soixante-dix, je n'étais pas une petite femme.

J'aimais ce qu'il dégageait. Il était mystérieux, intriguant mais également très froid. Ce n'était pas le genre d'homme qu'on cherchait à embêter. Peut-être que son aura d'Alpha le rendait fort et intimidant même face aux humains. Il avait cette classe, cette posture, cette démarche que peu dégageaient. Les femmes le regardaient, se retournaient, souriante et chuchotaient sur son passage. Milan n'était pas le genre de personne à passer inaperçu.

Voir l'effet qu'il provoquait sur la gente féminine me contrariait. À leurs yeux, j'étais totalement transparente, c'était comme si je n'existait même pas.

Me surprenant une nouvelle fois, le bel Alpha attrapa ma main dans la sienne.

- Tu n'as pas à être jalouse, ma Luna. Je t'appartiens, corps et âme.

Ces paroles me provoquèrent une réelle décharge électrique dans tout le corps. Ces quelques mots m'avaient fait un effet totalement inattendu, inconnu, et si bon... Quelques jours auparavant, je l'aurais prié de se taire, de ne plus dire de telles choses. Mais aujourd'hui, c'était complètement différent.

Je ne répondis rien et je n'en avais aucunement besoin, il avait bien du sentir l'effet qu'il me procurait. Car personnellement, je sentais sa satisfaction.

L'emprise de l'AlphaWhere stories live. Discover now