Chapitre Onze

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Les cris semblaient s'éloigner, ma vue se floutait petit à petit. Ma force s'était complètement évaporée, j'étais désormais totalement vulnérable.

Le vampire qui me tenait fermement venait de retourner mon arme contre moi en me l'enfonçant violemment dans le ventre.

- Aliyah ! Aliyah, reste éveillée ! Garde tes yeux ouverts !

Je reconnaissais la voix paraissant si lointaine de Caleb qui devait avoir repris son apparence humaine. Le vampire qui m'avait blessée m'avait laissé tomber au sol pour une raison qui m'était inconnue.

J'étais allongée sur le béton froid de la route, essayant de me relever comme un enfant apprenant à marcher.

Je touchai mon ventre, et retirai le couteau d'un coup sec en hurlant de douleur. Je savais qu'il ne fallait pas faire ça au risque de provoquer une hémorragie mais cela m'était égal. Je voulais juste retirer cet objet de mon corps. Le poison posé sur la lame avait beau ne pas être mortel pour les humains, il n'en était pas moins douloureux.

Mes mains étaient maintenant remplies de sang, tout comme mes vêtements. J'avais peur de mourir, peur de partir, peur de ne plus jamais le revoir...

J'étais entrain de mourir et la seule personne à laquelle je pensais était Milan.

Je ne savais plus si je délirais ou si tout ça était bien réel, mais après un long hurlement de loup, plusieurs humains avec une apparence de loup-garou, c'est-à dire des poils, des dents pointues et de longues griffes couraient en direction des vampires qui prenaient maintenant la fuite.

Je ne comprenais plus rien, ma vision étant troublée.

Tout ce que je savais, c'était que je pouvais sentir mes forces me quitter. Je pouvais voir mes parents, légèrement vieillis, en face de moi. Mon père me scrutait d'un air inquiet, tandis que ma mère s'était baissée pour caresser mon front.

- Ma cherie, il faut que tu tiennes bon... Il est presque là...

Je ne comprenais pas de qui elle parlait, mais entendre sa douce voix me réconfortait. J'avais envie de me laisser aller, pour la retrouver, les retrouver...

C'était dont ça, mourir ? Ne plus sentir sa souffrance psychologique et être près de ses proches partis trop tôt ? J'avais toujours vu cela d'une façon horrible et atroce, mais la paix intérieur que je ressentais m'était totalement inattendue. Finalement, seule la douleur physique était insupportable.

Je ne sus vraiment expliquer pourquoi, mais l'image de Milan traversa à nouveau mon esprit pendant un court instant. Des flash m'apparurent comme de doux rêves. Je nous voyais rire aux éclats, nous prendre dans les bras, nous embrasser, courir dans une forêt...

Pourquoi rêvais-je d'instants qui n'étaient pas arrivés ?

- Aliyah, réponds-moi, s'il te plaît...

Mon retour à la réalité fut immédiat, comme une grosse claque en pleine figure. Je n'étais plus dans cette sorte de bulle de souvenirs et d'hallucinations, j'étais de retour dans mon intense souffrance. J'avais froid, mal, envie de disparaître. Envie que tout cela cesse.

Le visage de Milan apparut devant mes yeux et cette fois-ci, il paraissait bien réel. Il était agenouillé, penché au dessus de moi, les yeux pleins d'inquiétude.

- Je vais te soulager, mais je ne peux pas soigner toute ta douleur. Ta blessure est trop grave.

Il prit ma main dans la sienne comme la dernière fois et attendit patiemment. Ce pouvoir de loup-garou était incroyable. Pouvoir guérir était un don du ciel.

L'emprise de l'AlphaWhere stories live. Discover now