Chapitre Vingt

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Le trajet s'était déroulé dans un silence de plomb. J'étais encore choquée par ce qui venait de se passer. Les deux hommes d'Elliott tentant de m'enlever, Milan en décapitant un et brisant le bras du second, et son indifférence face à tout ça...

C'était dont ça, être un loup-garou ? Tuer directement sans chercher plus loin ? Meme si j'étais rassurée qu'il soit venu à mon secours, je n'en demandais pas tant ! En me rendant avec lui dans ce centre commercial, je n'aurais jamais imaginé assister à un meurtre. Ce beau moment de complicité avait été gâché par les sbires de mon mari qui n'avaient pas hésité à se montrer violents avec moi, puis au comportement de l'Alpha ensuite.

Nous roulions maintenant dans la forêt et je savais que nous ne tarderions pas à arriver. Je pouvais sentir que Milan était contrarié mais ce n'était pas par rapport à ce qu'il avait fait mais plutôt à ma réaction.

- Tu ignores tellement de choses, Aliyah, commença-t-il. Le monde des humains est loin d'être aussi rose que tu ne le crois.

Je soupirai. Il ne me faisait que ce genre d'allusions depuis que je le connaissais mais au final, je n'en savais pas vraiment plus.

- Alors explique-moi ! Tu viens de tuer un homme sous mes yeux, Milan ! M'énervai-je.

Il serra le volant plus fort. Je savais qu'il détestait que je lève le ton sur lui. Pourtant, mieux valait qu'il s'y habitue. Jamais, ô grand jamais, il ne pourrait m'apprivoiser de sorte à ce que je sois une gentille petite louve, humaine, demi-louve ou peu importe, à son service.

- Ils étaient entrain de t'enlever ! Je l'ai vu te gifler ! Ces hommes sont des ordures et méritent de mourir tous autant qu'ils sont.

Son ton était sans appel. Quoique je dise, il camperait sur ses positions. Comment pouvait-il se montrer aussi catégorique ?

- Ce ne sont pas nous les méchants, contrairement à ce que tu crois. Les monstres, c'est eux.
- Je ne sais plus quoi croire, me contentai-je de répondre froidement.
- Très bien.

Il était énervé contre moi mais ça m'était égal.

Nous arrivâmes dans le camp et une fois la voiture garée, je m'apprêtai à partir en direction de la maison quand il me saisit le bras et me tira vers lui. Je hoquetai de surprise mais le suivis, ne préférant pas le contrarier encore plus.

- Je veux te montrer quelque chose. Je ne comptais pas le faire tout de suite, mais tu ne me laisse pas vraiment le choix.

Je fronçai les sourcils et le laissai me guider. Ma curiosité était bien plus forte que ma colère contre lui.

Il m'emmena jusqu'à un chalet, trop petit pour être une habitation. Il ressemblait plutôt à une sorte de cabane en bois où l'on stockait du matériel et des outils.

- Ce que tu vas voir va totalement changer ta vision du monde, Aliyah.

Mon cœur se mit à battre plus vite. Qu'allais-je découvrir là-dedans ? J'ignorais si j'étais vraiment prête, mais je devais savoir. Milan était enfin prêt à m'en dire plus, je ne pouvais passer à côté de cette occasion.

Il ouvrit la porte, la pièce était plongée dans le noir. Il n'y avait aucune fenêtre. Puis, quand il alluma enfin la lumière, je poussai un cri d'horreur.

Ce que je voyais à cet instant était bien pire que tout ce que j'avais pu voir dans ma vie.

Je portai ma main à ma bouche immédiatement. C'était horrible, tellement inhumain. Des photos étaient accrochées partout sur les murs. Des photos que personne ne voulait voir dans sa vie. Elles étaient toutes plus affreuses les unes que les autres. Sur certaines, des enfants assassinés et découpés en morceaux sur des tables d'opération alors qu'ils semblaient encore bien vivants. Des bébés morts empilés dans une vulgaire poubelle, une femme violée par plusieurs hommes en uniformes, d'autres battues à morts, et tant d'autres choses tout aussi répugnantes...

L'emprise de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant