Chapitre Quinze

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Assise dans ce fauteuil en cuir vraiment confortable, je fixais le mur face à moi, les jambes ramenées contre ma poitrine. Je n'arrivais pas à croire que je me trouvais chez Milan, en plein milieu de sa meute. Ce dernier était parti prendre sa douche et m'avait demandé de faire comme chez moi.

Je me levai enfin, bien décidée à visiter les lieux, à découvrir cet endroit qui ne cessait de me surprendre par sa beauté et son calme. J'étais tellement à mille lieux de la réalité...

Tout d'abord, je découvris une petite cuisine américaine. Je comprenais mieux pourquoi Milan s'était moqué de moi quand j'avais été choquée de le voir cuisiner chez moi. Bien sûr que les loups se nourrissaient, et pas de sang humain ou d'animaux vivants, comme ces maudits vampires !

Je continuai mon excursion jusqu'à une pièce renfermant des appareils de musculation. J'avais du mal à croire qu'un loup ait besoin de ça pour garder la forme.

Ayant déjà découvert le salon plus tôt, je grimpai directement à l'étage. Je pénétrai dans une chambre, ou plutôt une magnifique suite, habillée de meubles en bois et d'une couleur beige apaisante.

Je n'avançai pas plus loin dans la salle de bains, comprenant que Milan y était toujours, à l'entente du bruit de l'eau. Dès que la proximité avec ce dangereux prédateur se réduisait, mon corps me faisait ressentir des émotions inconnues et totalement anormales pour une femme mariée. Si je pouvais encore me considérer comme telle, après ce que j'avais osé faire avec Milan...

Je sortis pour ouvrir une autre porte et atterrir dans une pièce plongée dans la pénombre. J'avais l'impression qu'une présence s'y trouvait alors je reculai doucement, m'apprêtant à sortir.

- Alors comme ça on dit plus bonjour ? Déclara une voix fatiguée.

Je sursautai mais me détendis immédiatement en reconnaissant mon interlocuteur.

- Oh, Caleb, c'est toi ! Tu m'as fait peur !
- Tu peux ouvrir les volets si tu veux, me répondit-il gentiment.

Je m'exécutai et trouvai rapidement la fenêtre, faisant rentrer la lumière dans cette pièce bien trop sombre.

Quand je me retournai, je crus faire une attaque. Il était dans un état lamentable, recouvert de bleus, de morsures et d'énormes hématomes. Il avait une mine affreuse. Il était torse nu, assit contre la tête de lit. Le voir ainsi, aussi meurtri, me brisa le cœur. Je me sentais si coupable...

- Caleb, je...
- Viens-là, princesse, me coupa-t-il en tapotant le lit.

Je m'approchai timidement et m'assis à côté de lui, n'osant plus le regarder en face.

- Je suis tellement désolée, avouai-je enfin.
- Tu n'as pas à l'être.
- Si je n'avais pas agi aussi bêtement, jamais tu...
- Ecoute, Aliyah, m'interrompit-il de nouveau. J'aurais dû t'avouer dès le début qui j'étais, j'ai été con d'attendre ! Tu avais tous les droits d'être en colère. Et puis même si ces blessures sont importantes, je vais cicatriser rapidement, t'inquiètes pas.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Caleb trouvait toujours les mots pour me détendre, pour me déculpabiliser. J'avais trouvé un réel ami en lui, même si l'avouer m'était encore difficile.

- Merci. Merci de m'avoir sauvée hier, et il y a quelques années.

Je ne pouvais pas le détester de m'avoir sauvée ce soir là. Il aurait pu me tuer, me torturer ou meme pire mais il m'avait épargnée. Comment pouvais-je lui reprocher un acte héroïque malgré ce que d'autres loups devaient lui avoir enseigné ?

L'emprise de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant