Néologisme.

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J'adore vraiment cette image.

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Néologisme.

TaeHyung est assis à sa table, dans sa salle de classe. Le prof est là. Mais personne ne le regarde. Il déclame un discours formel et sûrement très émotionnel. Mais personne ne l'écoute. Plus que quelques minutes. Plus que quelques minutes et il sera l'heure de partir. Définitivement. TaeHyung pose les yeux sur le stylo dans ses mains, puis il range l'objet dans sa trousse. Il redresse la tête, observe cette classe, observe de loin cette année. Bien différente de ce qu'il avait imaginé. Il sourit. Tout le monde retient son souffle. Et la sonnerie retentit. La vague de calme grandit et revient en tempête pour se précipiter dans les couloirs. TaeHyung se lève et se fait entraîner par ses camarades qui ne le seront plus jamais. Il est saisi d'éblouissement.

Le monde hurle, accourt, jaillit, implose, explose.

TaeHyung marche entre cette folie d'euphorie. Et les gens ouvrent leur casier, ouvrent leur sac, arrachent les feuilles et les jettent en l'air. Il pleut des cours et des cours en colère. TaeHyung lève les yeux. C'est beau toutes ces couleurs sur leurs vêtements, sous les néons jaunes et dans leurs pupilles. Et les élèves se libèrent. Et TaeHyung se perd dans leurs cris et dans leur rancœur. Il y a des feuilles par terre. Il y a des feuilles en l'air. Quelqu'un crie son nom. TaeHyung baisse la tête de tout ce papier qui s'est cru le droit de voler. Et JungKook court vers lui. Il a un sourire si grand que toute la lumière du monde se tourne vers lui. Si bien qu'immédiatement TaeHyung sourit aussi. JungKook attrape sa main et l'entraîne avec lui. Ils se précipitent à travers la cohue, et la foule folle, et cette tornade de teintes primaires.

TaeHyung court derrière lui et les choses vont plus vite qu'elles ne l'ont jamais fait de toute sa vie. C'est une poésie d'images et ça se propulse, ça s'enlace, ça s'embrasse tout autour d'eux. Il serre sa main dans la sienne. Et dans tous les cris de joie, les âmes poétesses se sont faufilées. Elles sont partout à la fois. Juste pour aujourd'hui. Juste pour cette belle après-midi. Et ils savent. Ils savent que leur vie est un poème inachevé. Alors ils sortent dans l'oxygène. Dehors, il y a déjà NamJoon et tous les autres qui poussent des hurlements de loups sur le parking. Ils les rejoignent. Et ils montent dans une grande voiture noire et TaeHyung ne se demande pas à qui elle appartient. Et ils sont tellement nombreux que certains montent dans le coffre en remorque à l'arrière. Il y a même Hoseok qui passe un bras autour des épaules de sa copine. Il a l'air serein dans cette cacophonie de liberté. Mais dans ses yeux, et TaeHyung le sait, ça brûle.

Le ciel est rempli de nuages. Et les nuages sont bleus d'un côté, jaunes de l'autre. Et au centre, juste au dessus de leurs têtes, il y a un magnifique dégradé de violet. Tout est mystérieux en ce début de soirée.

JungKook regarde le ciel. Puis TaeHyung. Et les deux se complètent bien. Les arbres sont grands. L'herbe est verte. Et le ciel n'a rien de semblable, d'un bout à l'autre de la sphère terrestre. Dans ces moments là, tout a un sens. Et ce qui compte le plus, c'est l'attente. L'attente car ce soir ils vont chez Namjoon et que c'est la fin de l'année et qu'il fait chaud. L'attente parce qu'ils resteront probablement éveillés jusqu'à l'aube. Et l'attente parce qu'il fait beau dans les bras de l'autre. JungKook caresse sa pommette, admire son sourire. Il passe ses bras autour de lui. Et ce soir les loups hurleront longtemps. Ils n'ont pas besoin d'attendre car le temps file et que demain s'approche d'aujourd'hui à une vitesse démente. Et ce soir, les loups hurlent.

Et peut être que dans une autre réalité, le lycée vole en morceaux, et les morceaux deviennent oiseaux, et les oiseaux deviennent violets dans le ciel.

Âmes Poétesses - TaeKookWhere stories live. Discover now