Chapitre VII : Mis à nu

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Mon désir a pris le dessus...
Et mes yeux sont devenus jaunes...
Amaryllis va me détester, me haïr, m'abandonner, me quitter...

Je me retire alors lentement et me mets assis en boule dans le coin de mon lit, la tête dans les bras.
Je n'y crois pas...
Il ne pouvait pas arriver pire situation que celle-ci.
Amaryllis va tout découvrir...
Je me sens d'un seul coup incroyablement pitoyable...J'ai l'impression d'être soudainement totalement nu devant elle, tant je me sens honteux et ridicule.

-Tu dois me détester, non ? je demande à Amaryllis après un long silence gêné me mettant mal à l'aise.
Elle ne pipe aucun mot.
Je me renferme encore plus sur moi-même. Je serre les genoux et les bras autour de mon visage.
Je me sens frustré.
Il n'y aurait pas eu de pire manière que celle-ci pour qu'elle découvre ça...

Je me sens de plus en plus déprimé, de plus en plus mal, quand soudain, je sens les bras d'Amaryllis se resserrer autour de mes épaules.
Je sens son souffle chaud sur ma nuque puis elle me murmure avec douceur :
-Alexis...Comment pourrais-je te détester ?
Je relève alors la tête. Je ne la vois pas mais je sens grâce à ma peau ses bras trembler légèrement. Mon instinct me dit qu'elle a un peu peur alors je me retourne et la serre dans mes bras à mon tour.

-Pardon...Je suis désolé ! je dis avec la voix nouée.
Je me détache d'elle et la regarde de mes yeux brillants et désormais jaunes.
-Je n'aurais pas dû te cacher ça...Pourras-tu me pardonner ?
Amaryllis me regarde avec un air interrogatif, l'air de me demander ce qu'elle devrait me pardonner. Je prends alors sa main dans la mienne et je lui annonce avec gravité et solennité dans la voix :
-Je suis un loup-garou.

Contre toute attente et à mon plus grand étonnement, Amaryllis n'écarquille pas les yeux autant que ce que je prévoyais et un sourire naît sur ses fines lèvres.
-C'est trop bien ! me dit-elle.
Je la fixe, surpris. Elle a bien mieux réagi que ce que je pensais...Je souris à mon tour.
-Ça dépend le point de vue...dis-je en riant un peu nerveusement.
Amaryllis serre un peu plus ma main, qui tient la sienne.
-Comment l'as-tu découvert ? C'est récent, n'est-ce pas ?

Un pâle sourire vient se figer sur mon visage. Je lui réponds avec un peu de tristesse et de mélancolie dans la voix :
-Oui...Je l'ai découvert il y a un mois et demi...
Ma tendre petite amie me sourit et dit :
-Les cinq semaines où tu semblais absent, différent ?
-Oui...je lui avoue avec peine. Je ne pouvais pas me remettre de ce choc.

Je lève mes yeux toujours jaunes vers ceux, noirs, d'Amaryllis.
-Mais surtout, je craignais plus que tout ta réaction...
-Ma réaction ? répète-t-elle
avec étonnement.
-Oui...Je ne veux pas te perdre...Je t'aime ! Alors je ne voulais pas faire peur ni te faire fuir avec mes histoires de...De famille
Amaryllis paraît alors étonnée.
-De famille ? répète-t-elle. Toute ta famille est composée de loups-garous ?
J'opine lentement du chef.
-Le côté paternel, oui. Les Primus...
Je déglutis avant de demander à celle qui compte le plus pour moi :
-Mais peut-être veux-tu des explications plus détaillées ?
Elle acquiesce avec un air un peu appréhensif. Je la comprends. Tout cela est nouveau pour elle, ça vient de lui tomber sur la tête, ça tombe du ciel...Comme pour moi il y a quelques semaines.
Sauf que ce n'est pas elle, la louve-garou...

-D'après ce que m'a dit mon père, la première transformation en loup-garou s'effectue à la puberté.
Amaryllis ouvre des yeux étonnés.
-Mais tu as eu dix-sept ans hier. Tu es bien loin du début de ta puberté.
-Je suis au courant, dis-je avec un soupir. J'ignore pourquoi ma première transformation est venue si tard...C'est en partie une des raisons pour laquelle mon père désespérait de plus en plus de me voir devenir un loup-garou...Plus le temps avançait et plus je grandissais, plus il craignait que je ne me transforme jamais.
-Il craignait ? répète Amaryllis, surprise.
-Oui, je lui avoue un peu penaud. Tous mes cousins de plus de treize ans le sont déjà. J'ai appris que quelques-uns de mes cousins ont même eu une première transformation précoce, un peu avant leur puberté, vers onze ou douze ans, comme Georges et Loki par exemple.

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