Chapitre LXII : Gazette lupine

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On est dimanche. Les événements de cette nuit nous ont tous retournés, et moi aussi, je m'en suis retrouvée chamboulée...
Je me remémore alors que ce matin, Alexis m'a marquée alors que j'étais encore dans un demi-sommeil...Je rougirais presque, mais je ne rougis que très rarement. Un avantage plutôt pratique parce que sinon, mon visage aurait très souvent une couleur proche de celle de la pivoine...
Mes marques de morsures, que ce soit celle de Fabrizia cette nuit ou celle d'Alexis ce matin, sont refermées et ont presque disparu. Je soupire. Je me sens encore un peu mal mais ça va.

Après le déjeuner, Alexis et moi passons un moment avec Alexander, dans la pièce où je l'ai entendu jouer la première fois. Nous restons silencieux et je sens bien qu'Alexis prend sur lui pour ne pas lui sauter à la gorge. Il lui en veux encore pour le fait de m'avoir approchée un peu trop près l'autre jour.
On discute un peu mais pas vraiment. Quand on se met à parler du temps qu'il fait aujourd'hui et qu'on n'a pas d'autre sujet de conversation, il faut se dire que ça commence sérieusement à craindre...

Finalement, je demande :
-Alexander ? Nach dem Mittagessen fahren wir ab. Kannst du uns etwas Schönes für uns spielen ?
-Aber...Mein Alpha...
-Ja, ich weiss, er hat dir verboten Geige zu spielen, aber ich übernehme die Verantwortung, wenn er dich hört !
Il soupire et me finit par céder.

Il prend son violon et son archet et commence à jouer. Les notes graves sont douces au début, comme un chuchotement au creux de notre oreille, puis il accélère le rythme de son morceau avant de se lancer dans des notes plus aiguës et bien plus fortes.
Il met vraiment toute son âme dans son morceau, ses doigts ondulent au rythme des cordes qu'il pince et son archet danse sur les cordes qui produisent ces sons si incroyables et si beaux quand ils sont produits avec cette qualité-là. Par moments, il ferme même les yeux pour sentir l'âme de son morceau.
Il joue, il joue, il joue, sans s'arrêter, débordant d'émotions et surtout de passion. Il adore jouer du violon, ça se voir clairement à son visage serein et à la façon dont il joue.
Il ne fait aucune faute, n'a aucune hésitation, et ses sons sont juste magiques tant ils sont beaux...
Quand il a fini, j'applaudis et même Alexis qui l'a dans le colimateur fait l'effort de l'applaudir un peu.

-Das war so schön, Alexander. Danke für deine Leistung.
-Bitte, dit-il avec un air gêné en reposant son intrument et l'archet qui va de pair avec. Ich bin froh, dass es dir gefällt...
Je souris et Alexis lui dit :
-Ich bin einverstanden mit ihr, das war schön.
-Du spielst sehr gut, Alexander. Hör nicht auf Geige zu spielen !
Il nous sourit en retour et nous remercie une bonne dizaine de fois de le complimenter, de l'avoir écouté et de le soutenir dans sa passion.

Finalement, nous continuons notre discussion de bon train et nous apprenons qu'Alexander sait parler espagnol presque couramment et qu'il apprend le français actuellement, car c'est une des langues latines dans les plus proches de l'espagnol. Bien sûr, vu que ces deux langues, avec l'italien par exemple, ont la même racine, le latin.
Plus tard, après le dîner, Hans-Peter revient avec le journal du jour. Je suis surprise de lire le nom du journal.
-Lunouvelles ? je lis à voix haute.
Yegram me regarde et me révèle :
-Oui. Les loups-garous ont aussi droit à leur journal.
-Ça, je sais, merci ! dis-je avec sarcasme devant le sourire en coin de Yegram. Mais je voulais dire...Sérieusement ? Le nom ?
-Lune et nouvelles ? rit Yegram. Apparemment oui, les fondateurs du journal étaient on ne peut plus sérieux vu que le nom est resté.
-Fais-moi voir ça ! demande Alexis en ayant un regard soudainement inquiet.
Je lui passe le journal qu'il déplie et se fige presque instantanément et voyant la page de titre.
-Die Minuit greifen an ? Comment ça ?
Il parcourt l'article avec des yeux rapides comme un loup à la poursuite de sa pauvre proie. Il écarquille ses yeux de plus en plus. Il pose le journal déplié sur la table et nous dit d'un ton indigné et choqué à la fois :
-Comment se fait-il que les Minuit soient dans ce journal ? Quand le journal est-il sorti ? Car cette rapidité est trop incroyable ! Et comment se fait-il qu'il y ait des photos d'eux ici ?

Mon lycanthrope favoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant