Chapitre LVII : Reconnaissance

38 6 3
                                    

Une fois rentrés à la maison, nous allons directement chez mes grands-parents.

Quand nous arrivons sur le seuil, on est essouflés mais saufs.
Nous entrons, moi le premier et nous tombons sur...
-Papa ?
Devant nous, assis à la table du salon, se trouvent ma famille presque au complet et Patrick Bargarmeau, le père de Gary.
Il se lève et se rue vers son fils qu'il serre, voire écrase, dans ses bras musculeux.
-Gary, Gary ! Tu vas bien ! Et tu es sain et sauf !
Notre ami a un rictus crispé.
-Mal en point, mais sauf, oui...
-J'ai eu tellement peur pour toi ! Je suis heureux que tu n'aies rien !
Gary baisse les yeux puis avoue avec une moue à la fois désolée et un peu triste.
-Rien, ce n'est pas tout à fait le mot...
-Que veux-tu dire ?
-Asseyons-nous, intervinais-je. L'histoire est bien longue.

Nous allons nous asseoir. Par manque de place autour de la table, Amaryllis s'assied d'abord sur le rebord de la fenêtre jusqu'à ce que je tapote mes genoux pour lui faire comprendre qu'elle a droit à un siège quelque peu plus confortable.
En l'occurence, le siège plus confortable, c'est moi...Mais passons.
Gary explique alors qu'à la mort de Michaël, l'ancien alpha, c'est Pierre et Jeffrey que se sont occupés de l'enlever, contre son gré bien évidemment, puis l'ont directement emmené dans la maison de Fabrizia qui l'avait accueilli avec une grande hospitalité.
-Comment ça ? demande Maurice.
-C'était ironique, lui lançais-je avec une expression de logique suprême. Continue, Gary.
Il s'exécute avec les mains jointes :
-Ils m'ont enfermé puis attaché dans cette sorte de machine ou capsule dans laquelle m'ont retrouvé Amaryllis et Alexis, je les en remercie beaucoup, d'ailleurs.
Gary se mord la lèvre inférieure en se remémorant de ces douloureux souvenirs puis il passe à leur évocation :
-Ils m'ont ensuite torturé tous les jours. Parfois avec de simples armes blanches classiques, mais de temps en temps, ils utilisaient sur ma peau nue des armes en argent, que ce soit des lames ou des balles d'armes à feu...Ils faisaient en sorte de rouvrir mes plaies à vif ou celles à peine cicatrisées. Mon corps a été mis à rude épreuve à cause de ma régénération constante...
-Pauvre Gary, souffle Amaryllis, horrifiée de ce que les êtres vivants peuvent parfois réaliser dans tous leurs vices entièrement ouverts.

Gary relève la tête vers ma petite amie.
-Grâce à l'onguent d'Amaryllis, je vais bien mieux. Merci à toi et à celle qui lui a enseigné comment les faire.
-Mais de rien ! fait Amaryllus, tout sourire. Pas de quoi !
-Avec plaisir, ajoute ma grand-mère en faisant un geste de la main.
Son mari, mon grand-père, silencieux jusque-là, intervient alors :
-Et comment s'est passé votre retour ?
Gary explique alors notre fuite et notre longue course à travers les bois avant qu'Alexis complète :
-On a été à une petite gare pour prendre un train pour revenir ici. On attendait tranquillement, épuisés, à la gare quand Pierre Minuit qui nous a rattrapés nous a attaqués.
-Et ? demande Loki, impatient de connaître la suite comme si on était en train de lui résumer un film d'action génialissime qu'il n'aurait pas vu.
-C'est moi qui l'ai combattu. Il voulait tuer l'héritier des Primus et sa compagne, à savoir, Alexis et Amaryllis. On s'est donc battus l'un contre l'autre.
Puis Gary s'interrompt et tourne son regard vers moi.
-Alexis a fait un hurlement sous sa forme bipède et ça nous a sonné avec Pierre Minuit. Puis, j'ai repris mes esprits et je lui ai sauté à la gorge. Il est probablement mort à l'heure qu'il est, on l'a laissé derrière des buissons dans cette gare. Le train arrivait, on avait pas le choix.

Gary se tait et je vois certains membres de ma famille croiser les bras et se détourner. Ils ont clairement été secoués par cette histoire.
Jusqu'à maintenant, les temps allaient plutôt bien pour les meutes et les Primus. Ce n'est que depuis peu que les Minuit ont commencé à bouger, peu après l'annonce qui disait que je serai le prochain alpha des Primus. Mes cousins, aussi vieux loups-garous soient-ils comparé à moi, n'ont jamais vraiment connu de période critique.
Quant à moi, il faut dire que j'ai connu une entrée en scène et dans ce monde lupin particulièrement fracassante et mouvementée...
Contrairement à mes cousins dont le loup est né assez tôt et en période calme...
Nous restons silencieux encore un moment, cette absence de bruit nous fait presque peur. Celui qui brise alors ce silence pesant est Greg :
-Et maintenant ?

Mon lycanthrope favoriWhere stories live. Discover now