Chapitre XLVII : Xavier Iyatus

44 5 5
                                    

Quand je me lève le lendemain tôt, je vois Amaryllis recroquevillée sur elle-même à côté de moi...
Je souris à cette vision. Elle ne bouge pas beaucoup quand elle dort, on dirait qu'elle vient de s'endormir.
Je m'extirpe de mon lit avec précaution pour ne pas réveiller ma chère et tendre puis vais me doucher. L'eau chaude coule sur mon corps et je déplace le pommeau pour n'oublier aucune parcelle de ma peau. Je lave mes cheveux courts avec rapidité avec un savon pas très bon pour les cheveux avant de sortir de la douche en tirant le rideau sur le côté.
Je m'habille rapidement, mes sous-vêtements, mon pantalon, mes chaussettes de marque...Quand je m'apprête à enfiler mon haut bleu foncé, j'entends la porte s'ouvrir lentement. Ce n'est pas ma mère qui vient pour récupérer le linge sale mais Amaryllis, qui a dû se réveiller et ne plus me voir à ses côtés.
-Tu m'as laissée toute seule...murmure-t-elle.
-Oui...Pardon, dis-je. Je ne pensais pas que tu te réveillerais si tôt.
Amaryllis se colle à moi, contre mon torse nu encore humide de la vapeur ambiante. Elle a ses mains fermées en poings desserrés au niveau de mes pectoraux et le visage qui regarde à sa droite. Je pose mon haut en coton sur le bord du lavabo, seul meuble à proximité de moi, et mets mes mains dans son dos pour la serrer encore plus contre moi.

Depuis la fuite des Minuit, elle a parfois des pics dans son compteur émotionnel et émotif, et a soudainement besoin d'affection. Non pas que ça me dérange, loin de là, mais c'est comme si tous les sentiments qu'elle avait dû retenir au plus profond d'elle-même pendant ses cinq semaines chez les Minuit refaisaient soudainement surface et elle vient chercher mon affection.
Je la lui donne, sans hésiter. Ces semaines ont été dures autant pour moi que pour elle. Peut-être même encore plus pour elle, qui me voyait déprimer mais qui devait quand même continuer à jouer la comédie devant ces chacals de Minuit, comme dirait mon grand-père.
Elle met fin à notre longue étreinte sereine en atteignant mes lèvres avec les siennes et ses mains quittent alors la peau de mon torse. Je frôle sa joue du dos de ma main avant d'enfiler enfin mon haut.

Plus tard, on va voir ma famille. Comme souvent, depuis que je me suis découvert loup-garou. Mon père nous attend sur le pas de la porte, comme un majordome, c'est effrayant. Malgré tout, il a bien récupéré de son dernier combat avec Anna et les Minuit mais il a mis un bon bout de temps avant d'être entièrement guéri. Et encore, ma grand-mère a aidé à sa régénération avec des onguents faits maison. Ils ont embaumé toute la demeure pendant trois jours...
Quand on arrive, mon grand-père a la mine moins grave qu'avant, il a un air satisfait collé sur le visage. J'en ai peur, d'ailleurs. Que concocte-t-il encore ?

-Alexis, Amaryllis ! Vous voilà !
Nous saluons tout le monde avant d'écouter mon grand-père.
-Aujourd'hui, vous deux allez rencontrer notre scientifique des plus performants, Xavier Iyatus !
C'est vrai que je ne l'ai jamais vu réellement. J'ai aperçu une photo de lui dans un dossier et j'ai entendu parler de ses fameux succès et de ses recherches concernant les anticorps spécifiques aux Primus, mais sinon, je ne le connais pas personnellement.
Mon grand-père nous emmène alors Amaryllis et moi à la cave, là où il y avait avanf Edward Gargow, qu'Amaryllis avait aidé à mourir l'âme en paix.

Un homme s'avance alors vers nous. Il est le symbole même de l'idée reçue du scientifique fou, ou du moins, sa tenue. Il a une blouse blanche ouverte sur un chandail sans manches de laine grattante enfilé au-dessus d'une chemise blanche, et porte un pantalon bleu foncé. Il a des chaussures élégantes et cirées à lacets noirs serrés et des lunettes qui ressemblent à des lunettes de natation en plus performant et scientifique, levées sur la tête. Il a des gants noirs et luisants qu'il retire et pose sur une table à notre arrivée. Ses cheveux tout aussi noirs et luisants que ses gants flottent dans l'air, comme une méduse dont les tentacules seraient dirigés vers le haut. Il a une tête rigolote. Je vois aux rides naissantes de son visage qu'il doit certainement avoir plus ou moins une cinquantaine d'années. S'il est au service de mon grand-père depuis bon nombre d'années, ça peut se comprendre...
-Salut, les jeunes ! nous dit-il avec un sourire timide.
-Je vous présente Xavier Iyatus, éminent scientifique lupin de notre temps !
-Arrêtez, Yegram, je vais rougir ! dit-il tout intimidé.
Mon grand-père l'ignore en beauté...On aime le respect mutuel.
-Xavier, voici mon héritier, mon petit-fils, futur alpha des Primus et donc ton futur alpha aussi, Alexis, et sa compagne, Amaryllis.
-Enchantés ! dis-je en chœur avec ma petite amie.
-De...De même ! balbutie Xavier.

Mon lycanthrope favoriWhere stories live. Discover now