Chapitre XXXVIII : Intérêt explicite

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Je me demande pourquoi Alexis, de ma classe est d'un coup aussi entreprenant et actif parmi nous.
Ça ne me dérange pas, loin de là, mais il est surprenant de le voir là, devant moi, avec autant de joie dans les yeux.
Quand il me regarde, on dirait qu'il attend quelque chose de moi. Je lui souris bêtement, tout en me sentant stupide et ridicule.
James est très complice avec Alexis, comme s'ils se connaissaient depuis toujours, comme de vieux amis, de longue date, qui se sont perdus de vue depuis très longtemps, il y a des décennies.
Je suis contente de voir cette complicité ! Ça donne du bonheur visuel !

Je vais prendre mes affaires à mon casier, seule, avant de reprendre le prochain cours.
Je regarde au tournant du couloir et je vois alors Jeffrey qui sourit avec un tel rictus carnassier qui lui est propre, qu'il serait capable de me déchiqueter de son simple regard, sans jamais me toucher. Je ne sais pas ce qu'il fait ici et je ne veux pas savoir, même si j'ai bien une petite idée.
Je retourne en classe.
Être à côté d'Alexis me rend heureuse, il est gentil, drôle et c'est un garçon vraiment génial ! Mes cours n'en deviennent que plus palpitants. Et il est heureux de m'avoir à ses côtés alors pourquoi s'en priver ?

Il s'intéresse vraiment beaucoup à moi, ça se voit. Comme le nez au milieu de la figure !
Il me parle sans arrêt, il me pose des questions auxquelles je m'efforce de répondre avec logique et réflexion, en partie pour ne pas paraître stupide ou donner une impression fausse.
Aux pauses entre les heures de cours, ce sont ses moments de bonheur ! Il peut papoter avec moi pendant que je vaque à mon passe-temps favori, dessiner, ou plutôt griffoner, sur mon cahier ou des feuilles volantes.
-Et tu habites où ? me demande-t-il avec un ton vraiment intéressé.
Quand je disais qu'il est intéressé par moi...
-À quelques minutes à pied du gymnase, vraiment pas loin.
-Quelle chance tu as ! Moi, j'habite plus loin, je dois prendre le bus pour remonter. Mais bon, comme tu marches vite, ça va encore, ton trajet !
Je hausse un sourcil en relevant mes yeux vers lui.
-Comment sais-tu cela ?
Il paraît soudainement embarrassé et secoue ses mains devant lui. Il bégaie avec un ton gêné :
-Je...Je pense que c'est James qui a dû me dire.
-Je vois, dis-je en replongeant mon nez dans mon dessin.
-Tu aimes vraiment dessiner, à ce que je vois...constate-t-il en regardant par-dessus mon épaule.
-Oui, depuis toute petite, répondais-je un peu distraitement je l'avoue.
-Qu'est-ce que tu dessines ? demande-t-il en se penchant encore plus vers moi.
Je sens son souffle dans mon cou et sur ma nuque. Je frissonne...Je sens les petits poils sur ma peau à cet endroit sensible se dresser puis je passe la main dessus pour mettre en place une sorte de barrière naturelle.
Il est intéressé, ça ne me dérange pas, mais il y a proche et proche, dans la vie ! Je réponds alors :
-Des personnages. Comme toujours.
-C'est très beau. Vraiment. Tu dessines vraiment bien !
-Merci, dis-je simplement.
Il croit y arriver avec des compliments aussi simples que ceux-ci ?

Il relève les yeux vers moi et me fixe. Chaque fois qu'il fait ça, j'ai l'impression d'être passée sous des rayons infrarouges ou d'être scannée de la tête aux pieds. Ses yeux de couleur verte, si perçants, n'aident pas vraiment non plus...
Il me prend au dépourvu quand il me demande soudainement :
-Est-ce que, si tu dessines des gens de la vraie vie, tu voudrais bien me faire moi ?
J'ouvre des yeux un peu ronds, surprise de cette soudaine requête. Je souris gentiment.
-D'accord, si tu veux.

Le cours suivant commence quand notre enseignant entre dans notre salle de classe.
J'écoute attentivement, tout en faisant de temps à autre quelques traits vifs et rapides, pas forcément précis, sur le croquis qui sera censé représenter mon voisin de table. Qui affiche une expression comblée et un sourire complètement dadais, mais je ne lui fais en rien une remarque, je le trouve amusant ainsi, dans cette posture.
À la pause suivante, je continue de faire le crayonné sur ma feuille. Alexis fixe alors mes mains et mes doigts, qui font courir et coulisser le crayon sur le papier délicat encore entièrement blanc il y a quelques minutes.

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