Chapitre 7 ( Première partie)

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          Règle N° 4: Ne pas retenir ses larmes

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          Règle N° 4: Ne pas retenir ses larmes.

          La nuit ne porte pas toujours conseil. Je me lève complètement désabusée, la tête en bouillie, la mine défaite, les yeux cernés. J'erre comme une âme en peine au rez-de-chaussée, réfléchissant encore et toujours, au meilleur moment pour parler à Amy quand, l'huissier, réglé comme une horloge, se présente à la porte à 9 heures tapantes. Sa poignée de main est ferme et vigoureuse, je la serre sans grande conviction.

— Mademoiselle de Terrani ?Je suis maître Duponnier, l'huissier de justice mandaté par la FCS Private International Bank pour la saisie de la maison.

J'invite l'officier public à entrer tout en surveillant les escaliers du coin de l'œil de peur de voir Amy débarquer inopinément. Je lis machinalement les papiers remis par l'homme en costume-cravate en face de moi. Une simple formalité, me dis-je, car à ce stade, les dés sont jetés. Tel un automate, je m'apprête à lui faire faire le tour de la maison. Une requête, toutefois, me vient en tête. J'ai peur qu'elle ne soit mal perçue. Les huissiers n'ont-ils pas la réputation d'avoir un cœur de pierre? J'hésite. Tant pis, qui ne tente rien n'a rien.

— Ma sœur ignore que nous allons devoir partir de la maison. Elle n'est pas au courant de la saisie. Auriez-vous la gentillesse de ne pas évoquer ce sujet devant elle?

Impassible, il hoche la tête et continue à écrire. A-t-il saisi ma demande? M'a-t-il seulement écouté?Je n'en suis pas certaine, mais je m'abstiens d'insister.

Je soupire et envoie un SMS à Ethan.

L'huissier est arrivé. C'est très dur. Je pense parler à Amy ce soir.

Je reçois aussitôt sa réponse.

Je suis là, Princesse. Vous n'êtes pas seules. Envoie-moi un texto dès qu'il sera parti, je passerai vous voir.

À l'étage, j'entends des bruits de pas familiers ; ceux d'Amy, puis, le son distinct d'une porte qui s'ouvre. Encore des pas, suivi du grincement d'une autre porte _ celle des toilettes. Je suis aux aguets. C'est le moment que choisit l'huissier pour me demander d'une voix forte :

— Vous restez dans le secteur ou vous envisagez de changer de quartier?

La stupéfaction me coupe le souffle. Incrédule, je fixe mon visiteur. J'ai subitement besoin d'air. Mes jambes ne me portent plus. Je nage dans un océan d'incompréhension. L'a-t-il fait exprès? J'ai besoin d'un moment pour recouvrer mes esprits. Amy a t-elle entendu? Je dois m'en assurer au plus vite.

— Je vous abandonne quelques minutes, je reviens de suite.

— Je vous en prie. Je n'ai pas besoin de vous pour l'instant, je continue ma visite.

Je sors de la pièce, à grands pas, priant pour qu'il s'en aille au plus vite.

Je croise Amy dans le couloir.

— C'est le monsieur qui vient pour des vérifications?

Maudissant ma lâcheté, je réponds :

— Oui. Il vérifie la conformité des alarmes ; il n'en a pas pour longtemps.

— D'acc. Je vais me remettre au lit, c'est le premier jour des vacances, je vais essayer de rattraper un peu tout le sommeil manqué à Bonn.

J'ébauche un semblant de sourire.

— C'est une très bonne idée.

— Tu devrais te reposer toi aussi, Jess, tu as vraiment triste mine.

— Tu as raison. Je retourne voir l'hui... le monsieur. Je ferai une sieste cet après-midi, lui assuré-je en déposant un petit baiser sur son front.

Je redescends en traînant les pieds et rejoins l'huissier dans le bureau de mon père. Trop occupé à prendre des notes, il me jette à peine un regard. Soudain, la sonnerie stridente de la porte d'entrée me fait sursauter.

Étonnée, je demande :

— Vous attendez un collègue?

— Non, lâche-t-il, laconique.

Je m'apprête à quitter la pièce, l'huissier toussote. Visiblement un peu embarrassé, il débite d'un trait :

— M. Peter Charby, l'associé de votre père, se propose de racheter la maison. La banque n'y voit aucune objection et le juge autorise la vente à l'amiable.

Mes oreilles bourdonnent. Tout tourne autour de moi.

—  Mademoiselle, vous allez bien?

Sa voix me provient de très loin. J'ai envie de hurler, je n'y arrive pas. Je déteste mon visiteur et son attitude du parfait hypocrite. J'ai envie d'effacer de sa bouche ce sourire de circonstance poli qu'il affiche. Je ne peux rien faire d'autre que de me taire. La situation m'échappe totalement.

Un deuxième coup de sonnette retentit, impérieux. Je marche à reculons jusqu'à l'entrée. Le cœur battant, je pose une main tremblante sur la poignée et tourne. Je ne suis pas au bout de mes surprises...

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Coucou à tous,

J'espère que ce chapitre vous a plu.

J'attends vos retours avec impatience.

À très vite pour la suite!

Plein de bisous 😘
Sophie

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