HOMELESS SOON ( Disponible maintenant au format PAPIER )

Chapitre 16

          Aujourd'hui est un autre jour. Hier encore, les perspectives d'avenir me semblaient très obscures. Même si elles ne peuvent pas se métamorphoser par un coup de baguette magique __ ç'aurait été trop beau __, elles me paraissent moins sombres avec mon meilleur ami à mes côtés pour braver la tempête. 

Depuis notre retour de la Normandie ce matin, nous sommes en plein dans les cartons. Ben passe une première fois pour les chercher et continue en direction de Deauville les mettre à l'abri. Nous n'avons pas de quoi chômer.

La maison ressemble à un champ de bataille abandonné. J'ai suivi les consignes de Ben à la lettre en parant au plus pressé. L'urgence dans notre cas est la préparation des affaires non prioritaires __ par là j'entends : les affaires de dernière nécessité condamnées à rester un long moment dans le container alloué au fond de l'entrepôt de l'entreprise de son père.__

Déménager ne présente pas que des inconvénients. __ J'essaie du moins de m'en persuader, histoire de me motiver devant la pile de médicaments qui jonchent le sol de la salle de bain.__ L'avantage, c'est de pouvoir donner un bon coup de pied dans le rangement. Une bonne heure nous sera nécessaire à Ethan, venu me donner un coup de main et à moi, pour venir à bout de notre tri des boîtes à jeter et à conserver.

__ Je saurai dans quoi me reconvertir si aucune banque n'accepte ma candidature à la rentrée, lâche Ethan.

Je me pince les lèvres pour garder mon sérieux.

__ Ma mère est du genre prévoyante. C'est une vraie pharmacie ambulante.

Ethan émet un bref sifflement.

__ C'est tout de même une sacrée collection !

Je ris malgré moi.

__ Ma mère se refuse à jeter tous ces médocs, sauf qu'elle n'a jamais le temps de les ramener pour les faire recycler.

__ Je veux bien me dévouer, mais... tu ne crois pas que le pharmacien va me prendre pour un drogué, non ?

__ Un consommateur aguerri ?

__ Paie-toi ma tête, s'exclame  Ethan, amusé.

Et nous nous esclaffons tous les deux. Voyant qu'il s'apprête à fermer les sacs, j'interviens :

__ Attends, je reviens, le préviens-je avant de sortir.

Je dévale les escaliers, je remonte avec les dernières boîtes et les remets à un Ethan médusé.

__ Quand il n'y en a plus, il y en a encore ! balancé-je d'un ton léger.

__ D'où sortent-ils ceux-là ?

__ Du tiroir de la cuisine. Ce sont les vitamines, huiles essentielles et anti-douleurs qu'on gardait à portée de main.

__ Je peux te garantir que le pharmacien va sauter au plafond !

__ T'inquiète, il se félicitera de ton attitude citoyenne, tenté-je de minimiser.

__ S'il ne fait pas appeler les pompiers avant !

***

Je profite de l'absence d'Ethan pour sa mission recyclage pour regagner ma chambre. Je m'empare de mon téléphone. Aucune notification. Je compose le numéro des inspecteurs en charge de la disparition de nos parents. J'ai beau les harceler de mes appels quotidiens, j'obtiens la même réponse désespérante. Je refuse de me décourager. Je tombe sur l'inspecteur Barry et sa sempiternelle rengaine :

__ L'enquête suit son cours Mademoiselle de Terrani. Nos investigations se poursuivent.

Je sens l'angoisse refoulée monter en moi.

__ C'est ce que vous me répétez tous les jours, inspecteur.

__ Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver la trace de vos parents, mademoiselle. Nous ne doutons pas que nos recherches vont aboutir. Soyez patiente, gardez espoir.

Excédée, je mets un terme à la communication. L'inspecteur n'y est pour rien, mais je n'en peux plus de cette attente interminable, de ce silence inquiétant. Il n'y a rien de pire que l'incertitude.

On ne peut tout de même pas se volatiliser du jour au lendemain sans que personne ne sache où on est ! Avec les techniques de plus en plus performantes dont elle dispose à notre époque, la police doit bien avoir les moyens de localiser mes parents ! Les inspecteurs Barry et Hunter ont emporté leurs ordinateurs portables. L'analyse de leurs données leur ont sûrement permis de relever des indices. Pourquoi les caméras de surveillance de la ville ne sont-elles pas exploitées ?

Dans un accès de rage impuissante, je flanque par terre les livres et le pot à crayon de mon bureau. Je ne suis pas calmée pour autant. J'attrape la lampe pour la balancer contre le mur quand je sens des bras puissants me stopper dans mon élan pour me l'enlever des mains.

Mes barrières s'effondrent, mes nerfs lâchent, je craque. Je me retrouve serrée contre le torse puissant d'Ethan, le corps secoué de sanglots.

__ Je comprends ce que tu ressens, murmure-t-il.

Mes pleurs redoublent.

__ C'est très dur tu sais. J'essaie de rester forte. Ce n'est pas facile.

__ Tu l'as été jusqu'ici, Jess. Beaucoup  auraient déjà jeté l'éponge depuis longtemps à ta place.

__ Mes parents ne nous auraient jamais abandonné de leur plein gré. Ils nous aiment et sont trop responsables pour nous laisser seules face à tous ces problèmes.

Ethan me serre sans dire un mot.

__ Crois-tu que mon père se soit réellement endetté auprès du tien ? Que mes parents ont fui volontairement ?

Je sonde ses yeux. Il répond d'un ton hésitant :

__ C'est une question délicate.

__ Réponds-moi en toute franchise. Exprime moi le fond de ta pensée.

__ Je ne veux pas repartir dans un conflit avec toi.

__ Ethan ! insisté-je d'un ton suppliant.

__ Je pense que ton intuition est juste.

__ Es-tu au courant de quelque chose que j'ignore ? Ne me cache rien s'il te plaît.

__ Je n'ai qu'une parole, Jess. J'ai promis de vous aider et je ne vous lâcherai pas. Je te demande seulement de me faire confiance... quoi qu'il arrive.

__ Explique-toi, Ethan.

Mais Ethan reste obstinément muet.

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Coucou à tous,

Comme promis, voici un nouveau chapitre de mon roman. J'espère qu'il vous a plu. Que pensez-vous des derniers échanges de nos deux amis ? Jess a-t-elle raison de faire confiance à Ethan ?
Noyez-moi sous un flot d'avis :)
Je les attends avec impatience.

Plein de bisous 😘😘😘
Je vous aime ❤️❤️❤️

Sophie