Chapitre 19

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          Règle n° 10 : Ne pas se laisser vaincre par la peur

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          Règle n° 10 : Ne pas se laisser vaincre par la peur.

         Amy :

          Quand le jour se lève, mon inquiétude quant à notre avenir incertain ne s'est pas dissipée.

__ Debout marmotte, lance Barbara en tirant les rideaux de la chambre, faisant entrer le soleil. Nous n'allons pas être en retard pour notre premier cours.

J'enfouis ma tête dans l'oreiller pour fuir la confrontation avec le monde réel. Mes pensées reprennent leur cours morose. Une foule d'idées contradictoires flottant entre Paris et Madrid se bousculent dans ma tête. Je ne suis pas__ mais pas du tout__ motivée, pour aller danser__ même si le spectacle de la veille à réveillé la fibre artistique qui somnolait en moi et m'a ramené à mon amour pour le flamenco.

Mes envies basculent entre rester sous les draps et ne décevoir personne. Barbara et ses parents m'ont offert le stage à l'école « Amor de Dios », je ne peux pas leur faire ce coup.

La migraine __ loin d'être imaginaire cette fois-ci, me martèle les tempes.__

__ Allez, on se motive. Au programme, quatre heures d'« alegrias ». C'est parti pour une belle immersion à Cadix, en Andalousie. Olé !

Et Barbara s'immobilise, fière et majestueuse comme un faucon prêt à s'élever vers le ciel, trace des arabesques avec ses bras tout en tapant le sol avec ses pieds pour marquer le tempo.

L« alegrias», originaire de Cadix est mon rythme préféré du flamenco. Il exprime le bonheur, l'allégresse, l'extase. Barbara dégage une euphorie communicative. Bondissant sur mes pieds, je saute hors du lit et j'attaque des « palmas » pour l'accompagner. Et lorsque sa mini-chorégraphie improvisée prend fin, je lâche à mon tour un vibrant :

__ Olé !

Ma bonne humeur retrouvée, le monde semble se parer d'une perspective différente. Je me plie de gaieté de cœur au désir de Barbara de descendre savourer le petit déjeuner sur la terrasse extérieure qui donne sur un immense jardin luxuriant. __ L'éventualité de notre retard prend tout à coup une dimension moins importante.__ Je présume que la possibilité de croiser Logan n'est pas étranger à ce souhait. Il suffit de voir ses yeux pétiller à la vue des jumeaux, déjà attablés avec leurs parents et son sourire lumineux en réponse à leurs joyeux « Holà chicas ! ».

__ Il est très mordu de toi, le beau blond !

Elle rougit.

__ Tu crois ?

__ À voir les regards brûlants qu'il te jette depuis que nous sommes arrivées, je n'ai aucun doute là-dessus.

Elle s'empourpre davantage. L'heure tourne. Je repousse ma chaise en souriant.

__ On y va ?

***

Quittant le quartier historique de l'Austria, ma meilleure amie et moi partons au cœur du quartier populaire de Lavapies pour nous rendre à l'école mythique.

Le bruit répétitif des entraînements __ les frappements de pieds, les mélodies des guitares, le claquement des castagnettes__ nous cueille à notre arrivée.

Les plus grands noms d'hier et d'aujourd'hui se sont formés dans l'académie la plus ancienne du flamenco.

Après un passage obligé par le vestiaire, nous retrouvons notre professeur et les autres élèves de nationalités variées.

De minute en minute, les pas se succèdent, rythmés par les « palmas » et les « uno, dos, tres...» réguliers de notre professeur. La musique grisante m'enivre, pénètre dans les tréfonds de mon âme. La passion du flamenco reprend le dessus et m'emporte sur les plages de sable fin de Cadix.

Une dernière envolée de palmas, de claquements de pied sur le plancher en bois et le cours s'achève dans un tourbillon fleuri de jupes volantées. Je ne sens plus mes jambes. Et je ne suis pas la seule, mais les sourires sont présents sur toutes les lèvres.

__ Ça t'a plu ? s'enthousiasme Barbara.

__ Et comment ! Merci pour ce magnifique cadeau !

***

En rangeant nos affaires, nous faisons la connaissance de jeunes japonaises, sud-américaines et françaises passionnés de culture et d'art espagnol. Des échanges de numéros de réseaux sociaux plus tard, et nous sommes prêtes à quitter enfin les lieux.

Je souris aux personnes derrière la réception et tout s'écroule. Je reste figée devant l'écran télévisé. Une chaîne d'information diffuse le journal en continu. Je sens vaguement Barbara essayer de me tirer vers la sortie, mais mon cerveau refuse de bouger.

Hébétée, j'écoute. Les mots s'enracinent peu à peu dans mon esprit : « ... Deux corps en état de décomposition avancé en raison de leur long séjour dans l'eau ont été retrouvés dans deux caisses en bois au large des côtes méditerranéennes. Selon une source proche du dossier, il n'est pas exclu que les corps soient susceptibles d'être ceux d'un couple de français disparus depuis plus d'un mois. Pour l'heure, les autorités se refusent à toute spéculation et ne confirment pas ces rumeurs...»

J'éclate en sanglots.

__ Ce sont mes parents, n'est-ce pas ? dis-je d'une voix tremblante.

Barbara se veut optimiste.

__ C'est peu probable. Réfléchis deux secondes. Vous auriez été prévenues.

__ Tu as entendu comme moi...

__ Que les autorités ne se prononcent pas pour le moment, me coupe-t-elle. Il faut attendre les résultats de l'autopsie.

Je suis prête à me raccrocher à n'importe quoi.

__ Sans preuves, comment peuvent-ils annoncer ça à la télévision ?

__ Ces médias ! Amy, ils n'ont donné aucun nom. Ne laisse pas la peur prendre le dessus sur toi. Avec l'angoisse, on extrapole, on amplifie.

Barbara me sourit. Elle se veut rassurante. Et moi, je ne veux pas y croire. Je refuse de céder à la peur. Mais je pressens que je ne vais pas avoir la force d'affronter les heures sombres à venir...

( À suivre )

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Coucou à tous,

C'était donc le dernier chapitre publié et publiable pour le moment :)

En effet, comme vous le savez « Homeless soon » est finaliste du concours du roman de l'été sur Fyctia.

Mon manuscrit est entre les mains du jury. En attendant leur verdict, je ne peux malheureusement pas vous dévoiler le reste des chapitres ni le dénouement de mon histoire.

Je vous tiens au courant pour la suite et vous donne rendez-vous dès la semaine prochaine avec Anna et notre psychopathe de service Jack pour la prochaine « mission ».

Plein de bisous
Je vous aime ❤️❤️❤️
Sophie

HOMELESS SOON ( Disponible maintenant au format PAPIER )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant