CHAPITRE 6

92.7K 8.5K 343
                                    

MOSSANE SARR

Je me suis réveillée le lendemain le corps martyrisé, cela allait sans dire. 

Abdou n'était pas dans la chambre mais Badiéne si. Je n'avais pas senti quand il est sorti du lit ni quand Badiéne est entrée.

Elle m'aida à prendre ma douche et à faire mes grandes ablutions.

Lorsque j'eus fini, je me mis sur le lit et elle commença à me masser tout le corps avec du beurre de karité et une autre huile que je ne connaissais pas.

Tout en me massant, elle me chantait une chanson, différente de celle d'hier, que je n'avais jamais entendu jusque là. Il parait qu'on ne la chante que pour les filles qui ont été capables de s'abstenir et garder leur virginité jusqu'au mariage. C'était frissonnant. J'en pleurais même.

Puis à l'aide d'une boule de bandage qu'elle avait auparavant trempé dans de l'eau chaude, elle me massa l'intérieur des cuisses jusqu'au sexe où elle appuyait. J'en pleurais tellement ça me faisait mal; j'avais même été incapable de faire ma toilette intime tout à l'heure.

-si je ne te masse pas cette partie comme il faut cette nuit ce sera plus douloureux quand ton mari reviendra vers toi.

A cette phrase, j'eus un sursaut et ouvris grand les yeux

Badiéne en rit et enchaina:

-wawaw....il te reviendra ce soir. Mais cette fois ci ce ne sera pas comme hier. Ce sera beaucoup moins douloureux. Et quand j'aurais fini, tu pourras marcher sans problème. A partir de maintenant tu es une femme ma fille. Tu m'as honoré, tu as honoré ta maman et ton mari. Gathié ngalama. Ton mari est tellement heureux qu'il t'a laissé ça.

Elle me tendit une enveloppe qu’elle avait trouvée sous mon oreiller.

Le fameux ndiéguénay !

Pour moi, c’était passé de mode mais que non. Abdou y aurait glissé une belle somme pour me prouver qu’il était content. Et cet argent, parait-il, servait à préparer un repas après avoir mis au courant tout l’entourage que mon mari m’avait fait sien et qu’il m’avait trouvé pleine. Les gens viendraient après 17h, les vieilles, à l’aide d’une calebasse ou d’un bol, chanteraient en relatant la nuit de noces dans les détails et j’en passe…

La séance de massage finie, elle m'amena une robe en pagne que je lui avais demandé de me sortir de ma valise.

Quand elle sortit, Abdou la remplaça aussitôt, le plateau de petit déjeuner entre les mains avec un large sourire, tout doux qui a eu le pouvoir de me faire oublier tout ce mal que j'ai ressenti depuis hier soir.

-enfin j'ai le droit de voir ma femme me dit-il en me donnant un langoureux baiser. Alors tu vas mieux maintenant ? J'espère que Badiéne a bien pris soin de toi ?

-ça va maintenant que je t'ai vu. Je me demandais où tu pouvais bien être et j'avais honte de demander à badiéne. Je ne t'ai pas senti te lever.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant