CHAPITRE 9

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COUMBA TALL

Quand mon fils est arrivé, je lui ai fidèlement rendu compte de ma visite chez Aïcha.

Flashback

-Adja Aminata, je me sens vraiment peinée par cette situation. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Mais tu connais les jeunes d'aujourd'hui, on dirait même qu'on leur impose la polygamie. Dieu a décidé que Abdourahmane aurait d'autres épouses que Aïcha, mais à mon avis ce n'était pas la peine qu'elle quitte sa maison. Si jamais sa coépouse venait à être au courant, elle va dire que c'est parce qu'elle a peur d'elle qu'elle est partie. En plus il y a un moment dans le mariage où on ne reste plus par plaisir mais pour le bien des enfants. Et puis Abdourahmane aime Aïcha et ce n'est pas parce qu'il a pris une seconde épouse que cela va changer car je connais mon fils.

-je te remercie Adja Coumba, m'avait répondu la mère de Aïcha. Vraiment ce n'était pas la peine de te déplacer et de dire tout ceci car je sais tout. Aïcha n'aurait pas du quitter son domicile et je te jure que si elle m'avait mis au courant avant, elle n'en serait pas sortie. Mais elle nous a tous mis devant le fait accompli. J'ai fait appel à ses oncles, ses tantes, tout le monde mais elle refuse d'entendre raison. Mon mari ne me parle plus à cause d'elle. J'ai l'impression qu'elle n'est plus la même tellement elle s'est rebellée teih woudj diaroul yéneu yi (ce n'est pas la peine de faire tout un plat pour une coépouse). Vraiment amna ci gathié parce mon gendre s'est toujours bien occupé d'elle et de nous. Nous n’avons rien à lui reprocher parce qu'il a le droit de se marier avec d'autres femmes. Ça aurait pu me heurter s'il passait ses journées à draguer dans tout Dakar au vu et au su de sa femme et de tout le monde et même dans ce cas, Aïcha devra le supporter et l'aider. Nioune kay nioy dieugeulou (c'est nous qui demandons pardon). Peut être que toi tu sauras lui faire entendre raison. Attends je te l'appelle.

Aïcha vint avec mon homonyme dans les bras qu'elle me donna par la suite.

-ani sama dieukeur dji mom ( où est mon mari) demandais-je pour parler de Amadou mon petit fils afin de détendre l'atmosphère.

-il est sorti avec Khadija. Ils ne vont sûrement pas tarder.

-néné touti loufi diar li tamit han ( ma fille chérie pourquoi faire tout ça?) Je suis venue te chercher. Ton mari est vraiment très peiné par cette situation et moi encore plus. Il t'aime sans nulle égale et je sais que fimou la teg tégou fa kéneu (tu occupes pour lui une place que nulle autre n’occupe). Dieu a décidé pour ce mariage, personne n'y pouvait rien. Je sais que tu as agi par pure jalousie et ça se comprend mais je suis sure que quand tu auras connu sa deuxième, tu verras que vous allez vous entendre. Reviens dans ta maison. Tes enfants ont besoin de leur papa. Je suis venue vous chercher et je ne repartirai pas sans vous.

-maman je sais à quel point vous m'aimez mais vous ne pourrez jamais m'aimer plus que vous aimez votre propre enfant. Abdourahmane est venu vous parler de son intention de prendre une seconde épouse mais vous ne l'avez pas dissuader pourtant il fait tout ce que vous lui demandez même si ça ne l'arrange pas. Il aurait du penser à moi, à ce que je pouvais ressentir, à ce que ma vie sera et celle de mes enfants dés l'instant que cette femme ferait son entrée dans nos vies. Il ne m'a pas demande mon avis. Ma vie je l'ai donné à votre fils. Je me suis dévouée corps et âme à lui. J'ai aimé tout ce qu'il a aimé. Je me suis pliée à lui. Je n'avais ni amie ni fréquentation. Il était mon ami et mes fréquentations. Maintenant qu'il a choisi sa vie, je n'en fais plus partie et pour les enfants il peut venir les voir quand il veut. Je veux qu'il me libère parce que s'il ne veut plus de moi il y en aura mille qui seront à mes pieds en un claquement de doigt. Sour na ko ( Pour rien au monde je ne retournerai avec lui).

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant