Chapitre 4

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juillet 2017

juillet 2017

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AMÉLIA

La porte s'ouvre sur Fatima qui me sourit avec toute la chaleur qui la caractérise. La femme qui, pendant mon enfance et mon adolescence, a pris une place maternelle dans ma vie se recule pour me laisser entrer dans leur appartement. Je la prend dans mes bras et lui embrasse le front quand elle me demande comment je me porte.

- Tout va bien, et toi ?

Sa réponse fait aussitôt tomber mon sourire, elle me répond qu'elle va bien avec une moue qui prétend le contraire.

- Nassim ne rentre presque plus à la maison, s'il le fait il dort toute la journée pour repartir le soir, m'explique-t-elle.

Elle s'assoit après avoir posé deux tasses de café sur la table, une devant elle et une pour moi. Elle se gratte la tempe devant mon expression qui lui intime de continuer.

- La dernière fois que j'ai vu ce comportement, c'était Younès.

Et je comprends sans qu'elle ne finisse sa phrase. Et on sait comment ça a fini, c'est ce que je me dis quand Fatima baisse la tête pour touiller le carré de sucre qu'elle a mis dans sa tasses.

- Est-ce que tu pourrais essayer de lui parler, s'il te plaît ? Me demande-t-elle.

Je soupire et bois une gorgée de liquide noir. Depuis que je suis revenue vivre à Evry et que j'ai vu à quel point Nassim avait grandi et pris en maturité, la peur qu'il veuille reprendre le flambeau de Younès m'effraie moi aussi. J'essaie de garder un œil sur lui, il est le premier visage que je cherche quand je rentre dans la cité. Et même si ça ne veut pas dire qu'il ne le fait pas, je ne l'ai jamais vu de mes propres yeux donner un pochon ou quoi que ce soit à quelqu'un.

Même fumer un joint, je l'ai surpris deux ou trois fois et me suis permise de lui faire la morale. Il soutenait que ce n'étais pas régulier et qu'il tirait sur les cylindres de ses potes selon l'ambiance mais qu'il n'en avait pas une consommation personnelle. J'avais donc orienté mon discours auxdits amis, que je connaissais depuis aussi longtemps et qui me considérait au même titre que Nassim comme la grande sœur de service. Ils avait hoché la tête comme des enfants sous entendant qu'ils n'en avaient rien à carrer de ce que je pouvais bien leur raconter.

- Tu sais, reprenais-je. Ça va faire quelque jour qu'il m'ignore et je suis pas sure qu'il veuille me parler.

En effet ça faisait trois semaines qu'il ne m'adressait plus la parole. Je sentais encore son regard sur moi quand je rentrais du travail, sur le chemin entre ma voiture et mon bâtiment. Mais quand je leur passais devant et les saluais, tous les gars me répondaient sauf lui. Je lui avait envoyé un message quelques jours après la venue de Sofiane pour qu'il passe me voir mais il n'avait jamais répondu et n'étais pas venu d'ailleurs. Alors j'avais laissé coulé en me disant qu'il se clamerait et viendrait me parler de son problème avec moi de lui même.

𝐍.𝐎.𝐒 | 𝙎𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant