Chapitre 10

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septembre 2017

septembre 2017

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AMÉLIA

- A toi, me dit Nabil.

Je soupirais en terminant mon sandwich. J'ai aucun problème à raconter mon passé mais à chaque fois ça a tendance à plomber l'ambiance c'est pour ça qu'en général j'évite.

- J'suis née ici, débutais je. Mais quand je dis ici, c'est vraiment ici, dans la cage d'escalier du bâtiment d'en face. Ma mère devait mettre au monde des jumeaux mais ils ont pas eu le temps d'arriver jusqu'à l'hôpital et y a que moi qui suis sortie. Quand les pompiers sont arrivés j'étais déjà là et ma mère avait fait un arrêt alors ils ont quand même essayer de sauver mon frère mais c'était trop tard.

Je soupirais pas prête à recevoir la pitié encore une fois. C'est pour ça que dans mon monologue je ne regardais pas Nabil et je me contentais de jouer avec ma paille.

- Mon père s'est occupé de moi et on a été super complice pendant toute mon enfance mais quand j'ai commencé à ressembler à ma mère il est tombé en dépression de plus en plus et clairement il se laissait mourir. Chose faite quand j'avais vingt ans. Mais j'étais pas là. Je suis partie faire mes étude à Bordeaux, je suis revenue quand j'ai finis et ça a étonné tout le monde, y avait plus personne pour moi ici. Pour te dire, j'étais en couple avec Younes, le frère de Nassim et je l'ai quitté plus pour le faire réagir que parce que j'étais plus amoureuse de lui, parce qu'il s'enfonçait dans ses histoires louches qui l'ont mené en prison trois mois après que je sois partie. Et devine quoi ? lui aussi il est mort. Donc j'avais vraiment aucun famille et pourtant j'voulais revenir ici parce que c'était chez moi.

J'amenais ma paille a ma bouche pour la mordiller, en attendant la moindre réaction de la part de Nabil. Mais seul le silence me répondit alors je le regardais. Étonnamment il n'y avait pas de pitié dans ses yeux, de la peine oui mais sans plus.

- C'est pour ta mère que t'as voulu faire ce métier ?

Je haussais les épaules, en fait je m'étais jamais posé la question. D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours voulu faire ça, alors je m'en suis donné les moyens pour moi, et aussi pour prouver qu'en venant d'une cité on est pas voué à l'échec.

- Peut être, ouais inconsciemment c'est possible.

J'avais ramener mes yeux droit devant moi et du coin de l'œil je le voyais secouer la tête de gauche à droite. Je le sentis aussi se tourner vers moi et le fixer pendant de longues secondes avant que je ne le regarde à mon tour.

- Comment tu fais pour être stable avec toute cette merde ?

Il posais cette question doucement mais sans prendre des pincettes, ce que j'appréciais beaucoup. J'aurai pu être vexé qu'il parle de la mort de mes proches comme ça mais au fond il avait raison.

𝐍.𝐎.𝐒 | 𝙎𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant