La brûlure d'un rouge à lèvre

4.3K 184 97
                                    

La pluie ne s'arrête pas. Tess Figz a tellement la tête ailleurs, qu'elle rate un virage et manque de peu de percuter un mur. Plus de peur que de mal. Un pneu est peut-être crevé, et le moteur surchauffe.
La jolie brune tient fermement le volant dans ses mains. Elle a froid ! Quelle idée ! Elle rit. Elle perd les pédales. Elle a failli avoir un accident ! Elle s'est habillée n'importe comment et tout ça pour quoi ?
Elle essaie de redémarrer. Point mort. Et merde ! Comment ça Du Tonquin habite dans le quartier le plus tendu de Privas... La fille de Luc Du Tonquin ! Comment est-ce possible de vivre dans un endroit pareil alors qu'elle est censée être pleine de fric ... Tess le savait qu'il y avait quelque chose de louche ! Cette femme est trop spéciale. Elle ne peut pas être ce qu'elle prétend être ! C'est peut-être une usurpatrice. Ça expliquerait beaucoup de choses. Pas étonnant qu'elle ne soit pas à l'aise ! Tess est brûlée par la curiosité. Son moteur ne démarre plus et la batterie est naze.

_Il y a quelqu'un ?? Hey !

Un grand type avec un béret s'approche de la vitre de Tess. Sa voiture est encore au milieu de la chaussée inondée.

_ Madame ? Vous allez bien ??

Il toque encore.

Quelque chose écrase sa poitrine. Elle n'aime pas sentir cette la fébrilité. Elle n'a pas bu, pas encore. Pourtant elle a les mêmes sensations.

_ Je suis en panne, murmure-t-elle.
_ Je vais vous dépanner. J'ai mon tracteur pas loin. J'arrive. Mettez-vous à l'abri. Je vais mettre un triangle pour signaler votre véhicule.

Cette Elysabeth ne paie rien pour attendre. Elle la dépose chez elle et ça lui coûte sa voiture. Figz n'ose pas sortir. Il fait une température plutôt basse et elle est habillée avec cette satanée mini jupe et bustier ! Ce mec va la prendre pour une prostituée, une allumeuse. Et elle n'a plus son parapluie.

("Tess mais qu'est-ce que tu fous... C'est une femme... On ne fait pas ça avec les femmes... Je dois lui foutre la paix...").

Figz ne rentrera qu'à minuit chez elle, le temps de laisser sa voiture sur le parking du garagiste. Ce fichu paysan la raccompagne. Il est pas mal, assez musclé. Tess a tellement la nausée, la haine, la fougue, la rage et la folie.

_ Je vous invite à prendre un verre pour vous remercier.

Le type ne se fait pas prier. Jamais une femme comme ça ne l'avait invité chez elle, à une heure pareille. Il semblerait qu'il ait tiré le gros lot.

La trentenaire est trempée jusqu'à l'os. L'eau de pluie a envahi l'arrête de ses seins.
Tess est en colère et elle ignore pourquoi.

Alors que le gars avance jusqu'au salon, elle le plaque contre le mur.

_ Hey ma jolie doucement... Tout doux.
_ Enlève tes chaussures et tes chaussettes...

Il tente sa chance et saisit la taille de guêpe de Figz qui envoie la paume de sa main dans sa figure.

_ Bats les pattes tu veux... Déshabille-toi et prend une douche...
_ Wow... T'es directe toi.
_ Bouge-toi.

Elle le regarde sévèrement jusqu'à ce qu'il quitte ses rangers.

Alors qu'elle entend l'eau couler sur ce tas de chair, Tess retire sa tenue pour enfiler une veste en cachemire. Elle s'assied. Vertige ! La tête si lourde !

Le gars apparaît dans l'encadrement. ("Allez inspire Tess") Elle sait au fond d'elle qu'elle n'en a pas envie.

En un claquement de doigts, elle lui indique le sol. À chaque fois, ils font tous la même tête, la même expression. Mais un homme devant une femme comme elle, ne peut que céder. Figz en a marre de ça. Elle voudrait être moins jolie, moins sexy pour rendre la tâche plus difficile. Elle rêve que l'un d'entre eux lui résiste, la repousse pour qu'elle reparte tout aussitôt au combat. Elle voudrait parfois être inaccessible. Là, l'homme est étendu et elle trouve ça écoeurant. Sa colère croît. Et lui attend sagement. Il est sûrement marié. Il n'y a que les hommes mariés qui cèdent si facilement.

Les folies de TessWhere stories live. Discover now