Épilogue

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"On a tous un Puit quelque part en nous, parfois il nous aspire, parfois il nous espère. Le monde est sombre, parfois la lumière vient du Puit, vient de l'âme. Il faut savoir tomber plus bas que terre pour renaître. Une vie sans misères ce n'est pas une vie. Mais il y a des misères qui transforment, qui déforment l'instant, et poncent l'instinct. Mais les misères parfois peuvent sublimer les viscères. Nous faire éclore.
Même dans la survie, la lumière pâle ou intense guide, comme un phare. Longue vie à l'amour, et même quand l'amour fait mal, il est beau. Même quand l'amour ment, il y a de la beauté. Même quand l'amour plante et déchire, il y a de l'énergie salvatrice.
La folie qu'est-ce que c'est après tout. Un mal incurable qu'on cure, qu'on arrache, qu'on cache sous un masque. C'est une sag'haisse. " Bonne dernière lecture à tout le monde. Soyez content(e)s, cet épilogue est plus long que je ne l'avais prévu. Illegal P.

ÉPILOGUE : Ciel d'Italie

29 mai 2021, c'est le jour idéal pour quitter la maison de repos. Joie oeufs âme nie vers cerf, Tess.

_ Il y a un an, je t'ai mis la misère quand j'y pense, chuchote Tess en prenant enfin l'air libre, défaite de son puit une bonne fois pour toute, accrochée au bras de Betty.

L'air est virevoltant. L'air lui ouvre ses bras de vent. Ceux qui soulèvent à peine les branches d'arbres et les déchets jonchant au sol . Il y a un air de liberté. C'est bruyant. Les gens s'excitent au volant. Un mec hurle parce qu'un gars vient de lui chipper une place de stationnement sous son nez.

L'air laisse passer Tess. Le portail vient de s'ouvrir. Et l'air la parcourt. Une brindille qui a fini par se recouvrir de chair.

La jolie brune a retrouvé son poids d'origine. Enfin assez de poids pour se tenir debout. Elle n'était pas à un gramme près. Il fallait assez de chair pour que ses jambes la soutiennent pour franchir ce putain de portail !

Elle n'a certes pas la même vivacité et dynamisme mais Erlnout a dit que ça reviendra progressivement.

Elysabeth se tient juste derrière elle, de sorte à ce qu'elle soit à la limite d'être une couverture pour Tess, assez pour être un bouclier.

_ Oui, et je compte bien me venger... Je te bande les yeux, tu permets ? Le voyage sera plus ou moins long, pouffe de rire la rouquine.
_ Une surprise ?

Elysabeth prend tout son temps et toute sa délicatesse pour soulever cette masse brune rebelle et passer le foulard autour de ces yeux rompus de toute fauverie. Tess a appris à découvrir la subtilité du moindre contact de Betty avec sa peau. Elle qui était une pile sexuelle, il a fallu apprendre à attraper les zestes, les éclats du désir par d'autres moyens, même les plus banales, respirer le geste. Depuis, elle a ce besoin de respirer la peau, même les sourires se respirent, ça reste et ça aspire. Ça se dépose dans ses organes. Son petit nez se trouble comme des petites bulles qui se percent, qui gonflent et qui se perdent en elle. Elle a besoin de s'attacher à l'Odeur.

S'attacher pour se détacher du reste, de l'ancienne vie. De ce Figz qui lui colle aux basques. Elle comprend et elle a envie de perdre ce nom rattaché à de mauvaises choses, de mauvaises intentions. Elle a signé hier les papiers du divorce. Durant l'été, il sera prononcé devant le juge. Certaines choses la dépassent. Elle laisse faire l'avocate de Véro, qui s'occupe d'elle aussi.

Tess peut se glisser à bord de sa propre BMW, les yeux bandés mais relativement sereine. Elle ne sait rien de ce qui l'attend. Des semaines qu'elle essaie de tartiner la mère et la fille Du Tonquin. Rien à faire, ce sont des tombes...

On dirait une sortie de prison. On dirait l'os débarrassée de sa rouille. Ses autres sens sont plus aiguisés comme la lame d'un couteau. Elle a jeté le couteau au loin. Il est resté au village.

Les folies de TessWhere stories live. Discover now