L'AD'HAINE: les dessous du sang

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En ce moment, je vis à contre sens, contre courant, je vis la nuit... Et je fais des arc de phage pas sage le jour. Morphée me fait morfler.

Il reste peu de chapitres et tellement de questions en suspens. Celui-ci va vous en apporter mais vous aurez la sensation d'être plus embrouillée qu'autre chose...
Vous allez sûrement vous dire... mais où nous amène-t-elle en si peu de temps... C'est le grand huit peut-être...
Il se passe beaucoup de choses ... sur un temps court. Apnée ?
Ne me mots dissez pas...
Coeur sur vous.

La sonnerie du réveil arrache un grognement à Tess Figz. Son corps semble être devenu, au cours de la nuit, une stèle de marbre encastrée au dos d'Elysabeth. Elle sent cette colonne plantée entre ses seins.

Elle voudrait rester comme ça. Ne pas ouvrir les yeux ni voir le reste. Elle ne veut pas se replonger dans la douleur. Elle ne veut pas écouter son corps la supplier d'arrêter cette vague, ce tsunami. Son corps lui fait terriblement mal. De sa nuque, ça gicle, ça plonge sur sa gorge et à l'intérieur aussi, ça plonge autour de ses seins et sur son ventre qui réclame l'effort et la garniture. Ses muscles réclament son attention. Même ses poumons veulent s'envoyer en l'air dans la fumée. Mais le pire, c'est sentir Elysabeth... son corps à elle si près, lui fait mal. Que sa colonne la transperce. Elles resteront empalées, là. Que la rouquine devienne sa carapace, son armure... ("Toine et Thur sont morts et tu n'as plus d'armure... Tes fondations sont ébranlées, tremble, tremble.")

La rouquine commence à se lever mais Tess la retient fermement. C'est inconscient. C'est le souvenir de leurs joyaux passés. Ses doigts griffent. Elle bascule la rouquine vers elle.
Elysabeth n'offre aucune résistance. C'est Tess qui lutte, bien que ses yeux soient encore fermés et que son corps rejette l'alcool. Elle serre encore plus fort. Sa main glisse, peint, sculpte. Betty n'est pas nue mais peu importe. Tess écrase son doigt à partir de cette épaule... Sa caresse se taille et s'entaille. Sa caresse bouffe, cisaille. Elle aime le silence et cette respiration qui s'échappe de l'autre. Mais ce qu'elle aime, c'est le bruit de son index qui dévore cette peau rousse. Elle sent les poils venir à l'encontre de son ongle. Elle aime sentir la chair de ce bras, irrégulière, qu'elle veut mordre... Sa main saute dans le vide, elle se fracasse sur les côtes. C'est la décote, c'est la pente à cavaler sur ce corps-là, ce creux où la chair se plie, se rencontre, se fissure, avant de surmonter la hanche. Elle aime cette hanche. S'y pencher, s'épancher, elle ne le peut pas, alors son doigt grimpe à la place de sa bouche... Il y a la bombe d'un fessier...

Tess est dans une bulle, petite bulle qui évite les obstacles... Pourtant le réveil crache encore dans ses oreilles.

Betty se redresse... Contrariée d'avoir apprécié si fort cet instant, cette délicatesse qui colle si mal à ce que Tess vit en ce moment. La rouquine n'ose pas se tourner vers la jolie brune. Elle a falli se laisser prendre au piège par ce désir intrépide. Bien-sûr qu'elle le voudrait plus que tout, qu'elle voudrait chevaucher ce corps meurtri, lui faire violence d'amour. Ça explose quelque part de s'imaginer...

_ Tess... Ce n'est pas une bonne idée..
_ Je me sens affreusement mal... J'ai l'impression que mon corps est une passoire...
_ Je sais... Je sais Tess. Hm il faut se lever quand même... (Elle esquive. Elle meurt d'envie d'avoir des gestes d'une extrême douceur ravagée. Elle crève d'envie de prendre ce cœur entre ses mains, de le porter à ses lèvres, et pourtant elle esquive.)
_ Reste un peu... Se lever, c'est sentir encore la douleur... Je me sens..
Est-ce que j'ai rêvé... ce que tu m'as dit hier ?
_ Non, tu n'as pas rêvé...
_ Alors pourquoi es-tu aussi froide... Je voudrai... m'éveiller en toi...sentir ton corps en ébullition contre moi, t'embrasser, comme avant. Ce que je préférais, m'endormir et me réveiller comme ça... (Niaque juste un petit morceau... )
_ Non... Ce n'est pas le bon moment... Tu dois prendre une décision...et ça ne t'aidera pas. On doit se préparer.
_ Tu es si froide Ely ! (Figz grince, c'est une plainte, presque une supplication... ) Est-ce que tu veux vraiment que je te choisisse... Tu devrais sourire... Ça me ferait du bien... Tu as le plus beau sourire... Et tu le gardes pour toi... Égoïste.

Les folies de TessWhere stories live. Discover now