Exclusivité maladive part 1

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Tess est allongée à côté de cette femme qui s'est donnée. Figz en tremble encore. C'était meilleur que tout ce qu'elle a vu. elle sait maintenant que Du Tonquin sera entièrement à elle, enfin qu'elle ne refusera plus le contact... Bientôt, Ely lui fera l'amour... Et ça, Tess va encore en rêver cette nuit... D'ailleurs, minuit est passé. Elysabeth attend.

Est-ce que Figz va rester dormir ? Quand va-t-elle partir ?

_ Tu recommenceras quand tu auras envie et que je ne serai pas là ? Demande Tess à voix basse.
_ Je...je ne sais pas.
_ Oui, ça ne se prévoit pas. Je demandai comme ça. Tu veux qu'on planifie ?
_ Je ne sais pas.
_ D'accord.

Le silence est flippant parfois. Elles entendent des chats en venir aux griffes en bas de l'immeuble. Puis il y a le silence. Ça lui rappelle le silence de son village, Burzet. Parfois le silence fait peur. Les gens de la ville ont toujours peur du silence et du vide de la nuit. Seulement entendre la respiration qui se calme petit à petit de Du Tonquin, c'est bien. Elle n'a pas envie de repenser au silence de Burzet. Ça l'angoisse.

_ Tu as aimé ? Tu te sens bien ?
_ Oui Tess ne vous... Ne t'inquiète pas. Désolée... J'aimais bien te vouvoyer, je crois.
_ Tu t'y feras. Tu as vraiment aimé ou tu dis ça pour que j'arrête de parler ?
_T. t.u doutes souvent de toi comme ça ?
_ Je ne doute jamais de moi, voyons. Alors, tu as vu ta sœur ?

Elysabeth sourcille.

_ Ma sœur ?
_ Bah oui ta sœur.
_ Comment ça ma sœur ?
_ Bah tu as vu ta sœur ?
_ Pourquoi tu me parles de ma soeur ?
_ Bah Eve c'est bien ta soeur ?

Elysabeth se redresse. Elle dévisage Tess. Mais qu'est-ce qu'elle lui raconte ? Pourquoi lui parle t-elle d'Eve, après qu'elles aient fait ça ?

_ Oui et ?

L'atmosphère se refroidit.

La parisienne est étonnée. Tess n'a jamais porté d'intérêt à sa vie privée.

_ Et bien je te demande si tu as vu ta sœur aujourd'hui, je ne vois pas ce qui est si compliqué à comprendre.
_ Pourquoi je devrai l'avoir vu ? Et en quoi ça te concerne ?

Elysabeth n'a plus du tout ce ton faible. Tess sourit, les bras toujours sous sa tête.

_ Parce que moi j'ai vu ta sœur.
_ Tu as vu ma soeur ? Mais c'est impossible ! Elle n'est pas venue ici.
_ Si, elle était au piano-bar. Même que Marie la serveuse, l'a dragué. La vache, qu'est-ce qu'elle drague mal !
_ Attends tu as parlé à ma soeur ?
_ Pas vraiment. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je n'ai tué personne.

Elysabeth se met sur son séant en s'enroulant un plaid, préoccupée.

_ Tu as parlé à ma sœur ? Elle le sait ? Elle a compris quelque chose ? Réponds au lieu de sourire comme ça.
_Je préférais peut-être quand tu me vouvoyais, chuchote la jolie brune, amusée.
_ Alors pourquoi elle n'est pas venue ? Et comment tu sais que c'était Eve ?
_ Bah elle a dit qu'elle venait voir sa sœur Elysabeth. D'ailleurs, elle t'a taillé un sacré costard. Elle a dit à Marie qu'elle s'appelait Eve avec sa grosse moto.

_ Peut-être qu'elle a compris pour moi. [Le rythme d'Elysabeth s'emballe. Elle s'assied à son piano en jetant un bref coup d'œil à son crucifix] ("Betty, tu finiras par payer tout ça.") Peut-être qu'elle nous a vu dans la rue, pour ces cochonneries.
_ Non... Il n'y avait personne...
_ Qu'est-ce que tu en sais !
_ Calme-toi.
_ Pourquoi elle était à Privas, pourquoi elle n'est pas venue ici ! Il s'est forcément passé quelque chose !
_ Ce n'est pas ma faute. Je ne lui ai pas parlé à ta soeur. Vraiment...

Elysabeth ressent une multitude de choses. Elle ressent cette salissure en elle, plus profondément. Figz l'agace au plus haut point. Sa sœur lui manque terriblement. Elle l'a jugé alors qu'elle a commis dix fois pire. Son corps parle donc le langage du diable et Tess Figz la bouffe des yeux.

Les folies de TessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant