Tentation et péchés part 2

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Elysabeth n'en revient pas ! Tess Figz est là ! Elle se dépêche de refermer la porte. Elle reste quelques secondes le dos tourné. Elle vient de faire entrer le diable chez elle.

Tess Figz a l'air d'une petite fille. Elle est aussi excitée qu'une gosse la veille de Noël. Elle regarde chaque recoin de la pièce. C'est donc ici qu'Elysabeth vit. Tout porte son odeur, son ADN. Chaque mur a donc vu cette fleur chaque jour. Excitant. Elle est excitée et nerveuse.

Tout est terriblement bien rangé. C'est petit. Il y a ce clic-clac déplié poussé contre le mur. Il touche presque l'espace cuisine. Le piano bouffe toute la pièce. Elysabeth était carrément bandante à jouer du piano, avec ce chapeau. Figz paierait pour avoir un accès VIP à un concert très privé.
("Elysabeth devrait jouer du piano nue. Je la prendrai sur un piano et elle continuera de jouer tout ce qu'elle veut. Elle a du talent. J'ai du talent.").

La bibliothèque encombrée attire son attention avec un portrait de la vierge marie et ce crucifix imposant. Cet endroit est étroit, suffoquant.

_ Tess ? Qu'est-ce que vous faites là ? Vous avez vu l'heure ? Comment êtes-vous entrée ?
_ C'est très petit chez vous. On ne tiendrait pas à quinze. Mais à deux, ce n'est pas si mal.
_ Vous ne répondez pas à ma question.

Tess se retourne. Finalement, elle aime bien cet appartement. En deux pas, elle pourrait s'emparer de Du Tonquin.
Les tremblements surprenants de Figz se calment. Depuis qu'elle a quitté prématurément le boulot tout à l'heure, elle n'a fait que trembler. Ça lui arrive régulièrement mais pas aussi longtemps. Elle a tout essayé : cachetons, conduite de tarée, alcool etc. Elle a creusé dans tous les sens. Elle a fait une séance de tapis de course. Il y avait toujours ces putains de tremblements. Alors elle a compris ce qu'il lui fallait, c'était sous ses yeux. C'était dans ses putains de pensées et sa putain de frustration. Elle a eu la folie de prendre sa voiture et foncer jusqu'ici. Est-ce qu'elle s'attendait à ce que Du Tonquin lui ouvre la porte et la laisse entrer ? Non.

À la base, elle voulait juste rester derrière la porte. Mais ce truc dans sa chair l'a poussé. ("Allez Tess, tu n'es pas venue pour rien. Je la verrai demain... Tu peux la voir/avoir tout de suite, sans bureau, sans agent toi et elle. Elle va prendre peur de moi ! Fais cesser ces tremblements Tess, c'est insupportable. On dirait une droguée loin de son héroïne. Elle n'est quand même pas ton héroïne ? Tu transpires déjà ? Elle n'est pas mon héroïne !!! Elle n'est rien qu'un corps. Un corps et je la veux. Prouve-le !")

La jolie rouquine la regarde décontenancée avec ses grands yeux bleus. Elle croise ses bras et ça lui donne un air sévère.

Elysabeth est vraiment en chemise de nuit presque transparente ? C'est beau et surprenant. Elle n'a que sa peau en dessous. Elle jouait vraiment du piano comme ça à l'instant ? Tess sourit. Les boutons ont foutu le camp, égarés. Quelle jolie vue.

Betty comprend, rougissante dans le noir et referme cette ouverture de chair ("Elle te regarde et à chaque fois qu'elle te regarde comme ça, ça se finit mal. Fous-la dehors cette bandit ").

_Tess ? Je vais finir par appeler la police.
_ Vraiment Elysabeth ? Vous appellerez la police ? Non. Je sais que vous ne ferez pas ça, chuchote Tess en caressant le dos des livres.
_ Vous vous rendez compte qu'il est une heure du matin ? Vraiment je peux appeler quelqu'un si vous voulez ? Pourquoi vous êtes ici ? ("Ne fais pas comme si tu ne savais pas pourquoi elle était là Betty. Cette mauvaise foi est affligeante")
_ Vous ne dormiez pas. Vous jouez du piano. Des insomnies Elysabeth ?
_ Vous êtes vraiment folle. Sortez de chez moi. On dirait une vagabonde.
_ Une vagabonde ? Carrément... parce que je suis en jogging capuche ?
_ Parce qu'on ne se pointe pas chez les gens à une heure pareille Tess.

Les folies de TessWhere stories live. Discover now